Le concept d'ordre mondial préconisé par le Parti communiste chinois (PCC) est-il compatible à un monde confronté à de sévères réajustements et transformations ? Telle est la question qui suscite l'attention du monde entier. Le rapport du XVIIe congrès du PCC a permis d'éclaircir et d'approfondir la réponse à cette question : nous allons « partager les opportunités de développement, répondre ensemble aux divers défis, faire progresser la cause suprême de la paix et du développement de l'humanité, et œuvrer à la construction d'un monde harmonieux marqué par la paix durable et la prospérité commune ». Cette affirmation exprime précisément la recommandation fondamentale du PCC de l'orientation de développement équilibré du monde actuel, explicite profondément son concept d'ordre du monde et représente l'esprit impartial des communistes chinois, qui prennent en compte les intérêts fondamentaux du peuple du pays et du monde.
Ce concept représente un développement important de la pensée diplomatique des trois générations de la direction collective centrale par le comité central du PCC (dont le camarade Hu Jintao est le secrétaire général) dans la nouvelle période du nouveau siècle, et qui a été complété et examiné à travers la pratique. Lors du sommet célébrant le 60e anniversaire de la fondation de l'ONU, en septembre 2005, Hu a effectué un discours intitulé « Nous œuvrerons à la construction d'un monde harmonieux marqué par la paix durable et la prospérité commune ». Pour la première fois, il a expliqué de manière systématique cette pensée stratégique importante, en soulignant que dans une période historique importante marquée par la coexistence de chances et de défis, tous les pays du monde ne pourront créer un avenir brillant de la société humaine et bâtir un monde harmonieux de paix durable et de prospérité commune qu'en s'unissant étroitement. Un tel monde est le vœu commun de tous les peuples et promouvoir la construction d'un tel monde correspond aux intérêts fondamentaux de toute l'humanité. Le monde connaît actuellement une transformation et un réajustement d'envergure, ce qui, pour tout pays, signifie à la fois des risques, des défis et des opportunités historiques rares. L'aspect final de notre monde sera décidé par des facteurs objectifs et nécessaires, mais aussi liés à nos efforts et nos aspirations afin d'imprimer au monde une voie de développement. Construire un monde harmonieux caractérisé par la paix durable et la prospérité commune reste une mission complexe et exigeante ; cela nécessite les efforts conjoints et une lutte inlassable de la part de toute l'humanité. Si nous avons fixé cet objectif et nous nous efforçons d'y parvenir, nous voulons montrer l'attente et le souhait des communistes et du peuple chinois en matière d'orientation de développement du monde et les principes fondamentaux qui constituent le socle de nos valeurs.
L'idée du PCC et de la Chine de construire un monde harmonieux vise à éveiller les consciences des pays et des peuples ayant les mêmes concepts identiques et similaires, afin de former une force juste œuvrant au respect de la paix, du développement et de la coopération, et de diriger ce monde de façon pérenne. Bien que la construction d'un tel monde nécessite un important laps de temps et des efforts sans relâche, le monde nécessite un protagoniste à même de proposer un tel rêve et de réunir de nombreuses personnes pour le réaliser. Afin de bâtir un monde harmonieux, les divers pays doivent :
– respecter les buts et les principes de la Charte des Nations unies, et le droit international tout comme les critères des relations internationales universellement reconnus, diffuser l'esprit démocratique, d'entente cordiale, de coordination et d'avantages réciproques pour toutes les parties intéressées.
– se respecter mutuellement, consulter sur un pied d'égalité et faire progresser ensemble la démocratisation des relations internationales. Les pays du monde diffèrent par leurs mœurs, systèmes et niveaux de développement. Pourtant, qu'ils soient grands ou petits, puissants ou faibles, riches ou pauvres, ils jouissent de la dignité et de pouvoirs égaux. Ceci dit, à l'intérieur du pays, les citoyens ont le droit de choisir librement leur système social et leur chemin de développement ; sur le plan international, tous les pays ont le droit égal de participer aux affaires internationales et de résoudre ensemble les problèmes auxquels fait face l'humanité. En d'autres termes, les affaires internes sont décidées par le peuple de chaque pays, mais les affaires internationales doivent être décidées conjointement par les peuples de tous les pays. Il faut respecter les cinq principes de la coexistence pacifique pour traiter les affaires entre deux pays. En ce qui concerne les affaires internationales, les pays doivent préconiser le multilatéralisme, encourager la démocratisation des relations internationales et résoudre de manière idoine les problèmes mondiaux conjointement avec d'autres pays.
