Un tribunal pékinois va ouvrir un procès sur la Seconde Guerre mondiale

Un tribunal de Beijing a accepté pour la première fois d'ouvrir un procès intenté par plusieurs citoyens chinois qui réclament une compensation d'entreprises japonaises pour travail forcé durant la Seconde Guerre mondiale.

Kang Jian, avocate des plaignants, a confirmé hier la décision de la Cour populaire intermédiaire n° 1 de Beijing, suite à plusieurs tentatives infructueuses d'ouvrir des procès similaires en Chine et au Japon.

Cette décision pourrait être vue comme une provocation par Tokyo, qui affirme que ces procès sont interdits selon les termes d'un accord international, alors que les relations bilatérales sont au plus bas depuis des décennies.

Le secrétaire général du Cabinet japonais Yoshihide Suga a qualifié la décision de « particulièrement préoccupante ». Le porte-parole du gouvernement a réitéré les excuses du pays pour le travail forcé durant la guerre, tout en ajoutant que ce procès pourrait aggraver les tensions sino-japonaises.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a une nouvelle fois appelé le Japon à « traiter correctement ce problème historique non résolu ».

« Nous avons reçu un avis de la cour nous informant que notre plainte avait été acceptée. Avec les éléments de preuve et les faits dont nous disposons, il n'y a aucune raison de penser que la Cour ne jugera pas que les entreprises sont responsables », a déclaré Mme Kang aux médias.

Deux survivants et 35 personnes dont les proches ont été contraints de travailler pour des entreprises japonaises ont déposé le mois dernier une plainte visant Mitsubishi Materials Corporation et Nippon Coke & Engineering Company, précédemment nommée Mitsui Mining.

Mme Kang a déclaré hier que trois parents de victimes s'étaient joints au procès, portant le nombre total de plaignants à 40.