Wang Ziqiang, porte- parole de l'Administration d'Etat des droits d'auteur

Les plaintes des Etats-Unis contre la Chine auprès de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) pour des questions de "piratage de droits d'auteur" ne permettront pas de résoudre les problèmes, a déclaré mardi 17 avril Wang Ziqiang, porte- parole de l'Administration d'Etat des droits d'auteur (AEDA).

"Je ne nie pas que les infractions au droit de la propriété intellectuelle (DPI) et la contrefaçon existent sur le marché chinois, mais cela ne signifie pas que les Etats-Unis puissent s'appuyer sur des dépôts de plaintes auprès de l'OMC", a dit Wang lors d'une conférence de presse.

Les Etats-Unis ont déposé mardi dernier deux plaintes devant l'OMC contre la Chine pour piratage de droits d'auteur et restrictions sur les ventes de livres, disques audio et vidéo, et films américains.

Ces plaintes ont été ressenties comme une dernière tentative de l'administration Bush d'accroître la pression sur la Chine dans le domaine commercial en dépit des efforts de Beijing pour mettre fin à la contrefaçon.

Wang a rappelé que la Chine avait réalisé d'immenses efforts dans la protection du DPI ces vingt dernières années. Mais "l'infraction aux droits d'auteur et la contrefaçon constituent un problème global et universel qui ne peut être éradiqué du jour au lendemain".

Le porte-parole a dit que la Chine et les Etats-Unis avaient des consultations régulières concernant les questions liées au DPI et que ces problèmes pouvaient être résolus efficacement à travers le dialogue.

Wang a rejeté la plainte américaine selon laquelle l'accès limité au marché chinois des films, livres et produits audiovisuels avait entraîné un piratage endémique, disant que cette accusation "ne reposait sur aucun examen sérieux".

La Chine s'était engagée à importer chaque année 20 films étrangers lors de son entrée à l'OMC en 2001, mais le nombre réel de films étrangers importés a largement dépassé le chiffre annoncé, a indiqué Wang.

Entre 2000 et 2004, la Chine a importé 4 332 films, parmi lesquels 40 à 50% provenaient des Etats-Unis, selon les statistiques du ministère de la Culture.

Yin Xintian, porte-parole du Bureau d'Etat de la Propriété intellectuelle, a déclaré que la Chine avait réalisé ces dernières années des progrès significatifs dans l'amélioration de son système de protection du DPI et des sanctions pour violation des DPI.

La Chine avait lancé une série de campagnes nationales anti-piratage, et des millions de produits contrefaits ont été saisis et détruits chaque année.

La semaine passée, la Cour populaire suprême de Chine a abaissé le seuil de tolérance pour les fabricants et vendeurs de produits contrefaits, le faisant tomber de 1 000 en 2004 à 500 exemplaires contrefaits, les peines d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à trois ans.

"Je pense, à titre personnel, qu'aucun autre pays ne peut être comparé à la Chine en termes d'intensité des efforts pour protéger les droits de la propriété intellectuelle", a dit Yin.