Chine: l'utilisation des VPN grimpe en flèche, le bourbier juridique persiste

Par : Vivienne |  Mots clés : Chine,VPN,Google
French.china.org.cn | Mis à jour le 14-07-2014

Chine: l'utilisation des VPN grimpe en flèche, le bourbier juridique persiste

Le co-fondateur du site dédié à la surveillance d'internet GreatFire.org, uniquement connu sous son pseudonyme Percy Alpha, était relativement surpris de découvrir que le flux du trafic sur des versions miroirs des sites de Google avait considérablement augmenté dans la partie continentale de la Chine.

La demande pour les réseaux privés virtuels, ou VPN (de l'anglais Virtual Private Network), et les sites miroirs a « grimpé en flèche », confie Alpha. « Depuis le blocage de Google le 30 mai, le nombre de visiteurs actifs sur nos sites miroirs Google a été multiplié par cinq, passant de 20 000 avant le blocage à 100 000 après ce dernier », précise-t-il.

Alpha remarque que les utilisateurs de VPN, ces réseaux informatiques utilisant des protocoles de communication chiffrée via des serveurs étrangers pour se connecter aux sites bloqués, ont remarquablement augmenté dans la partie continentale de la Chine après le dernier blocage de Google et d'autres sites connexes.

Ces dernières années, de plus en plus d'internautes chinois ont été contraints de chercher des alternatives pour surfer sur le net en contournant le Grand Firewall de Chine (Great Firewall of China), une infrastructure chinoise pour la surveillance d'internet, via des sites miroirs qui affichent les résultats bloqués des recherches Google, ou en utilisant des VPN.

Alors que le blocage de Google ne montre aucun signe d'assouplissement, les analystes prévoient que le marché des services VPN, dont les prix varient pour la plupart aux alentours de 98 yuans (11,6 euros) par mois, va connaître une expansion significative.

« Les sociétés multinationales et les sociétés nationales qui font affaire à l'étranger dépendent grandement de certains services offerts par Google, tels que Gmail, PayPal ou Google Maps, pour la communication et leurs opérations », indique un expert de la sécurité informatique de l'Université des postes et télécommunications de Beijing (BUPT).

Depuis le 30 mai, les internautes de la partie continentale de la Chine sont confrontés à l'un des plus longs et rigoureux blocages de Google et de ses sites connexes. Les analystes envisagent quant à eux que le gouvernement renforcera davantage encore son contrôle sur le contenu internet en raison des tensions entre la Chine et les Etats-Unis au sujet de la sécurité internet.

Alpha souligne qu'il existe aujourd'hui plusieurs centaines de fournisseurs de services VPN aux quatre coins du monde, et que certains ciblent spécifiquement le marché chinois.

Certaines inquiétudes subsistent toutefois quant à la légalité et à la légitimité des VPN en Chine, puisque conformément au droit chinois, le fait de fournir un VPN à un utilisateur privé pour qu'il puisse avoir accès à des sites prohibés est illégal dans la partie continentale de la Chine, même si cette procédure est autorisée pour les entreprises.

Les sociétés multinationales et les sociétés nationales qui font affaire à l'étranger peuvent en effet avoir recours aux services VPN offerts par les opérateurs de télécommunications chinois, tels que China Telecom, China Unicom et China Mobile, pour contourner le Grand Firewall, une procédure qui demeure légale, sûre et protégée par la loi, commente l'expert de BUPT.

Toutefois, la plupart des individus en Chine doivent se procurer des services VPN auprès de sociétés établies à l'étranger, ce qui est illégal. Cette tendance est devenue un véritable problème, souligne l'expert.

Chen Tao, un avocat de Beijing, voit les choses sous un angle différent. Selon lui, dans un contexte de sécurité informatique complexe comme c'est le cas en Chine, il est nécessaire que les autorités contrôlent internet, c'est d'ailleurs une pratique courante dans la plupart des Etats.

Afin de satisfaire les besoins du marché chinois, plusieurs sites bloqués en Chine ont pris l'initiative de s'enregistrer auprès des autorités de la partie continentale de la Chine pour résoudre ces problèmes. Selon l'agence Bloomberg, la société Facebook aurait loué des locaux dans le centre de Beijing en vue d'ouvrir un bureau en Chine. L'accès au réseau social y est en effet bloqué depuis 2009.

Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Les dernières réactions            Nombre total de réactions: 0
Sans commentaire.
Voir les commentaires
Votre commentaire
Pseudonyme   Anonyme
Retournez en haut de la page