Pourquoi n'y a-t-il pas eu de révolution de couleur en Chine ?

« Pourquoi les Chinois instruits ne se révoltent-ils pas contre le régime communiste pour instaurer la démocratie en Chine ? Cela semble pourtant assez simple, non ? » La question posée sur Quora, un forum en ligne américain populaire, a récemment suscité un débat houleux en Chine, et une réponse brillante d'une internaute chinoise nommée Michelle Zhou. En comparant deux photos prises au même endroit dans sa ville natale, Shanghai, à vingt ans d'intervalle, elle a montré l'énorme différence qui s'est produite en deux décennies. « De rien, à tout cela, en 20 ans... Et sans réserves de pétrole ! Avons-nous l'air opprimés ? Endoctrinés ? Privés de liberté ? D'avoir besoin d'un meilleur gouvernement ? Je vous remercie de votre suggestion, la Chine s'en sort bien avec la méritocratie. »

La réponse a été applaudie, mais la logique de la question mérite d'être méditée. Pourquoi certains Occidentaux pensent-ils toujours qu'une révolution de couleur est inévitable en Chine ? Ils voient leur démocratie comme une valeur universelle et pire encore, ils ne ménagent aucun effort pour promouvoir ce système dans le monde entier, parfois par la violence.

Les pays qui ont subi des révolutions au nom de « la quête de la démocratie » ont surtout fini avec un chaos politique, des sociétés turbulentes et des économies en berne. Malgré cela, l'Occident fait toujours valoir que rien ne se passe mal dans la démocratie occidentale, que ce sont ces pays qui ont échoué dans la transition.

La foi occidentale dans la démocratie, ainsi que l'hypothèse que Beijing connaîtra probablement une révolution de couleur un jour, sont devenus de grands obstacles à la compréhension de la Chine actuelle. Ces individus ne parviennent pas à prendre en compte l'élévation du niveau de vie en Chine, la sécurité qui règne dans les villes et la stabilité de la société. La prospérité actuelle de la nation montre le succès de nos propres méthodes de développement. Certes, nous avons un certain nombre de difficultés à surmonter, mais même les gouvernements démocratiques doivent admettre qu'ils auraient bien du mal à réaliser les succès de la Chine en un temps aussi court. Par conséquent, pourquoi les Chinois qui vivent dans une société en plein essor, qu'ils soient très ou peu instruits, se révolteraient-ils contre le régime au lieu de le perfectionner ?

Il est temps que l'Occident réévalue son point de vue sur la Chine. Cela sera un processus historique. Pourtant, si les pays occidentaux parviennent à aller au-delà des malentendus, s'ils étudient soigneusement la Chine et reconnaissent qu'il existe d'autres modes de développement tout aussi raisonnables et efficaces que le leur, ils cesseront non seulement de poser des questions absurdes, des événements malheureux pourront être évités dans le futur. Dans le cas présent, la réponse de Michelle Zhou est la meilleure façon de réfuter la mentalité occidentale : en montrant qu'une bonne gouvernance vaut mieux que la démocratie.