Chine : grande dégustation de riz transgénique dans les restaurants

Un homme goûte du riz génétiquement modifié dans un restaurant de Beijing le 8 février 2015.

Plusieurs centaines de personnes ont été invitées via internet à goûter du riz génétiquement modifié dans les restaurants de 23 villes de Chine dimanche dernier, dans le cadre d'une campagne de promotion de la nourriture transgénique auprès du grand public.

Wu Xingchuan, éditeur en chef du site Scipark.net et organisateur de l'événement, explique l'objectif de la campagne : « Nous essayons de faire passer un message à ceux qui doutent encore de la sécurité des produits transgéniques. Nous savons que le riz génétiquement modifié est sûr et nous sommes plus que prêts à en consommer ».

Selon une décision publiée par le Comité central du Parti communiste chinois au mois de janvier, la Chine veut encore approfondir les recherches et assurer la sécurité des produits alimentaires génétiquement modifiés.

La variété de riz goûtée dimanche était une souche Bt63 génétiquement modifiée développée par des chercheurs de l'Université agricole Huazhong de Wuhan, dans la province du Hubei. Son nom indique que la bactérie Bacille de Thuringe (Bacillus thuringiensis) est intégrée dans le patrimoine génétique de la plante, lui permettant de produire un insecticide naturel.

Le riz Bt63, de même qu'une autre souche, la Huahui 1, ont obtenu un certificat de sécurité au mois de janvier, les autorisant à être produits durant quatre années supplémentaires, après que le premier certificat eut expiré au mois de novembre.

C'est un premier pas vers la culture commerciale du riz génétiquement modifié. Trois autres certificats sont toutefois nécessaires pour y parvenir, dont un certificat de production et un certificat de commerce, qui doivent être délivrés par le comité de la sécurité biologique du ministère de l'Agriculture.

Chen Xiwen, directeur adjoint du groupe dirigeant pour le travail rural, a déclaré la semaine dernière que le fait que ces deux variétés de riz transgénique n'aient pas encore été approuvées pour la culture commerciale était une preuve de l'attitude prudente des autorités face aux aliments génétiquement modifiés.

« Nous voulons qu'ils testent leur sécurité durant quatre années supplémentaires. Dans un sens, ce n'est pas la science qui n'est pas parvenue à prononcer un verdict quant à leur sécurité. C'est le public qui ne les a pas approuvés », explique-t-il.