On ne devient un bon artisan que dans la recherche solitaire de la perfection (REPORTAGE)

Par : Norbert |  Mots clés : Chine, Culture, artisan
French.china.org.cn | Mis à jour le 01-05-2016

Comme un réalisateur qui sait choisir ses rôles, Lin Congpeng, artisan spécialisé dans la sculpture de têtes de marionnettes, connaît sur le bout des doigts toute la magie nécessaire pour donner vie à une pièce de bois.

Issu d'une famille d'artisan de Quanzhou, M. Lin a commencé à pratiquer la sculpture à l'âge de 12 ans, en 1976. "Au début, j'étais obligé de sculpter avec un outil spécial qui me permettait d'utiliser la force de mon épaule droite", se rappelle M. Lin. "Je n'étais pas assez robuste, et je me suis blessé avec cet outil", a-t-il ajouté.

Depuis, quarante ans se sont écoulés et le jeune apprenti est devenu l'un des rares héritiers de cet artisanat millénaire, inscrit en 2012 au Registre des meilleures pratiques du patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO.

"Pour la sculpture de têtes de marionnettes, des décennies de travail solitaire sont indispensables", a souligné M. Lin.

C'est ce qui a permis à M. Lin de faire preuve de concentration et d'assiduité et de devenir un artisan hors pair dans sa recherche solitaire de la perfection.

"Certains m'ont offert des opportunités de commercialiser mes oeuvres, mais je les ai refusées, car c'est la perfection des oeuvres que je recherche, et non la rentabilité des produits", a confié M. Lin. Pour lui, la production de masse est souvent synonyme de dégradation de la qualité.

Nées sous les mains de ce fier artisan solitaire, les marionnettes sont néanmoins de grandes voyageuses. De la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques d'été de 2008 à Beijing au Carnegie Hall à New York, ces marionnettes ont chanté et dansé dans une cinquantaine de pays sur tous les continents, à l'exception de l'Antarctique.

Tous les jours, M. Lin travaille dans son atelier avec pour seuls meubles un tabouret et une table, sur laquelle sont placés ses outils et les parties des marionnettes.

"Quand je me concentre sur la sculpture, je ne vois plus rien d'autre", a indiqué M. Lin. Cet atelier de douze mètres carrés est pour lui une véritable salle de détente où son esprit d'artisan s'éveille.

En mars, le Premier ministre chinois Li Keqiang avait évoqué dans le Rapport d'activité du gouvernement "l'esprit de l'artisan en quête de la perfection". Dès lors, cette expression utilisée par des milliers de consommateurs chinois qui se plaignent de la qualité de certains produits "Made in China" est devenue le slogan des décideurs.

Ayant pleinement joué son rôle d'usine du monde, la Chine cherche aujourd'hui à améliorer la gamme de ses produits et à créer ses propres marques. Le développement d'un esprit artisan est considéré comme une moyen clé d'y parvenir.

"Je suis encouragé de voir le gouvernement parler de l'esprit artisan", s'est félicité M. Lin. Ce grand artisan qui avait refusé les offres en or de certains entrepreneurs est rassuré de savoir qu'à l'avenir, le travail solitaire et perfectionniste se verra accorder autant d'importance que les chaînes de production.

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Source: Agence de presse Xinhua
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