Les étudiants et professeurs étrangers des universités d'Urumqi ont été confinés à leurs chambres et dortoirs universitaires durant les violentes émeutes qui ont touché la ville plus tôt dans la semaine. Mardi, un groupe de personnes a tenté de pénétrer le campus de l'université de médecine du Xinjiang, mais a été repoussé par des étudiants et forces de sécurité.
Lundi, Roy et Olga Moroz, tous deux professeurs d'anglais à l'université de médecine du Xinjiang à Urumqi, ont été appelés par leur officier des affaires étrangères à se barricader dans leur appartement sur le campus. Sans accès internet, ni possibilité d'envoyer des SMS ou de téléphoner, le couple ne pouvait que suivre la télévision, dont les informations peignaient un tableau sans cesse plus alarmant des troubles dans la ville.
Gil Moreau, professeur étranger à l'université de médecine du Xinjiang à Urumqi, a été confiné pendant plusieurs jours à son appartement situé sur le campus après que des émeutes aient éclaté en ville. Il explique que la sécurité était très stricte, mais qu'il n'y a eu aucun incident sur le campus. [John Sexton, China.org.cn]
« Nous avions préparé un petit sac ainsi que nos passeports, au cas où il nous aurait fallu nous enfuir », explique Roy, ressortissant zimbabwéen qui a déjà vécu des conflits en Afrique.
« Nous pouvions entendre la foule en dehors du campus scander des slogans », précise Olga. « On nous a donné très peu d'informations. Nous nous demandions où nous pouvions aller. Où nous pouvions nous cacher. »
« Nous avons aperçu un groupe de personnes sur le campus portant des massues », se rappelle Roy, « mais je pense que c'était les gentils. »
Quelques étudiants tout juste diplômés et originaires du Pakistan nous expliquent qu'ils ont été enfermés dans leur dortoir pendant plusieurs jours.
Osama, un des étudiants pakistanais, ajoute que des étudiants hans et ouïgours avaient ensemble patrouillé le campus avant l'arrivée des forces de sécurité venues rétablir l'ordre. « Il n'y avait absolument pas de problème entre les étudiants », dit-il.
Gil Moreau, un autre professeur étranger, explique qu'il a été confiné à son appartement sur le campus durant plusieurs jours. Il ajoute que les autorités de l'université n'autorisaient pas les étudiants à sortir du campus non accompagné et prévoyaient de les emmener en bus jusqu'à la gare à la fin du semestre. Il précise qu'il n'y a eu aucun incident sur le campus.
Lorsque China.org s'est rendu à l'université jeudi, la police armée était postée devant les entrées du campus. Il n'y avait aucun signe que des dégâts, ou incidents sérieux eurent eu lieu. Quelques enseignants à la retraite jouaient au croquet sur un terrain ombragé. Chacune des personnes interrogées s'accorde à dire qu'il n'y a eu aucune victime sur le campus.
Olga et Roy nous expliquent qu'enseigner au Xinjiang a été leur meilleure expérience en six ans de vie en Chine. « Les étudiants sont si vifs », précise Olga. Le semestre prochain, ils enseigneront dans une autre université du Xinjiang. « Ce genre de chose peut se produire n'importe où », déclare Olga. « Nous restons sans aucun doute pour une année supplémentaire ».
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