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Chine : les enseignants séropositifs sont bannis de l'enseignement dans le Guangdong

Les patients chez qui ont été décelés les anticorps du VIH ne pourront plus être enseignants dans la province chinoise du Guangdong, en vertu d'un projet de règlement publié par le ministère de l'Education provinciale dimanche.

Le projet stipule que les personnes porteuses du virus de l'immunodéficience humaine (VIH), ou d'autres maladies infectieuses telles que l'hépatite ou des maladies sexuellement transmissibles, ne peuvent obtenir le titre d'enseignant, une décision qui va à l'encontre du droit chinois selon lequel les employeurs publics ne peuvent faire preuve de discrimination envers les personnes porteuses du VIH, s'exprimait un activiste lundi.

Les responsables de l'éducation du Guangdong, qui n'ont pas pu être joints lundi, ont annoncé sur leur site officiel que la population était invitée à faire part de ses opinions quant à ce projet de règlement jusqu'au 11 janvier.

La proposition a fait l'objet de commentaires en ligne dès sa première publication dimanche.

D'après un sondage sur le microblog Sina Weibo conduit par la Télévision centrale de Chine (CCTV), lundi en fin d'après-midi, près de la moitié des 323 participants s'étaient exprimés favorables au projet de règlement. Ces derniers pensent effectivement qu'il pourrait être dangereux pour les enfants d'avoir un contact prolongé avec des professeurs séropositifs.

Zhu Wanyu, une institutrice à Zhuhai, dans la province du Guangdong, expliquait lundi qu'elle pense que cette proposition est raisonnable. « Dans notre école, les enseignants distribuent le déjeuner aux enfants. Si un enseignant est séropositif et que sa salive entre accidentellement en contact avec le déjeuner des élèves, est-ce que cela peut comporter un risque pour les enfants ? » A-t-elle demandé.

Bien qu'on lui ait expliqué que le VIH ne se transmettait pas par la salive, Mlle Zhu insiste pour dire qu'elle ne serait pas rassurée si elle devait travailler avec des personnes porteuses du VIH, et que les parents des élèves seraient encore plus inquiets que les enseignants.

« Cette attitude est la preuve que les informations concernant la prévention du sida ne sont pas suffisamment répandues », souligne Yu Fangqiang, le coordinateur en chef du Beijing Yirenping Center, une organisation à but non lucratif qui s'applique à promouvoir la justice sociale et la santé publique.

Selon lui, une telle règlementation établit une discrimination contre les porteurs du VIH et est illégale.

Le Règlement sur la prévention et le contrôle du syndrome d'immunodéficience acquise (sida) émise par le Conseil des affaires de l'Etat en 2006 stipule que les employeurs et les individus ne peuvent faire preuve de discrimination à l'encontre des personnes porteuses du VIH/SIDA et de leurs proches quant à leur droit au travail.

Bien que les droits des personnes séropositives soient protégés par la loi, les patrons ne leurs octroient que très rarement ces droits.

En 2010, un enseignant de 27 ans s'était vu refuser un poste dans une école locale après avoir été diagnostiqué séropositif à l'issue d'un examen médical. Ce test était obligatoire pour obtenir le poste qu'il aspirait à occuper dans la préfecture de Yanbian, dans la province du Sichuan. L'enseignant avait alors intenté un procès contre le ministère de l'Education local pour avoir refusé de l'employer.

L'ONG de Yu Fangqiang avait alors aidé l'enseignant à trouver un avocat, mais le tribunal s'était finalement prononcé en faveur des autorités scolaires locales.

« Au total, nous avons aidé quatre personnes porteuses du VIH à intenter un procès contre les ministères de l'Education pour discrimination dans l'embauche. Trois de ces procès ont été perdus ou rejetés par les tribunaux locaux. »

D'après une enquête menée par ONUSIDA en Chine en 2009 auprès de 2000 personnes porteuses du VIH, 14,8 pourcents des personnes interrogées s'étaient déjà vu refuser un poste dès lors que l'employeur s'était rendu compte de leur séropositivité.

Fin 2011, les estimations portaient à 780 000 le nombre de personnes porteuses du VIH en Chine.

french.china.org.cn     2013/01/08

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