Les violences du 5 juillet à Urumqi, capitale de la région autonome ouïgoure du Xinjiang (nord-ouest de la Chine), étaient horribles, mais il est hors de raison de déduire pour autant qu'il s'agit d'un conflit ethnique, a indiqué Fu Ying, l'ambassadrice de Chine en Grande-Bretagne.
Dans un article intitulé "l'Unité est enracinée dans le sang de la Chine" et paru lundi dans le journal britannique Guardian, l'ambassadrice a mis l'accent sur le fait que différents groupes ethniques au Xinjiang habitent côte à côte depuis des siècles comme dans une grande famille unique.
Le Xinjiang compte une population de 21 millions d'habitants composés de 47 ethnies, dont les Ouïgours, qui constituent le premier groupe ethnique dans la région avec une proportion de 45,7%, suivi par les Hans, les Kazakhs, les Huis, les Kirghizes, les Mongols, les Tadjiks, les Sibes, les Mandchous, les Ouzbeks, les Russes, les Daurs et les Tartars.
Des millions de musulmans sont installés dans la région, où sont réparties 23.000 mosquées, de même que des temples bouddhistes et des églises.
Les relations entre les groupes ethniques sont dans l'ensemble amicales, malgré des frictions occasionnelles, comme il advient dans toutes les familles et communautés multi-ethniques, a fait remarquer la diplomate.
"Nous qualifions de telles frictions de 'problèmes au sein du peuple', ce qui signifie qu'elles peuvent être réglées par coordination, et qu'il ne s'agit pas d'une lutte de vie ou de mort", a souligné Mme Fu.
C'est dans cette vision que les violences à Urumqi, qui ont fait plus de 180 morts et plus de 1.000 blessés, sont choquantes, a-t-elle déploré.
Le cas criminel survenu dans la province du Guangdong (sud), qui a servi de déclencheur aux violences à Urumqi, ne peut en aucun cas justifier les actes horrifiques des émeutiers contre la population innocente, a-t-elle martelé.
Le 26 juin, une bagarre s'est produite entre Hans et Ouïgours dans une usine de jouets au Guangdong, un incident dont se sont servis les instigateurs pour fomenter le chaos au Xinjiang.
Du fait que les incitations et organisations de l'extérieur ont joué un rôle important dans l'orchestration des violences, il est donc erroné d'invoquer un "conflit ethnique" sur ce dossier, a-t-elle fait savoir.
L'incident rappelle de précédents actes de terreur ayant eu lieu à Urumqi et dans d'autres villes du Xinjiang durant la dernière décennie, a indiqué Mme Fu, ajoutant que certains terroristes impliqués avaient reçu un entraînement en Afghanistan.
"Les enquêtes sont en cours sur l'incident du 5 juillet, et ceux qui ont commis des crimes seront traduits en justice", a-t-elle souligné.
Le calme étant revenu actuellement, la population comprenant tous les groupes ethniques, dont les Ouïgours, dénonce fermement les violences et aspire à un retour de la vie normale.
Le Xinjiang, qui se développe au même rythme que le reste de la Chine, se distingue par sa beauté pittoresque et sa diversité culturelle, attirant les personnes venues de toute la Chine et du monde extérieur. En 2008, 22 millions de touristes, dont 360.000 étrangers, se sont rendus au Xinjiang, a dévoilé l'ambassadrice.
Sur le plan du travail, les échanges des travailleurs sont intenses entre le Xinjiang et les autres régions du pays, de même que le commerce et l'étude. Par ailleurs, les restaurants du Xinjiang s'avèrent très populaires à Beijing, dénote l'article.
Signe de développement et de progrès, la liberté de déplacement et de migration est devenue un droit humain fondamental en Chine, a déclaré la diplomate.
"Depuis bien des siècles, la Chine est une société multi-ethnique, qui se relie par un engagement d'unité, de prospérité et d'harmonie. L'unité est enracinée dans le sang. C'est là où notre force se trouve et forme l'interaction de la Chine avec la communauté internationale", a conclu l'ambassadrice. |