Selon les dernières statistiques du ministère chinois de l'Education, à la fin du mois de septembre 2007, la Chine avait accepté 21 000 étudiants venus de cinquante pays d'Afrique et qui avaient obtenu une bourse d'études du gouvernement chinois, et 8 000 étudiants africains poursuivant leurs études à leurs propres frais. Actuellement, la Chine est l'une des destinations principales des étudiants africains et aussi le pays asiatique qui a reçu le plus d'étudiants africains.

Evolution constante du nombre d'étudiants africains

Ces cinq dernières années, le nombre d'étudiants africains en Chine a connu une hausse très rapide, pour atteindre une croissance annuelle d'environ 20 %. Les raisons de ce nouvel engouement peuvent être résumées par les facteurs suivants :

Premièrement, la Chine accuse une stabilité politique et sociale et une croissance économique rapide et soutenue ; sa puissance générale s'est élevée fortement, son statut international s'élève sans cesse et ses relations avec les pays d'Afrique progressent de manière stable.

Deuxièmement, la qualité de l'enseignement supérieur de la Chine s'améliore constamment et est généralement reconnue par la communauté internationale. Depuis 2002, la reconnaissance mutuelle des certificats de diplômes, des niveaux et des formations chinois et étrangers a franchi un nouveau cap. La Chine a signé un accord de reconnaissance mutuelle avec trente-deux pays dont l'Allemagne, la Grande-Bretagne et la France.

Troisièmement, les bourses d'études fournies par la Chine présentent davantage de quotas et de sortes. Lors du Forum sino-africain de coopération de 2006, le président de la République populaire de Chine, Hu Jintao, a annoncé qu'avant 2009, la Chine augmenterait le nombre annuel de bénéficiaires africains de 2 000 personnes jusqu'à 4 000. Beijing, Shanghai et Chongqing ont créé des bourses d'études financées par les autorités locales. Dans le même temps, de nombreux établissements d'enseignement supérieur et certaines entreprises ont créé leurs propres bourses d'études.

Quatrièmement, les environnements de vie et d'étude ont été optimisés pour les étudiants étrangers. Ces dernières années, la Chine a amélioré le système de gestion des étudiants étrangers, vers la normalisation, la systématisation et la scientificité. Etant donné que le niveau de consommation en Chine est bas en général, les coûts d'étude et de vie en Chine sont largement inférieurs à ceux des pays occidentaux.

Cinquièmement, la Chine présente un fort pouvoir d'attraction car d'un côté, elle possède une histoire longue et brillante et de l'autre côté, le pays est balayé par un souffle de modernité et de vitalité. S'y ajoutent les activités internationales importantes comme les XXIXes Jeux Olympiques de Beijing en 2008 et la 41e Exposition universelle de Shanghai en 2010, qui attireront davantage de regards sur la Chine.

Les universitaires africains sont de plus en plus nombreux

Parmi les étudiants africains en Chine, les étudiants aspirant à la licence et ceux aspirant à la maîtrise représentent chacun la moitié des effectifs. Mais la Chine encouragera le recrutement et la formation de davantage d'étudiants aspirant à la maîtrise et d'étudiants de troisième cycle.

On retrouve des étudiants africains dans presque toutes les spécialités. Bien que les étudiants qui ont choisi le chinois soient les plus nombreux, de plus en plus d'autres, après avoir réussi les cours de langue, ont continué leurs études dans une autre spécialité.

Il y a quelques années, lorsque que Cissokho, venu du Mali, et Sinyouni, de Tanzanie, sont arrivés en Chine, ils ne parlaient presque pas un mot de chinois. Après une année de formation en chinois, les deux étaient capables de parler couramment et lire en chinois. Maintenant, ils étudient pour l'un, la spécialité de Principes pédagogiques et pour l'autre, la Gestion de l'éducation à l'Ecole normale supérieure de Beijing, pour un diplôme de maîtrise.

Ils espèrent devenir les pionniers de l'échange entre la Chine et l'Afrique

Jorotai du Bénin, qui adore le réalisateur chinois Zhang Yimou, a choisi de venir en Chine étudier la cinématographie. Après avoir décroché son diplôme de maîtrise à l'Institut du cinéma de Beijing, il vise à obtenir un diplôme de doctorat en Etudes cinématographiques à l'Ecole normale supérieure de Beijing. Il envisage d'être réalisateur de retour dans son pays.

Bamboo travaillait au ministère des Affaires étrangères du Gabon avant de venir en Chine. Il étudie maintenant le chinois à l'Université des langues de Beijing, à ses propres frais. Avant d'arriver en Chine, toutes ses connaissances de la Chine venaient des livres. Après son arrivée dans ce pays antique de l'Orient, il connaît de plus en plus sa culture, son histoire et son actualité. Il croit que la compréhension mutuelle est la composante la plus importante pour les échanges entre les deux pays, et espère devenir un intermédiaire dans ce domaine.

Bairobi, venu du Cameroun, est un ami de Bamboo. Il est venu en Chine étudier le chinois car il désirait devenir interprète en chinois. Avant de venir en Chine, ses connaissances de la Chine se limitaient aux films de Bruce Lee, qui lui ont fait croire que l'économie chinoise était archaïque. Mais il a été surpris de voir une Chine beaucoup plus développée que celle dépeinte dans les films de Bruce Lee.

En tout état de cause, la connaissance doit être mutuelle. Un grand nombre d'étudiants africains estiment que les Chinois, en particulier les jeunes chinois, ne connaissent pas très bien l'Afrique.