La séparation de la région du Xinjiang d'avec la Chine serait nuisible à la Chine et au monde entier, car tout le monde a un intérêt à ce que la Chine soit stable, a indiqué un universitaire américain dans un entretien téléphonique avec Xinhua.

"A mon avis, aux Etats-Unis, personne ne veut que le Xinjiang devienne indépendant car ce serait mauvais pour la Chine et le monde", a indiqué Dru Gladney, président de l'Institut pour le Pacifique du centre d'ensignement supérieur de Pomona en Californie.

"Tout le monde a un intérêt à ce que la Chine soit stable", a ajouté M. Gladney.

Quant à la réaction chinoise à l'émeute du 5 juillet dans la Région autonome ouïgour du Xinjiang (nord-ouest), M. Gladney a noté : "la Chine a été encouragée à accueillir des journalistes occidentaux à Urumqi après les incidents."

M. Gladney, qui étudie les questions ethniques depuis longtemps, a déclaré que les politiques américaines sur ces questions ne sont pas constantes parce qu'elles sont influencées par de nombreux groupes d'intérêt.

Toutes les sociétés dans le monde ont à gérer des questions ethniques et raciales et l'on peut dire que les politiques chinoises en la matière sont "éclairées et positives", a-t-il sougligné.

"Tout le monde sait que ces questions se retrouvent dans le monde entier", comme les émeutes de 2005 en France et le séparatisme basque en Espagne", a-t-il ajouté.

"La question de la langue et de la religion a effectivement joué un rôle (dans les conflits ethniques), mais Internet et les communications mondiales les ont compliqué davantage", a-t-il noté.

"A l'ère de la mondialisation, tous les pays modernes sont confrontés à d'importants problèmes en rapport avec l'immigration, les inégalités économiques et les conflits ethniques", a-t-il poursuivi.

"Les Etats-Unis ont toujours connu des problèmes ethniques conflictuels et profonds. La guerre civile a surtout combattu le traitement des afro-Américains", a expliqué M. Gladney.

"La tension Noirs-Blancs se poursuit jusqu'à aujourd'hui", a indiqué M. Gladney, lui-même ayant été victime de cette tension quand il avait 14 ans.

Même Barack Obama, le premier président afro-américain de l'histoire des Etats-Unis, a admis que "les problèmes raciaux sont fortement ancrés" dans le pays, a déclaré M. Gladney.

A Hawaï, l'Etat américain qui compte la plus grande communauté asiatique des Etats-Unis et qui est souvent considéré comme un "endroit harmonieux" pour divers groupes d'ethnies, il y a de fréquents "conflits inter-ethniques".

En Alasaka, a-t-il rappelé, le gouvernement local a réussi à intégrer les autochtones dans le développement économique.

Selon M. Gladney, la question ethnique, où qu'elle se pose, n'est ni plus ni moins qu'une question de gestion.

"La bonne gestion examine toujours les réalités sur le terrain, ayant la transparence et laissant les populations se sentir plus engagées", a-t-il ajouté.