Dong Qiang : aucun titre unique ne peut le définir

Par : Yann |  Mots clés : Chine, France, Dong Qiang
French.china.org.cn | Mis à jour le 31-01-2015

Vêtu d'un costume Zhongshan, le Chinois Dong Qiang a de nouveau été récompensé par la France.

Jeudi soir, le Premier ministre français Manuel Valls, en visite en Chine à l'occasion de la fin des cérémonies marquant le 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques sino-françaises, a remis les insignes de Chevalier de l'Ordre national de la Légion d'honneur à Dong Qiang, pour sa grande contribution aux échanges culturels bilatéraux, lors d'une cérémonie organisée à l'Ambassade de France en Chine.

Ce spécialiste de la langue et de de la littérature françaises avait déjà été fait Chevalier des Palmes académiques en 2008. Cinq ans plus tard, l'Académie française lui avait décerné l'un de ses prix les plus prestigieux : la Grande Médaille de la Francophonie. Et l'année dernière, il figurait sur la liste "50 ans, 50 personnes", un programme lancé à l'occasion du 50e anniversaire des relations sino-françaises.

M. Dong est de plus en plus populaire et jouit d'une grande renommée auprès des francophones en Chine.

Le poste de doyen du département de langue et de littérature françaises à l'Université de Beijing est sans aucun doute son titre le plus "fondamental". M. Dong fut aussi le seul élève chinois de l'écrivain contemporain Milan Kundera, le traducteur en chef de la déclaration olympique de Pierre de Coubertin ainsi que le président du jury du Prix Fu Lei de la traduction et de l'édition entre 2009 et 2013. Depuis 2014, il est président du comité d'organisation du prix Fu Lei.

Traducteur, professeur, critique littéraire, artiste, calligraphe, poète, M. Dong est polyvalent. Il prend racine parmi les cultures chinoise et française tout en profitant de sa parfaite maîtrise de ces langues. Absorbant la quintessence d'un pays avant de la transmettre à l'autre à travers ses oeuvres, il ne veut pas devenir simplement un "messager".

Les gens me connaissent généralement par l'une ou l'autre de ces facettes, mais c'est leur ensemble qui me compose, a-t-il expliqué.

Après avoir obtenu son diplôme de français à l'Université de Beijing, il est parti en 1988 poursuivre ses études en France. La période de 1990 à 2000 fut particulièrement difficile pour lui, car il étudiait non seulement la culture française, mais aussi la culture chinoise, afin de mieux présenter son pays natal à l'étranger.

En 1995, M. Dong a participé à la fondation à Paris de la maison d'édition Bleu de Chine, destinée à présenter au public français la culture et la littérature chinoises. Beaucoup d'écrivains chinois, tels que Jia Pingwa, Wang Meng, Wang Anyi et Mo Yan, ont été introduits à ce moment-là en France.

"Au début de mon séjour en France, ce qui m'a le plus marqué est le fait que la culture chinoise y était seulement étudiée comme culture classique et que les gens n'avaient pas remarqué le développement culturel en Chine" ,a-t-il indiqué. "La remise du prix Nobel de littérature à Mo Yan en 2012 montre que le monde extérieur commence à prêter attention à la Chine actuelle. Les gens sortent du musée et regardent enfin la Chine en face", a poursuivi le professeur.

En outre, Dong Qiang a collaboré à la publication d'"Un Rêve pour toutes les nuits", un livre très populaire en France qui enseigne aux enfants à écrire des caractères chinois.

Un an avant les Jeux olympiques de Beijing, le programme "Des Racines et des ailes" avait invité M. Dong à participer à une émission spéciale enregistrée en Chine pour son 10e anniversaire. L'émission avait connu le taux d'audience le plus élevé ce soir-là.

Après un séjour de 12 ans en France, M. Dong est revenu en 2001 en Chine, intégrant le département de français de l'Université de Beijing et commençant à promouvoir la culture française dans le pays.

En 2009, il a été l'un des initiateurs du prix Fulei de la traduction et de l'édition. Il souhaite introduire davantage d'oeuvres françaises auprès du public chinois. Le mois dernier, les lauréats de 2014 ont été dévoilés en présence d'une délégation extraordinaire de l'Académie française. Lors de la cérémonie de remise du prix, l'ambassadeur de France en Chine, Maurice Gourdault-Montagne, a noté que celui-ci était devenu au fil des ans une référence, citée et montrée en exemple dans le monde entier.

Cette année, M. Dong cherche à établir une fondation pour ce prix afin de promouvoir la qualité de la traduction.

Je veux vraiment faire du travail concret, a-t-il déclaré.

Selon lui, les échanges culturels entre la Chine et la France maintiennent un bon rythme, même si le renouveau actuel de la Chine fait peur à l'Hexagone. Pour dissiper la peur et les malentendus, "il nous faut non seulement introduire le meilleur de la France chez nous, mais aussi faire passer notre quintessence en France, et cela demande une bonne préparation", a-t-il expliqué.

Lui-même continue d'ailleurs à mener cette préparation. Il a réalisé une trentaine de traductions et monographies, notamment "Liang Zongdai - une traversée du symbolisme", "Histoire illustrée de la littérature française" et "Dictionnaire de la peinture occidentale", et une édition bilingue d'un recueil de poèmes intitulé "L'Autre main" et "Entretiens de Confucius".

Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Source: Agence de presse Xinhua
Les dernières réactions            Nombre total de réactions: 0
Sans commentaire.
Voir les commentaires
Votre commentaire
Pseudonyme   Anonyme
Retournez en haut de la page