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Taux de divorce en hausse chez les jeunes en Chine

Tina Wang a épousé son premier petit ami au printemps 2008 parce que celui-ci insistait pour avoir des relations sexuelles avec elle, et qu'elle ne voulait pas le faire sans être mariée. A l'été 2009, ils étaient déjà divorcés. « Je ne pouvais plus supporter son caractère ... nous nous disputions tout le temps », a dit Tina, âgée de 27 ans. « Je voulais trouver quelqu'un qui me convienne mieux ».

Tina Wang appartient à la « génération post-80 » des enfants uniques, qui sont le produit de la politique de planning familial mise en place en 1979, et ce sont eux qui poussent le taux de divorce du pays à la hausse, disent les experts.

D'après le Ministère des Affaires Civiles, 1,71 million de couples ont déposé une demande en divorce l'année dernière, soit 10,3% de plus qu'en 2008. Il n'y a pas de chiffres spécifiques sur les divorces dans le groupe de post-80, mais d'après l'Association Chinoise de Recherche sur les Jeunes et la Famille, 30% de ces mariages se terminent en échec.

« La raison pour laquelle le taux de divorce est élevé chez les couples post-80 est essentiellement parce qu'ils font d'abord passer leurs intérêts en premier et s'inquiètent rarement des sentiments des autres », a dit Sun Yunxiao, Directeur adjoint du Centre Chinois de Recherche sur les Jeunes et les Enfants. « C'est la première 'Génération Moi' officielle de Chine ».

Mais ce que les statistiques ne révèlent pas, en revanche, c'est la plus grande maturité qu'acquièrent ces femmes et ces hommes après leur divorce.

Serena, âgée de 31 ans et qui n'a pas souhaité que son nom de famille soit révélé, est l'exemple parfait de la jeune divorcée chinoise qui est devenue une personne plus mature après cette expérience.

« Un divorce, ce n'est pas l'échec d'une personne. C'est l'échec des deux », a t-elle dit après un déjeuner dans un café du centre de Beijing. « Je chéris les bons souvenirs, et j'ai appris des mauvais ».

L'ex-mari de Serena était son premier petit ami, et ils se sont mariés sept mois après leur premier rendez-vous.

Leurs deux premières années ensemble, dit-elle, ont été « très heureuses », mais la dernière a tourné à l'enfer quand sa belle-mère, veuve, a emménagé chez eux et a entrepris de contrôler le moindre de ses faits et gestes -y compris le temps qu'elle passait sous la douche- et a réussi finalement à ce que le mari de Serena choisisse sa mère plutôt que sa femme.

« Je n'avais pas idée qu'il deviendrait ce genre de personne », a dit Serena. « Aussi il est très important de fréquenter une personne pendant plus d'un an ».

Cette native du Liaoning est également convaincue qu'elle aurait pu mieux connaître son ex si elle avait pu vivre avec lui avait qu'ils ne se marient, mais c'est « un très gros problème pour les jeunes Chinoises qui viennent de failles traditionnalistes ».

Dans les dix-huit mois qui ont suivi son divorce, Serena a choisi ne ne pas se lancer dans la quête de rencontres, préférant concentrer son énergie pour être une célibataire « heureuse et épanouie ». « Si vous ne cherchez qu'un remplacement, vous tombez souvent sur le mauvais type », a t-elle dit, ajoutant qu'elle a de la chance que sa famille n'insiste pas pour qu'elle se remarie et aie un enfant.

Sun Li (le nom a été changé), en revanche, ressent la pression des attentes sociales. Ce Pékinois s'est marié pour la deuxième fois en 2008, quatre ans après son divorce, parce qu'il « approchait des trente ans et devait avoir un enfant ».

Pour autant, cet homme âgé de 29 ans dit que cette fois il est un meilleur mari : il se décrit comme plus attentionné et plus agréable.

Sun Li s'est pour la première fois fait passer la bague au doigt à 22 ans, trois mois après avoir rencontré une jeune femme de deux ans plus jeune que lui.

« J'étais bêtement impulsif, plein de passion, je voyais que mes amis étaient mariés et mes parents disaient que je devrais peut-être trouver une petite amie et me marier », a t-il dit.

« Je pensais, 'Ouais, je peux le faire, alors marions-nous. Je n'ai pas vraiment réfléchi à ça ».

L'union n'a duré que treize mois parce que les jeunes mariés préféraient sortir et s'amuser plutôt que de s'occuper de leur foyer.

Sun Li, chauffeur-guide de tourisme, est à présent père d'une petite fille de un an et il pense que son mariage tiendra la distance, au moins pour le bien de l'enfant.

« Si vous pouvez éviter de divorcer, alors ne divorcez pas », dit-il. « Et en particulier si vous avez un enfant, ne divorcez pas. Réfléchissez avec précaution au sujet du mariage. Et réfléchissez plus encore au sujet du divorce ».

Les décisions impulsives de la génération post-80 est l'un des facteurs qui se trouvent à l'origine de l'augmentation du taux de divorce. La raison sous-jacente, dit Ma Fengru, thérapeuthe de la jeunesse et du mariage, est l'idée de plus en plus progressiste que se fait la société du divorce.

« Le point de vue des Chinois sur différents sujets est devenu plus ouvert, aussi les gens acceptent-ils de plus en plus la chose », dit le Dr Ma de l'Hôpital Psychologique National Olympique de Beijing.

La décision de se marier et de divorcer est influencée par l'emphase croissante mise sur ce qui est bénéfique à l'individu -dans une société qui, traditionnellement, enseignait plutôt de faire sa priorité du bien-être collectif.

« Les gens insistent davantage sur ce qu'ils ressentent et amènent ces attentes dans le mariage », dit le Dr Ma.

Serena, armée d'un tout nouveau pragmatisme, pense qu'elle est maintenant prête à se lancer à nouveau dans des rencontres.

« J'ai bien l'intention de tomber amoureuse », a t-elle dit. « Je crois à l'amour vrai. Le seul problème, c'est que je doute de ma capacité à le trouver ».

Dans le même temps, Tina Wang se prépare elle pour son deuxième mariage - avec son acien mari... elle dit que c'est le fait d'avoir rencontré son deuxième petit ami qui lui a fait comprendre que son ex était en fait l'homme qui lui fallait.

Ils se sont réconciliés six mois après leur divorce et ils envisagent maintenant un mariage dans leur ville natale de Changchun l'été prochain.

« Nous sommes maintenant plus compréhensifs et patients avec les particularités de l'autre. Nous sommes plus tolérants l'un envers l'autre », a t-elle dit.

Elle reconnaît que ses amis sont sceptiques au sujet de sa décision, mais a aussi dit que son remariage était bien accueilli par ses parents et beaux-parents.

Peopledaily     2010/10/22

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