Serjor Drolkar était une serve jusqu'en 1959, quand le Tibet a connu la réforme démocratique.
"Tout ce dont je me rappelle des 13 premières années de ma vie, ce sont les privations, le froid et la faim", a reconnu Serjor Drolkar, âgée actuellement de 64 ans.
Elle a déclaré que 1959, année où le gouvernement central chinois a lancé la réforme démocratique au Tibet, marquait un tournant dans sa vie. Cette année a marqué la fin de la servitude féodale et l'émancipation des serfs et des esclaves du Tibet.
"Je me souviens qu'un jour, j'ai participé à un rassemblement populaire avec quelques autres enfants. Je ne comprenais pas bien les déclarations qui y était faites. Mais quand un officiel de l'Armée populaire de Libération nous a dit: ' vous n'êtes plus serfs. Vous êtes libres maintenant'. J'ai su ce que cela signifiait".
Ensuite, Serjor Drolkar est allée à l'école. Plus tard elle a étudié la médecine à l'université. Elle a pris sa retraite en tant que vice-présidente de l'Université du Tibet.
Serjor Drolkar n'est pas la seule au Tibet à avoir connu de telles vicissitudes dans la vie. Issus de la servitude, ils sont devenus maîtres de leurs propres destins et de la nation.
Avant 1959, les serfs et les esclaves représentaient près de 95% de la population tibétaine, selon Shingtsa Tenzinchodrak, un bouddha vivant de la faction Kagyu et également vice-président du Comité permanent de l'Assemblée populaire de la Région autonome du Tibet.
"Ils n'avaient aucun moyen de production et aucune liberté personnelle, sans parler des droits de l'Homme fondamentaux", a-t-il indiqué.
Actuellement, les Tibétains représentent plus de 86% des responsables des gouvernements à l'échelon du district et plus de 70% à l'échelon provincial au Tibet, d'après des statistiques officielles.
Ragdi, 71 ans, ancien vice-président du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale (APN, parlement chinois), a également eu une enfance tragique.
Il était un serf de propriétaires de troupeaux. Il se souvient avoir été mordu par un chien en mendiant. Il avait presque succombé à l'infection, car sa famille n'avait pas assez d'argent pour payer le médecin.
Baje, une autre enfant serve d'autrefois, se rappelle encore de la scène où elle s'est battue avec des chiens pour des morceaux de pain dispersées par ses propriétaires.
Maintenant avec des revenus annuels familiaux de 10 000 yuans (1 463 dollars), elle et sa famille habitent dans un bâtiment de deux étages dans la commune de Trandruk, de la Préfecture de Shannan.
"Seuls ceux qui ont souffert du froid de l'hiver peuvent comprendre la chaleur apportée par les rayons du soleil", a affirmé Qiangba Puncog, président du gouvernement régional du Tibet, également un paysan dans l'ancien Tibet. |