Trois volontaires sont sortis mardi de la capsule fermée Palais Lunaire 1 après une expérience de 105 jours, marquant une percée pour les tests habités de la Chine de systèmes d'aide bio-régénératrice à la vie (bioregenerative life support systems, BLSS).

Ce module de 300 mètres cubes, installé sur le campus de l'Université de Beihang à Beijing est la première base d'aide bio-régénératrice à la vie de la Chine et la troisième du monde. Il est considéré par les scientifiques comme la première étape pour la Chine pour permettre aux astronautes de vivre pendant de longues périodes dans l'espace sans livraisons de fournitures. Les experts estiment également que le test piloté réussi du Palais Lunaire 1 pourrait être appliqué à de futures missions spatiales, comme la construction de la base lunaire.

Le Palais Lunaire 1 possède actuellement une cabine et un laboratoire de culture de plantes, qui reproduit la biosphère de la Terre. Le système peut produire de l'eau et de l'engrais, traiter les déchets de et revitaliser l'air.

« Nous avons choisi 5 variétés de céréales, 15 de légumes et des fraises qui ont été plantés dans la capsule », a déclaré le professeur Liu Hong de l'Université de Beihang, qui est également concepteur en chef et chercheur principal du Palais Lunaire 1.

Les volontaires, une enseignante de l'université, Xie Beizhen, et deux doctorants, un homme et une femme, ont dit que c'était une expérience précieuse. Wang Minjuan, l’une de ces étudiants, a déclaré aux journalistes qu'elle avait apprécié les jours d’isolement dans la capsule et qu’elle a mené des recherches tous les jours.

« Nous avons communiqué avec des personnes extérieures et nos familles tous les jours par téléphone », a déclaré Wang Minjuan.

Dong Chen, le seul volontaire de sexe masculin, a déclaré que des conseillers psychologiques étaient sur place pour surveiller et apporter un soutien au cours de l'expérience.

Selon Liu Hong, les trois volontaires ont fait pousser des plantes pour leur alimentation et utilisé de l'eau recyclée.

Liu Zhiheng, professeur à l'Académie des Sciences de Chine, a déclaré que les Etats-Unis et la Russie ont pris les devants dans ce type de recherche, mais que ce test aidera la Chine a rattraper et de chercher la coopération internationale dans ce domaine.

Les recherches, qui ont commencé en 2004, ont coûté 20 millions de Yuans (3,202 millions de Dollars US) jusqu'à présent, a precisé Liu Hong.

« Comme il est difficile de simuler l'environnement de l'espace sur Terre, nous espérons mettre un mini-laboratoire sur la station spatiale pour croiser les statistiques scientifiques de référence avec le laboratoire terrestre », a-t-elle ajouté.

Pang Zhihao, chercheur a l'Académie chinoise de technologie spatiale, a déclaré que, pour de nombreux pays, l'objectif ultime des programmes d'exploration lunaire est la construction d’une base lunaire habitée, ce qui nécessite une technologie de BLSS mature, mais que les progrès en sont encore à un stade précoce.

« Les recherches sur le BLSS peuvent contribuer à réduire la dépendance de la station spatiale envers l'approvisionnement alimentaire envoyé depuis la Terre et pourraient être appliquées au programme lunaire habité dans l'avenir », a déclaré M. Pang.

Le président américain Barack Obama a abandonné le projet de création d'une base américaine sur la Lune en 2010, affirmant que le projet était « hors budget, en retard, et manquant d'innovation ».