L'ONU condamne l'augmentation des atteintes à la sécurité des journalistes dans les conflits

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French.china.org.cn | Mis à jour le 28-05-2015

A l'issue d'un débat sur la protection des journalistes dans les situations de conflit, le Conseil de sécurité des Nations Unies a voté mercredi une résolution condamnant toutes les formes de violations et d'abus commis contre les journalistes, les professionnels des médias et le personnel associé en période de conflit armé.

Dans cette résolution, le Conseil de sécurité condamne fermement la persistance de l'impunité des auteurs de violations et de sévices commis à l'encontre de journalistes en période de conflit armé, précisant que cette "impunité peut contribuer à la répétition de ces crimes".

Les 15 membres du Conseil affirment que les activités d'un organe d'information libre et indépendant constituent l'un des "fondements essentiels d'une société démocratique et, de ce fait, peuvent contribuer à la protection des civils".

Les membres du Conseil exhortent par conséquent les Etats membres à prendre les mesures voulues pour traduire en justice les auteurs de crimes commis contre des journalistes sur le territoire relevant de leur juridiction et demandent la " libération immédiate et sans condition" des professionnels des médias enlevés ou pris en otage durant un conflit armé.

Ils demandent également instamment à toutes les parties concernées, en période de conflit armé, de respecter l'indépendance professionnelle et les droits des journalistes, des professionnels des médias et du personnel associé qui, rappelle le Conseil, sont également des civils.

Les membres du Conseil prient par ailleurs le Secrétaire général de l'Organisation, Ban Ki-moon, de consacrer systématiquement une section dédiée à la question de la sureté et de la sécurité des journalistes dans ses rapports sur la protection des civils en période de conflit armé.

Durant le débat ayant précédé le vote de la résolution, le Vice-Secrétaire général de l'ONU, Jan Eliasson, a rappelé aux membres du Conseil que, sur les 593 journalistes tués entre 2006 et 2013, quasiment la moitié d'entre eux sont morts dans des zones de conflit.

Il a également tenu à rappeler que, si les assassinats récents de journalistes étrangers ont contribué à sensibiliser l'opinion publique mondiale à ce problème, 95% des meurtres de journalistes dans les conflits armés concernent des journalistes locaux et bénéficient d'une couverture médiatique significativement plus réduite.

M. Eliasson a regretté le fait que les journalistes semblent faire de plus en plus l'objet de menaces proférées par des organisations criminelles et terroristes, avec la claire intention de les réduire au silence.

"Les conflits et les environnement peu sûrs ne doivent jamais fournir un prétexte pour faire taire les journalistes -- bien au contraire ! C'est précisément dans ces situations là que les voix de ceux qui n'en n'ont pas et les reportages venus du front doivent être entendus haut et fort", a déclaré le Vice-Secrétaire général.

M. Eliasson a ainsi énoncé un certain nombre de points sur le rôle essentiel que devrait selon lui jouer le Conseil de sécurité de l'ONU sur cette question.

"D'abord, en condamnant sans équivoque et de manière cohérente les assassinats de journalistes dans les situations de conflit, y compris les journalistes basés localement", a-t-il dit.

Le vice-secrétaire général a demandé aux membres du Conseil d'organiser régulièrement des débats comme celui-ci sur la protection des journalistes, afin notamment de donner la parole au personnel des médias.

Il également souhaité que les mandats de protection des civils des missions du Conseil de sécurité incluent la question de la sécurité des journalistes.

Enfin, M. Eliasson a demandé au Conseil d'appuyer le Plan d'action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l'impunité.

Egalement présents lors du débat, plusieurs journalistes et professionnels des médias ont pris la parole afin d'apporter leur perspective sur la question de la protection des journalistes dans les situations de conflit.

Parmi eux, Christophe Deloire, de l'organisation internationale de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières, a notamment sollicité la création de la fonction de représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies sur la protection des journalistes.

Une telle fonction, a estimé M. Deloire, permettrait de mettre en place une structure pérenne capable de centraliser la prise en charge de cette question, notamment pour recueillir et diffuser des informations concernant les atteintes à la sécurité des journalistes, prévenir de tels actes et entreprendre des enquêtes dans les cas où les Etats concernés ne l'auraient pas fait.

A ce titre, le représentant de Reporters sans frontières a rappelé que 90% des crimes contre les journalistes restent aujourd'hui impunis.

"Un tel taux d'impunité est comme un encouragement pour ceux qui veulent faire taire les journalistes en les noyant dans leur sang", a-t-il déploré. F

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Source: Agence de presse Xinhua
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