Un article signé par Yi Duo, qui paraîtra mercredi dans le Quotidien du Peuple, le Quotidien de Guangming et d'autres journaux chinois, donne un aperçu des relations complexes qui existent entre le dalaï lama et le servage féodal.
Cette année marque le 50e anniversaire de l'émancipation de millions d'esclaves et de serfs dans l'ancien Tibet, et la législature régionale tibétaine a approuvé une loi faisant du 28 mars la Journée de l'émancipation des serfs dans la région.
Cependant, le dalaï lama et ses partisans ont critiqué ce geste, le qualifiant d'"insulte envers les Tibétains" ne faisant qu'"engendrer de nouveaux facteurs déstabilisants". L'article indique que leur "réaction émotionnelle" n'a rien de surprenant, compte tenu de leurs étroites relations avec le servage féodal et théocratique de l'ancien Tibet.
Le Tibet a pratiqué le servage féodal pendant des centaines d'années, jusqu'à 1959. Le système, décrit par certains, soit avec arrière-pensée, soit sans la moindre connaissance de l'ancien Tibet, comme un "Paradis terrestre", était un système barbare, comme l'ont prouvé faits historiques et documents, dit l'article.
Dans son livre intitulé "Le Dévoilement de Lhasa", Edmund Candler, correspondant du quotidien britannique Daily Mail en Inde, qui entra au Tibet avec l'armée britannique en 1905, écrit que le Tibet était alors régi par un système de servage féodal dans lequel les paysans étaient les esclaves des lamas. Il compare même le Palais du Potala, résidence des dirigeants bouddhistes tibétains, aux châteaux sanglants du Moyen-Age en Europe.
Avant 1959, la famille du 14e dalaï lama possédait 27 manoirs, 30 pâturages et plus de 6 000 serfs. La famille soutirait chaque année à ses serfs environ 33 000 ke (1 ke = 14 kg) de qingke (orge des montagnes), 2 500 ke de beurre et 2 millions de liang d'argent (15 liang d'argent étaient équivalents à un dollar en argent à l'époque). L'article cite des documents historiques.
Dans les années qui ont suivi sa fuite, le dalaï lama a, à plusieurs occasions, fait l'éloge du système féodal afin de gagner le soutien des Tibétains l'ayant accompagné dans sa fuite et de l'Occident, affirme l'article, citant une déclaration faite par le dalaï lama le 10 mars 2009, dans laquelle il qualifie le Tibet sur lequel il régnait, où les traitements cruels infligés aux serfs étaient inscrits dans la loi, de terre "libre".
"C'est comme si le système de servage féodal et théocratique n'avait jamais existé," dit l'article de Yi.
L'article indique que la position du dalaï lama n'est guère surprenante vu que son statut, son pouvoir et ses intérêts sont basés sur un tel système. Supposez qu'un jour le dalaï lama règne à nouveau sur le Tibet. Il trouverait naturel d'imposer, une fois encore, le système de servage féodal aux Tibétains, affirme l'article. |