La police chinoise a tué 12 émeutiers au cours des émeutes du 5 juillet à Urumqi, chef-lieu de la Région autonome ouïgoure du Xinjiang (nord-ouest), afin de mieux protéger la vie de la population, a déclaré samedi le chef du gouvernement régional.
Trois d'entre eux sont morts sur le coup et neuf autres ont succombé après avoir reçu des soins, a indiqué ce responsable.
Nur Bekri, chef du gouvernement de la Région autonome ouïgoure du Xinjiang, a indiqué que le 5 juillet au soir, la police avait "résolument" tiré sur les 12 émeutiers, après avoir initialement tiré en l'air, sans parvenir à disperser les bandits "extrêmement violents".
"La police a fait preuve de la plus grande retenue possible pendant les émeutes. De nombreux policiers ont été blessés le 5 juillet au cours des émeutes, tandis qu'un officier de police, âgé de 31 ans, a été tué par un jet de pierre à la tête par des bandits", a fait savoir Nur Bekri lors d'une interview samedi.
Il a ajouté que de nombreuses personnes innocentes avaient été blessées à la tête par des émeutiers armés de barres de fer, cailloux et briques. Des émeutiers ont même fait usage de couteaux.
Nur Bekri a reconnu qu'il ne s'attendait pas à ce qu'un défilé étudiant puisse déboucher sur des violences aussi féroces.
Il a ajouté que le gouvernement local avait pris des dispositions en temps opportun afin de prévenir les événements les plus urgents, aussitôt après avoir reçu des informations sur les plans des étudiants.
"Mais nous ne pouvions pas imaginer que les émeutiers seraient aussi cruels et inhumains...Vraiment, nous ne nous y attendions pas", a-t-il reconnu, en indiquant que des émeutiers étaient entrés dans des ruelles pour attaquer des innocents.
Il a ajouté que les émeutiers avaient préparé une grande quantité d'armes dont des bâtons et des cailloux, et se sont rassemblés simultanément en différents endroits. Des experts ont jugé que cette manière de faire était similaire aux attaques terrotistes qui ont eu lieu récemment dans d'autres pays.
D'après Nur Bekri, le bilan des émeutes s'est alourdi désormais à 197 morts, dont la plupart étaient des habitants innocents.
Lorsque la situation locale sera devenue plus stable, "ce ne sera pas long" avant la réouverture complète d'Internet au public, a promis Nur Bekri.
Il a expliqué que pendant les émeutes, Internet et les SMS avaient été les principales méthodes de communication des émeutiers, et en conséquence, il avait été nécessaire de fermer Internet pour stabiliser l'émotion de la population et rétablir l'ordre social.
Il a souligné que c'était une mesure que tous les pays auraient adopté dans de telles circonstances.
A présent, quelques sites Internet sont déjà accessibles dans la région, a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, Nur Bekri a réfuté des reportages étrangers selon lesquels des femmes ouïgoures auraient été contraintes de travailler dans l'est du pays.
"De tels reportages sont tout à fait faux. Avant l'envoi de ces femmes dans d'autres provinces pour aller travailler, nous avons d'abord dû recevoir le consentement de leurs parents, et d'elles en particulier".
Nur Bekri a précisé que le gouvernement local avait affecté 300 à 400 millions de yuans pour des formations gratuites aux technologies et de langue, en faveur des personnes partant travailler dans d'autres provinces.
Chaque année, au total 100 000 ouvriers migrants du sud du Xinjiang sont déplacés pour aller travailler dans d'autres régions, ce qui leur permet d'augmenter leurs revenus.
Nur Bekri a indiqué que les effets négatifs laissés par les émeutes seraient éliminés dans "un futur proche", et que le gouvernement avait confiance dans le maintien du développement rapide de l'économie régionale.
"Le Xinjiang est capable d'offir un environnement harmonieux et sûr aux touristes... Les émeutes n'affecteront pas la politique d'ouverture de cette région. Nous accueillons sincèrement les investisseurs chinois et étrangers avec plaisir", a affirmé Nur Bekri.
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