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Li Zehou : il faudra encore cent ans pour que l'Occident connaisse vraiment la Chine

Né en 1930 dans la province du Hunan, Li Zehou, philosophe et spécialiste d'esthétique, était un savant très influent dans le monde de la pensée en Chine dans les années 1980, soit au début de la réforme et de l'ouverture vers l'extérieur. Ses oeuvres, notamment Critique de la philosophie critique et The Path of Beauty, ont eu un large impact dans le monde intellectuel chinois.

Li Zehou a déclaré qu' « il faudra encore plus longtemps pour que l'Occident connaisse vraiment la Chine » lors d'une interview accordée au site internet en chinois de Financial News, à Beijing.

Li Zehou est parti en janvier 1992 aux États-Unis pour enseigner à l'Université du Colorado. Depuis 1993, il rentre en Chine une fois par an. Selon lui, ses oeuvres publiées il y a 20 et 30 ans se vendent encore bien aujourd'hui, comme Critique de la philosophie critique et L'histoire de la pensée moderne chinoise publiées en 1979, ou The Path of Beauty en 1981.

« Il faudra au moins 50 ans, voire 100 ans pour que les Occidentaux connaissent vraiment la Chine », estime-t-il. « J'ai dit en 1993, en Allemagne, que la connaissance de la Chine par l'Occident est hors de proportion avec celle de l'Occident par la Chine, rappelle-t-il. Un quelconque intellectuel chinois, qu'il soit cadre de base ou autre, peut citer 20 étrangers à tout moment. Mais, je pense qu'en Allemagne, à part les professeurs de sinologie, peu de gens peuvent citer 20 Chinois. Pourquoi ? C'est parce qu'ils ne trouvent pas nécessaire de connaître la Chine, tout comme le fait que nous ne trouvons pas nécessaire de connaître le Kenya et l'Équateur. Si l'on ne le trouve pas nécessaire, c'est parce que leur existence n'a pas grand-chose à voir avec nous. Maintenant, la Chine marche vers le monde, et je suis optimiste pour l'économie chinoise. La Chine commence à avoir une influence sur le monde, ce qui est manifeste dans cette crise financière mondiale. L'Occident commence donc à sentir qu'il est nécessaire de connaître la Chine. Mais, pour les Occidentaux ordinaires, qui savent au maximum un peu de choses sur l'économie chinoise, il faudra encore plus longtemps pour connaître vraiment la Chine. Le prix d'un tableau de Van Gogh et celui d'une des meilleures oeuvres chinoises diffèrent profondément. Très peu de gens en Occident sont intéressés par la lecture du Rêve dans le pavillon rouge, l'un des quatre romans de la littérature classique chinoise. Il reste encore beaucoup de temps avant que l'Occident connaisse mieux la Chine ».

french.china.org.cn     2010/01/08

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