Revêtue d'une robe de brocart gris argenté aux motifs de dragons et de phénix dorés et argentés, une paire de talons hauts aux pieds, et arborant un petit sac incrusté de petites perles blanches, la première ambassadrice de la Chine nouvelle, qui fit sa première apparition dans le monde diplomatique en Hollande il y a 30 ans, a attiré des regards envieux et suscité des murmures d'admiration. La presse écrite a signalé les changements vestimentaires des diplomates chinois : « le costume de style Mao a fait place aux soieries fines de Chine ».

Une brillante étudiante de l'Université des affaires militaires et politiques du peuple chinois pour la résistance japonaise.

Ding Xuesong, née en 1918 à Chongqing, a adhéré au Parti communiste chinois à l'âge de 19 ans. En janvier 1938, elle se rendit à Yan'an afin d'étudier à l'Université des affaires militaires et politiques du peuple chinois pour la résistance japonaise. Là-bas, elle suivit les conférences données par les dirigeants du Parti comme Mao Zedong, Liu Shaoqi, Zhou Enlai, Zhu De, etc., acceptant ainsi la pensée révolutionnaire.

Au début de l'année 1939, le Comité central du Parti communiste chinois décida de créer une université réservée aux femmes. Cette université forma successivement un millier de cadres dont Ding Xuesong qui vécut, à la fin de ses études, la Guerre de Résistance contre l'agression japonaise et la Guerre nationale de Libération. Après la fondation de la Chine nouvelle en 1949, la plupart d'entre elles devinrent responsables ou expertes dans divers secteurs.

En évoquant les huit années à Yan'an, elle déclare : « Ce fut l'étape la plus importante de ma vie, c'est ce qui a jeté des bases solides pour le développement de mon avenir ».

La diplomatie au niveau populaire

Dans les années 1950, Ding Xuesong entama sa carrière diplomatique, au cours de laquelle elle reçut de nombreux hôtes étrangers influents. Elle conduisit souvent des délégations chinoises et effectua des visites à l'étranger, notamment en Asie, en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique latine, remportant honneurs et applaudissements pour notre patrie.

En 1977, sur ordre du gouvernement, Ding Xuesong conduisit une délégation artistique pour effectuer une visite fructueuse dans cinq pays d'Europe septentrionale. Un ministre danois plaisanta : « À présent, les ministres du Cabinet danois doivent faire la queue pour se rendre en Chine ».

L'ambassadrice de la bière

De 1979 à 1984, Ding Xuesong fut ambassadrice de Chine, respectivement en Hollande et au Danemark. Cette époque marque le début de la politique de réforme et d'ouverture durant laquelle les dirigeants de l'autorité centrale mirent explicitement l'accent sur la nécessité d'introduire des capitaux et techniques avancées des pays étrangers, afin de promouvoir le développement de la Chine. L'ambassadrice Ding mit en place une politique d'accueil du personnel étranger en Chine et d'envoi de travailleurs chinois à l'étranger, afin d'échanger les expériences et les compétences et de permettre ainsi l'application de la vision de l'autorité centrale.

Au début de la réforme et de l'ouverture, pour boire de la bière les gens devaient faire une longue queue. Ainsi, l'ambassadrice Ding eut l'idée d'introduire la technique de fabrication de la bière danoise Carlsberg. En 1980, à l'issue de longues négociations, le Danemark s'engagea à accorder des prêts à intérêt préférentiel à la Chine afin d'établir une brasserie à Beijing, sous le nom de Huadu, pour une capacité de production annuelle de 100 000 tonnes, ainsi qu'une coopération technique pour un atelier clé de fabrication. Trois ans plus tard, la brasserie Huadu de Beijing, la plus avancée de l'époque en Chine, produisait de la bière en masse, remédiant ainsi à la pénurie de bière à Beijing. Pour cette raison, le directeur danois d'une brasserie surnomma avec humour Ding Xuesong « l'ambassadrice de la bière ».

Les cadeaux – le témoignage de sa contribution

Le 3 avril 2007, Ding Xuesong a offert au musée des femmes et des enfants de Chine des présents qu'elle a elle-même reçus au cours de sa carrière diplomatique. Ces cadeaux comprennent un grand vase offert en 1984 par le ministre danois des Affaires étrangères à la mémoire du 10e anniversaire de l'intronisation de la reine danoise Margueritte II ; des photos de Ding Xuesong prises en 1982, à l'occasion de la remise des lettres de créance dans le palais royal, ainsi que les vêtements qu'elle portait pour cette occasion ; des photos prises dans les années 1950, 1960 et 1970 lorsqu'elle était diplomate ; et son livre « Les mémoires de Ding Xuesong – la première ambassadrice de la Chine nouvelle ». Ces cadeaux, qui possèdent une grande valeur pour l'étude de l'histoire de la diplomatie, témoignent de la contribution de Ding Xuesong à la diplomatie chinoise.