Chine : les médias sociaux régis par une nouvelle loi

Par : LIANG Chen |  Mots clés : Chine, médias
French.china.org.cn | Mis à jour le 08-08-2014


Le gouvernement chinois a adopté jeudi une nouvelle loi régissant les comptes publics des usagers de messageries instantanées, qui doivent désormais s'enregistrer en fournissant leur vrai nom. Ces mesures surviennent alors que Beijing mène depuis plusieurs mois une campagne contre les rumeurs sur internet, les propos diffamatoires et les contenus illégaux à caractère violent ou pornographique.

La loi, édictée par le Bureau national d'information sur l'internet (SIIO) vise à promouvoir le « développement harmonieux des services de messagerie instantanée » et à « préserver la sécurité nationale et les intérêts du public ». Elle a déjà pris effet. WeChat, l'une des nombreuses applications de messagerie instantanée utilisées en Chine, serait la cible principale de la nouvelle loi. Le service pour mobile du géant de l'internet Tencent a vu 5,8 millions comptes publics se créer depuis son lancement en août 2012.

La nouvelle règle stipule que les usagers de comptes publics (capables d'envoyer simultanément un même message à un grand nombre de destinataires) devront s'enregistrer avec leur véritable nom, se déclarer auprès des autorités de contrôle du web et obtenir leur autorisation.

Les utilisateurs sont également sommés de respecter « sept principes fondamentaux », en se conformant aux lois et des règlements en vigueur, au système socialiste, aux intérêts nationaux, aux droits et intérêts légitimes des citoyens, à l'ordre public, à la moralité sociale, et en assurant l'authenticité des informations publiées.

Une autre clause a particulièrement retenue l'attention, car elle interdit de publier ou de republier des informations politiques à partir d'autres comptes que les comptes publiques gérés par des médias ou possédant une autorisation pour la diffusion d'informations sur internet. Les autres comptes devront obtenir l'approbation des autorités.

Plusieurs des usagers de comptes publics ayant diffusé ce type d'informations contactés par Global Times ont déclaré qu'ils attendaient de voir comment ces règles seraient appliquées et ont demandé à ce qu'elles soient explicitées, puisque de nombreux comptes publient des analyses et des commentaires sur des sujets d'actualités, et non des informations.

Tencent a indiqué qu'il ne procèderait pas à la fermeture massive de comptes, mais que les utilisateurs publiant des contenus enfreignant les nouvelles règles seraient sanctionnés.

Interrogé par Xinhua sur la possibilité que cette nouvelle loi soit un moyen utilisé par le gouvernement pour museler la liberté d'expression, Xu Feng, le directeur du service de gestion l'internet mobile du SIIO, a répondu qu'elle améliorerait la qualité des services de messagerie instantanée pour permettre au public de profiter du confort qu'ils offrent. C'est cela qui, selon lui, garantit une « véritable liberté d'expression ». Xu a ajouté que certains usagers se servent de la plateforme pour diffuser des contenus liés au terrorisme, à la violence, à la pornographie, ou à des rumeurs, qui constituent une atteinte aux droits d'autrui et à la sécurité publique.

Le gouvernement chinois a lancé l'année dernière ses premières mesures durcissant le contrôle des services de microblogging comme Sina Weibo, le Facebook chinois, dans le cadre d'une vaste campagne de lutte contre les rumeurs.

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