La moitié des membres du Comité central du PCC remplacés avant le 5^e plénum

Plus de la moitié du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) élus au cours du 18^e Congrès national du PCC en 2012 ont été mutés à des fonctions différentes ou ont été démis de leur poste actuels avant la 5e session plénière du PCC qui débute lundi.

Ce remaniement à grande échelle est extrêmement rare dans l'histoire du PCC, et selon les observateurs, c'est un résultat de la campagne anti-corruption, qui a été d'une sévérité sans précédent, et il garantit un démarrage solide à la veille du nouveau plan quinquennal de la Chine dans un contexte de ralentissement économique.

Un compte WeChat exploité par le journal Beijing Daily, organe du Parti de Beijing, a ainsi révélé qu'un total de 104 membres sur 205 du Comité central du PCC ont été promus, rétrogradés ou expulsés de leur poste depuis 2012.

Parmi eux, 81 ont été promus à des postes clés, 16 ont été transférés à des postes moins importants, et 7 ont été démis de leurs fonctions.

Selon les experts, certains des 7 membres démis pourraient voir leur adhésion révoquée au cours de la cinquième session plénière du 18e Comité central du PCC qui dure jusqu'à jeudi.

Depuis le lancement de la campagne anti-corruption en 2012, chaque annonce de remaniements de personnel a attiré la plus grande attention.

« Le remaniement de grande envergure a permis de sélectionner des dirigeants avec des qualités d'action et de bravoure, car la Chine a besoin de ces dirigeants pour résoudre les problèmes économiques et s'assurer un bon départ lors de la période du 13e Plan quinquennal (2016-20) », a déclaré au Global Times Zhang Xixian, professeur à l'Ecole du Parti du Comité central du PCC.

La discussion sur le 13e Plan quinquennal est sur l'ordre du jour de la session plénière, présidée par Xi Jinping, secrétaire général du Comité central du PCC.

Selon Ren Jianming, professeur à l'École de politique et de gestion publiques à l'Université Tsinghua de Beijing, le remaniement ouvrira sea également la voie à une transition en douceur dans la direction du gouvernement à partir de 2016.

Le Beijing Daily a précisé que bon nombre des 81 membres nouvellement promus à des postes clés occupaient précédemment des positions et emplois plus marginaux dans des régions éloignées.

Exemple, Wang Yupu, ancien vice-président de la Fédération chinoise des syndicats, qui est devenu directeur adjoint de l'Académie chinoise d'ingénierie, puis président du Sinopec Group en mai. Ou encore Nur Bekri, ancien gouverneur de la Région autonome ouïgoure du Xinjiang, qui est devenu directeur de l'Administration nationale de l'énergie en 2014.

Certains membres du Comité central du PCC qui étaient d'anciens patrons d'entreprises publiques ont également été promus, comme Xu Dazhe, ancien directeur de la China Aerospace Science and Industry Corporation, et qui a été nommé chef de la China National Space Administration en 2014.

Selon Cai Zhiqiang, un autre professeur à l'Ecole du Parti, « Ce genre de changement est nécessaire pour un développement économique futur efficace, au moment où la Chine est dans une phase clé de l'approfondissement de la réforme et de la restructuration économique ».

Ce remaniement à grande échelle montre également que la Chine se concentre davantage sur l'application de la discipline dans la construction du Parti depuis que Xi Jinping a pris ses fonctions en 2012, estime Zhang Xixian.

« La Chine est en train de jeter les bases d'un renforcement global de la discipline dans le Parti entre 2012 et 2017 », a-t-il enfin ajouté.