Plus de 60 organisations médiatiques étrangères ont envoyé des journalistes à Urumqi, capitale de la Région autonome ouïgoure du Xinjiang (nord-ouest), après les émeutes dimanche qui ont fait 156 morts et 1 080 blessés.
"Nous avons publié les informations concernant les émeutes peu après l'incident. Nous invitons les journalistes chinois et étrangers à venir voir ce qui s'est passé ici", a indiqué mardi Hou Hanmin, directeur adjoint du département de l'information du Comité régional du Parti communiste chinois (PCC) pour le Xinjiang.
"Tant que la sécurité est garantie, nous ferons de notre mieux pour arranger les interviews", a-t-il indiqué.
Soixante organisations médiatiques étrangères et 80 organisations médiatiques chinoises ont assisté mardi après-midi à une conférence de presse, pendant laquelle le maire d'Urumqi a expliqué que l'identification des victimes des émeutes était en cours.
"Le gouvernement a adopté une attitude plus ouverte envers les médias après l'incident, par rapport à celle adoptée après les émeutes du 14 mars au Tibet et le séisme du Sichuan de l'année dernière", a fait remarquer en chinois Ted Plasker, journaliste de l'hebdomadaire The Economist qui vit en Chine depuis 1989.
"Il y a peu de circulation dans la ville, où la sécurité à été renforcée," a indiqué Plasker, qui est arrivé à Urumqi lundi après-midi.
"J'ai pu me rendre sur le lieu des émeutes et dans les hôpitaux. C'est horrible de voir les gens couverts de sang et les magasins détruits.Beaucoup de gens victimes d'attaques m'ont dit qu'ils ne comprenaient pas les raisons de ces violences."
Plasker a déclaré qu'il voulait, lui aussi, savoir pourquoi de telles émeutes étaient arrivées.
"Certaines zones de la ville sont entourées de policiers contrôlant la circulation," a-t-il précisé. "Mais je comprends que c'est pour notre sécurité."
De son côté, Choi Yoo Sik, journaliste du quotidien sud-coréen Choson Ilbo, a indiqué que le gouvernement chinois se montrait très ouvert sur cet incident. "Nous, les journalistes étrangers, pouvons interviewer tout le monde, Han ou Ouïgour. J'ai obtenu assez d'informations pour mon article", a-t-il indiqué.
Cependant, évoquant la situation dans les rues, il a estimé qu'elle restait "encore dangereuse pour le moment".
Un centre médiatique, équipé de plus de 50 ordinateurs ayant accès à internet, a été ouvert aux journalistes chinois et étrangers lundi après-midi. |