La paix, le développement, la coopération constituent des tendances inéluctables de notre époque. La croissance rapide du commerce extérieur et celle des investissements à l’étranger de la Chine depuis ces dernières années jouent un rôle de plus en plus important dans le maintien de la vigueur de l’économie mondiale. Récemment, le Quotidien du Peuple (édition outre-mer) a réalisé un entretien auprès de M. Wu Xilin, chef du Département de coopération avec l’étranger relevant du ministère du Commerce, portant sur la situation actuelle de la coopération économique avec l’étranger.
Une croissance stable dans l’ensemble
Pouvez-vous décrire les opérations des entreprises chinoises à l’étranger au cours des six premiers mois de l’année ?
R. : La première moitié de l’année a été marquée par une croissance conséquente et assez rapide pour l’ensemble de la coopération économique de la Chine avec l’étranger. Le montant des investissements directs des institutions chinoises non financières à l’étranger a été de 7,8 milliards de dollars, soit une augmentation de 21,1 % par rapport à la même période de l’année dernière. Parmi les participations et rachats les plus importants à l’étranger, on peut noter : le Groupe international de crédit et d’investissement de Chine a acheté 94,6 % des actions de Karazhanba Oil Fiel (Kazakhstan) après avoir investi dans l’entreprise d’origine canadienne Nations Energy ; la société China Mobile Communication Corporation a acquis 88,86 % des actions de Paktel Ltd, le cinquième plus grand opérateur de communications mobiles du Pakistan. Le chiffre d’affaires de travaux forfaitaires à l’étranger a atteint 16,46 milliards de dollars (+28 %). Pendant les six premiers mois de l’année, le montant contractuel des travaux forfaitaires s’est élevé à 31,12 milliards de dollars (+35 %), et 59 projets impliquant un investissement de plus de 100 millions de dollars chacun, y compris le projet SINO en Australie, entrepris par le Groupe de technologie et d’industrie de la métallurgie de Chine, le projet de la centrale hydraulique de Mabilla au Nigeria, mené par le Groupe de l’énergie hydraulique et électrique de Gezhouba. Le chiffre d’affaire de la coopération de la main-d’œuvre à l’étranger a été de 2,9 milliards de dollars (+27,7 %), le montant des contrats nouvellement signés a atteint 2,71 milliards de dollars (+6,7 %). Arrêté à la fin du mois de juin, on comptait 733 000 employés chinois travaillant à l’étranger au total, soit 98 000 de plus par rapport à la même période en 2006.
Le développement rapide des travaux forfaitaires à l’étranger
Quel est votre commentaire quant au développement des travaux forfaitaires de la Chine à l’étranger?
R. : L’un des modes de coopération économique de la Chine avec l’étranger relativement mûrs, les travaux forfaitaires à l’étranger ont connu un développement rapide. Pendant le premier semestre, ils ont poursuivi une forte augmentation et l’on prévoit un chiffre d’affaires annuel de 40 milliards de dollars environ.
Jusqu’à présent, nous comptons sur 2 000 entreprises qualifiées pour entreprendre des travaux forfaitaires à l’étranger, et les projets menés par nos entreprises couvrent plus de 180 pays et unités territoriales dans le monde. Le nombre de travaux impliquant plus de 100 millions de dollars gagne du terrain pour des travaux d’envergure constante. Au fur et à mesure de ce développement vigoureux, ses retombées sont de plus en plus manifestes dans des domaines divers, tels que l’accélération de la croissance économique, le réajustement de la structure industrielle nationale, la promotion de la transformation des modes de croissances du commerce extérieur, pour le renforcement de la puissance d’ensemble des entreprises, pour la création d’emplois tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du territoire chinois, ainsi que pour l’acquisition de ressources faisant défaut à l’intérieur du pays, etc. Plus particulièrement, l’initiative de travaux de construction d’infrastructures pour les pays en développement, comme la construction de centrales hydroélectriques, d’autoroutes, de ports et de ponts, a répondu de manière satisfaisante aux besoins urgents du développement économique et de la vie quotidienne des populations concernées, donnant par-là même une impulsion notable au développement des relations entre la Chine et les pays en question, et constituant le symbole de l’édification d’un monde harmonieux proposée par la Chine.
Les trois considérations sur l’établissement de zones de coopération économique et commerciale à l’étranger
Quelles sont les considérations majeures du ministère chinois du Commerce concernant l’établissement des zones de coopération économique et commerciale à l’extérieur ?
R. : Elles sont au nombre de trois : la demande des entreprises chinoises, la volonté des pays en développement, le besoin de l’approfondissement des échanges bilatéraux.