– coopérer mutuellement, agir en complémentarité afin de faire ressortir nos avantages complémentaires et faire progresser la mondialisation économique vers un état d'équilibre, d'avantages réciproques et de résultats gagnant-gagnant. La mondialisation économique est une arme à double tranchant ; elle peut à la fois apporter la prospérité commune au monde et aggraver l'écart entre les pays riches et pauvres. Dans le monde actuel, de nombreux problèmes menaçant la sécurité commune de l'humanité sont étroitement liés au déséquilibre de l'économie mondiale et à la polarisation Nord/Sud. Sans développement commun, il n'y aura pas de paix durable et de prospérité commune sur le plan international, et sans prospérité et stabilité des pays en développement, il ne serait pas possible d'éradiquer les menaces, dont le terrorisme. Les pays, notamment les pays développés, outre rechercher leurs propre développement et prospérité, doivent partir de l'esprit d'avantage mutuel et de gains à toutes les parties intéressées, se préoccuper des exigences et intérêts d'autres pays, en particulier des pays en développement, afin de leur créer de meilleures conditions pour agir en complémentarité afin de faire ressortir nos avantages complémentaires et s'adapter aux tendances contemporaines, et de parvenir à davantage de progrès afin de faire progresser la cause du développement commun de l'ensemble de l'humanité.
– tirer des enseignements des expériences mutuelles, chercher les points de convergence et mettre de côté les divergences, respecter la diversité du monde et promouvoir conjointement le progrès et la prospérité de la civilisation humaine. La diversité des civilisations est une réalité objective de la société humaine, une caractéristique fondamentale du monde actuel et une force motrice importante du progrès de la civilisation humaine. Malgré la différence d'expérience, du concept des valeurs et du niveau de développement, toutes les civilisations ont une valeur et dignité égales. La différence ne doit pas devenir une cause de l'obstacle et de l'antagonisme pour les échanges entre les civilisations, un monde monotone dominé par une unique civilisation ne saurait prospérer et progresser constamment. A condition qu'elles fassent preuve d'empathie et qu'elles tirent des enseignements mutuels, les diverses civilisations peuvent faire étinceler sans arrêt leur sagesse d'innovation et conserver la situation prospère et brillante. Les peuples de divers pays doivent rejeter les préjugés et le malentendu, maintenir la main dans la main l'aspect multicolore de la civilisation humaine et faire conjointement progresser le développement et la prospérité de la civilisation humaine.
– accorder la confiance de manière réciproque, renforcer la coopération, s'en tenir à résoudre les conflits internationaux de manière pacifique et non au moyen de la guerre, et défendre ensemble la paix et la stabilité mondiales. Les deux guerres mondiales du XXe siècle et la guerre froide qui a duré à peu près de 50 ans nous ont fait comprendre que la guerre et l'antagonisme ne peuvent absolument pas résoudre les problèmes et difficultés de l'humanité. Les initiatives visant à obtenir une sécurité absolue unilatérale et des avantages militaires stratégiques par une course à l'armement et l'intensification de l'alliance militaire ne pourront apporter la paix, ni la stabilité mondiale. Dans le monde actuel où l'interdépendance prend une place toujours plus considérable, les pays doivent rejeter la pensée de la guerre froide, établir un nouveau concept de la sécurité caractérisé par la confiance et l'avantage mutuels, l'égalité et la coordination, renforcer l'échange, la compréhension et la coopération, résoudre pacifiquement les différends et les conflits internationaux et défendre ensemble la paix et la stabilité régionales et mondiales.
– s'entraider, conjuguer les efforts et protéger notre foyer – la Terre. L'humanité n'a qu'une Terre. Chaque pays et chaque individu est responsable de préserver l'environnement écologique de la Terre, car celui-ci concerne l'intérêt de toute l'humanité, et pour être précis, l'existence des générations futures. Le problème de l'environnement nécessite la coordination mondiale plus que tout autre problème. Les pays développés sont le facteur principal de l'effet de la serre et d'autres problèmes environnementaux, ils doivent donc naturellement assumer une plus grande responsabilité et apporter de plus grandes contributions à la protection de l'environnement de la Terre. Ils doivent, en se plaçant à la hauteur de l'intérêt vital de toute l'humanité, dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et le Protocole de Kyoto, et en conformité du principe de « responsabilité commune mais différenciée », renforcer la coordination internationale, faire ressortir pleinement le rôle des diverses techniques favorables à la protection de l'environnement écologique, accroître le transfert de technologies vers les pays en développement, et s'efforcer de former une bonne situation de développement commun à travers la protection de l'environnement et de prospérité durable grâce à l'optimisation de l'environnement.