Fin du servage féodal
Dans l'histoire de l'humanité, le servage en Europe occidentale a été aboli relativement tôt par rapport à celui existant en Russie et aux États-Unis. En Russie, le servage fut en usage depuis la deuxième moitié du XVe siècle jusqu'à la première moitié du XIXe siècle. Aux États-Unis, l'esclavage était principalement présent dans le sud, où était pratiquée la traite des esclaves noirs. Par rapport aux pays européens et américains, le régime féodal du servage au Tibet, qui reposait sur l'union du pouvoir et de la religion, était plus sombre et plus cruel.
En Russie selon la loi en vigueur à l'époque, les propriétaires avaient le droit d'intervenir dans les affaires familiales de leurs serfs notamment en termes de biens et d'unions matrimoniales tandis que dans l'ancien Tibet, les propriétaires pouvaient non seulement priver les serfs de leurs biens, mais disposaient également d'un droit de vie et de mort sur eux et leurs enfants. Les serfs et esclaves représentaient 95 % de la population tibétaine, mais, faute de liberté individuelle, leurs enfants étaient enregistrés, dès leurs naissances, comme serfs ou esclaves. Si un serf et une serve, appartenant à deux propriétaires différents, voulaient se marier, il fallait qu'un des propriétaires verse une somme d'argent à l'autre, ou qu'ils échangent des serfs de même sexe contre le ou la fiancé(e), ou bien encore que le garçon issu de cette union soit donné au propriétaire du serf et à celui de la serve lorsqu'il s'agissait d'une fille. Dans tous les cas, leurs statuts de serf restaient inchangés.
Selon le Corps des Lois de Russie de 1649, le seigneur féodal fut désigné responsable de ses propres paysans. Par conséquent, il avait le droit dans son fief de condamner, de fouetter, de torturer les paysans et de les attacher par des jougs, des carcans et des chaînes. Au Tibet, le recours à des tortures atroces était encore plus fréquent. On pouvait, par exemple, arracher les yeux et les oreilles des serfs, les amputer des mains et des pieds, leur arracher les tendons et les vaisseaux sanguins, ou bien encore les noyer. En plus des observations faites par les Occidentaux susmentionnés, il existe également de nombreux témoignages clairs et précis en langue tibétaine.
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