Premièrement, les entreprises chinoises de l’industrie textile et du secteur des appareils électroménagers ont la capacité et la volonté d’implanter des usines ou de transférer des investissements à l’étranger. Pourtant, ces entreprises, soit par manque d’expérience, soit d’une taille insuffisante, n’ont pas assez de moyens pour réaliser leurs projets. La création de zones de coopération économique et commerciale dans les pays réunissant les conditions nécessaires sert donc à établir une plate-forme pour ces entreprises afin qu’elles concentrent leurs investissements, regroupent leurs champs d’activités, et facilitent leur déplacement à l’extérieur.
Deuxièmement, les pays en développement souhaitent accueillir les entreprises chinoises. Depuis ces dernières années, une vingtaine de pays en développement ont exprimé leur souhait de tirer profit de nos expériences de développement économique et d’y créer des zones de coopération économique et commerciale. Ils veulent attirer de plus nombreuses entreprises chinoises et construire ainsi des centres de transformation de produits chinois.
Troisièmement, c’est la demande d’approfondir la coopération et les échanges bilatéraux. La création des zones de coopération améliorera l’environnement d’investissement, créera des emplois, apportera des revenus fiscaux, formera des ouvriers qualifiés, améliorera le niveau technologique et accélérera le rythme du développement des pays concernés. Sans aucun doute, les entreprises chinoises en tirent également certains bénéfices. C’est donc un programme gagnant-gagnant.
L’organisation des investissements selon les lois du marché
Quel est le mode d’organisation de ces zones à l’étranger et comment se déroule leur construction ?
R. : Comme les investissements chinois à l’étranger, la construction des zones à l’étranger s’exploite aussi selon les lois du marché. Le lieu et le mode de la zone de coopération sont déterminés seulement par l’entreprise après avoir analysé les facteurs concrets du pays concerné, y compris la situation du marché, l’environnement d’investissement, la politique d’introduction des capitaux étrangers, etc. La Chine fournit des conditions d’investissement à l’étranger à ses entreprises, qui respectent les pratiques internationales, et elle souhaite que les gouvernements locaux leur apportent les facilités et la garantie nécessaires.
En juin 2006, le ministère chinois du Commerce a organisé le premier appel des offres pour les projets de construction des zones de coopération économique et commerciale à l’étranger. Jusqu’à présent, la zone des appareils électroménagers Haier au Pakistan et la zone de coopération économique et commerciale de Chine en Zambie ont été ouvertes. Celles concernant la Thaïlande et d’autres pays subissent un examen actuellement favorable. De plus, le deuxième appel des offres des programmes s’achèvera prochainement.
L’exploitation mutuellement réciproque des ressources et du marché
Quel est votre point de vue sur la coopération de la Chine pour les ressources à l’étranger?
R. : La pratique de la stratégie du « déplacement à l’étranger » pour déclencher la coopération de ressources à l’étranger constitue une mesure de premier ordre qui permet à la Chine de participer aux activités de la mondialisation économique, d’améliorer le niveau de l’ouverture vers l’extérieur, d’approfondir les relations économiques et commerciales sino-étrangères, et de réaliser un développement en commun avec les autres pays du monde.
Au cours de la coopération pour les ressources à l’étranger, la Chine poursuit les pratiques internationales, respecte le principe de profit réciproque, exploite les atouts relatifs des partenaires et s’efforce de réaliser une exploitation mutuellement réciproque des ressources et des marchés des parties intéressées. Grâce à la coopération de la Chine à l’étranger, les richesses potentielles des pays concernés seront transformées en richesses réelles. Au cours de la coopération, la Chine transfert aux pays hôtes des techniques et technologies de prospection et d’exploitation des ressources, ce qui leur permet de renforcer leur capacité d’auto-développement. La transformation des ressources énergétiques permet aux pays disposant de ressources abondantes d’élargir leurs possibilités d’emploi et d’augmenter leurs recettes financières, équilibrant ainsi effectivement la balance du commerce bilatéral. Parallèlement, l’importation directe en Chine de produits minéraux restera encore pendant un certain temps le mode principal d’utilisation des ressources provenant de l’étranger.
En somme, la participation de la Chine à la coopération de l’exploitation des ressources provenant de l’étranger a contribué à la distribution et l’utilisation rationnelles des ressources de notre planète, au développement de l’économie mondiale et à l’amélioration du bien-être des populations de pays différents. Cette coopération a atteint les objectifs d’avantages réciproques, voire de toutes les parties intéressées, en harmonie avec les intérêts fondamentaux de chaque partenaire.
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