Récemment, le Quotidien du peuple a rencontré Kim Hak-Su, vice-secrétaire général de l'ONU et secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale des Nations unies pour la région Asie-Pacifique (UNESCAP). L'UNESCAP est à la fois l'une des commissions régionales de l'organisation internationale, mais aussi la plus grande organisation multilatérale intergouvernementale de la façade Asie-Pacifique. Elle intègre presque tous les pays de la région plus les États-Unis, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, la Russie et la Turquie. Chaque année, l'UNESCAP publie des évaluations sur le développement socio-économique de la région et des prévisions et perspectives pour l'année à venir.
QP : Comment voyez-vous le développement économique de la région Asie-Pacifique en 2006 ?
Kim : En 2006, la croissance économique de la région a atteint 7,1 %, le plus haut taux parmi tous les pays en développement, contre 6,9 % en 2005. La Chine et l'Inde, en plein essor, et le Japon, qui connaît enfin une reprise, ont tiré l'économie de la région : ils contribuent pour 62 % au PIB régional et à 44 % des importations.
La croissance a également été stimulée par les pays d'Asie du Sud-Est, en particulier la Malaisie, l'Indonésie et les Philippines.
QP : Et comment jugez-vous l'économie chinoise en 2006 ?
Kim : Par le biais du commerce, de l'investissent et d'une série d'échanges économiques, les pays de notre région nouent des liens économiques de plus en plus étroits avec la Chine. Ainsi, les débats sur l'échauffement de l'économie chinoise font aujourd'hui partie intégrante de l'élaboration de la politique économique dans chaque pays.
La vitesse de la croissance économique chinoise en 2006 est vraiment surprenante. Au cours du deuxième trimestre, elle a atteint 11,3 %, le taux le plus élevé depuis le milieu des années 1990. Mais notre analyse montre aussi que l'économie chinoise connaît partiellement, et non globalement, une extension excessive ; il n'y a aucun signe de surproduction en général, ni d'accumulation des stocks, ni d'influence macroéconomique sur le profit des entreprises. On ne peut pas vraiment parler de surchauffe économique général.
Le gouvernement chinois a pris des mesures pour résoudre le problème de la surchauffe économique, y compris le resserrement de la politique monétaire et des moyens administratifs pour contrôler les biens et d'autres investissements industriels ; il a également cherché à découragé un peu les exportations.
Les politiques de contrôle apportent des résultats positifs. La croissance des crédits sont susceptibles de ralentir dans un proche avenir. Récemment, les importations d'installations mécaniques, la croissance de la production industrielle et la hausse des prix immobiliers ont ralentis.
QP : Quelles perspectives attendez-vous du développement économique de l'Asie-Pacifique en 2007 ?
Kim : Nos estimations sont assez optimistes. Nous attendons un taux de croissance de 6,9 %. Ce pronostic est un peu faible que celui pour 2006, cela pour trois raisons : d'abord, nous prévoyons que la croissance économique des États-Unis ralentira ; ensuite, nous prévoyons que la demande mondiale sur les produits électroniques diminuera dans une certaine mesure ; enfin, la tendance au resserrement de la politique macroéconomique à l'échelle mondiale continuera.
Certes, les dangers empêchant le développement économique augmenteront en 2007. Nous nous soucions d'éventuels phénomènes de réajustement sans ordre en Asie-Pacifique, par exemple si le dollar de déprécie dans de fortes proportions, si le monde connaît une récession économique forte… Si les prix du pétrole augmentent brutalement du fait d'une perturbation de la production ou de la détérioration continue de la situation sécuritaire au Moyen-Orient, l'économie des pays asiatiques subira aussi de violentes turbulences.
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