Les partis d'opposition et le parti au pouvoir de Taiwan sont prêts à une épreuve de force cette semaine, face aux demandes croissantes appelant Chen Shui-bian ayant fait scandale, à se retirer de son poste de "président".
L'opposition envisage de promouvoir un référendum dans le "parlement" afin de démettre Chen de ses fonctions, pour les scandales impliquant des membres de sa famille.
Le parti Kuomintang (KMT), le plus grand parti d'opposition de l'île, et son allié, People First Party (PFP), se sont mis d'accord pour chercher une motion de destitution de Chen dans le conseil "législatif".
Les "législateurs" étaient prêts à se réunir dimanche 11 juin pour discuter du problème de rentrer de leurs vacances d'été et du problème de tenir une session parlementaire extraordinaire, durant laquelle les partis d'opposition envisagent de mener des opérations pour le vote de destitution. Un référendum visant à destituer Chen ne peut avoir lieu que quand les deux tiers des 225 sièges du "parlement" de Taiwan approuvent la motion.
L'opposition a besoin du soutien de 10 « législateurs » indépendants et de 25 autres du Parti progressiste démocratique au pouvoir de Chen pour obtenir la majorité requise. Ce qui est jugé improbable par des analystes.
Avant un référendum possible visant à destituer Chen, des milliers de personnes sont descendus dans la rue de Taibei samedi 10 juin, appelant à une démission volontaire de Chen pour la seconde fin de semaine consécutive.
Des analystes ont estimé que cette protestation faisait partie de la campagne de l'opposition visant à maintenir la pression sur Chen dont la popularité est tombée au bas niveau, et sur les investigateurs pour qu'ils puissent continuer leur enquête sur les scandales financiers.
Selon les estimations de la police, plus de 20 000 partisans de l'opposition se sont rassemblés devant le bâtiment de l'office « présidentiel » à Taipei, en scandant des mots « A bas Bian », l'abréviation du nom de Chen.
« Nous n'essayons pas d'usurper le pouvoir. Nous protestons contre un gouvernement incompétent et corrompu », a déclaré Ma Ying-jeou, président du KMT, lors du rassemblement organisé par le PFP.
« Ce sera peut-être une longue lutte, mais nous devons mener la lutte jusqu'au bout, jusqu'à ce que nous réussissons ».
Le dirigeant du KMT a dit que Chen avait perdu la dignité nécessaire au poste de « président ». Chen devra démissionner afin de réduire les frais de la société, de sorte que la population ait au moins de la sympathie et du respect pour lui », a dit Ma. Ce dernier a annulé un rassemblement prévu dans la seconde grande ville de l'île, kaohsiung, à cause des pluies torrentielles.
« La pression exercée par ces protestations de rue est beaucoup plus grande que celle de la motion de destitution», a dit Lu Ya-li, professeur de la science politique à l'Université de la Culture chinoise. « D'une part, la protestation exerce la pression sur Chen et de l'autre part, il produit la pression sur les investigateurs », a ajouté Lu.
peopledaily 2006/06/12 |