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Cadre macroéconomique pour 2007



Ma Kai, directeur de la Commission nationale pour le développement et la réforme, présente les défis auxquels devra faire face la politique macroéconomique chinoise en 2007. Le Quotidien du Peuple l'a interrogé.

Q.P. Les conditions générales posées pour 2007 par la Conférence centrale pour l'économie consistent à accentuer le passage du développement économique et social vers un mode de développement scientifique, afin d'atteindre une croissance à la fois saine et rapide. Sur quels aspects, selon-vous, la politique macroéconomique devrait-elle se focaliser pour réussir cette croissance saine ?

M.K. D'après ce qui a été dit à la Conférence, la réussite d'un développement économique rapide en 2007 dépend en grande partie de l'amélioration du contrôle macroéconomique. Ces dernières années, certains problèmes sociaux ont pu être résolus et l'économie continue de croître à grande vitesse. Mais nous devons garder en tête qu'il reste des problèmes graves dans certains secteurs économiques et sociaux : une structure économique irrationnelle par exemple, ou encore un mode de croissance plutôt extensive et certaines déficiences dans les mécanismes.

Actuellement, et bien que l'économie tout entière tende vers une situation stable, les fondations du développement restent fragiles ; l'économie se développe encore trop rapidement, et à un coût insupportable pour les ressources et pour l'environnement. Par conséquent, la tâche première du contrôle macroéconomique pour 2007 consistera en un maintien de la stabilité et en une prévention de trop larges fluctuations.

Q.P. L'une des principales missions de ce macrocontrôle, en 2006, c'était la stabilisation des investissements, de la disponibilité des crédits et de l'excédent commercial. Avec en toile de fond, l'objectif d'éviter une surchauffe. Les statistiques semblent montrer que ces trois problèmes ont été plus ou moins bien traités, mais certains indicateurs virent pourtant au rouge. Prenons l'investissement en immobilisations par exemple ; vous avez déclaré, au cours de la Conférence nationale pour le développement et la réforme, qu'il augmentait trop vite, que les chantiers immobiliers étaient trop gourmands et qu'il restait encore bien des projets en réserve. Les problèmes qui ont entraîné une telle croissance des investissements restent sans réponse à ce jour. Quelles mesures peut-on prendre en 2007 pour promouvoir le contrôle macroéconomique, et notamment le contrôle de l'investissement ?

M.K. Le contrôle des actifs immobilisés est en effet un point crucial pour l'année à venir. La politique sur l'investissement tentera d'infléchir cette courbe, en réajustant la structure des investissements, en améliorant leur efficacité, en traitant différents projets selon différentes modalités. Les méthodes économique et règlementaire joueront toutes les deux le rôle principal. En tenant compte des caractéristiques de chaque industrie, nous allons revoir en 2007 les standards et les normes de construction, en termes de terrain, de protection de l'environnement, de consommation d'énergie, de technologies utilisées, de sécurité ; et nous appliquerons ces normes bien plus strictement. Tout nouveau projet devra impérativement remplir les « six critères nécessaires » : – correspondre aux critères de développement et d'accès au marché définis, à l'échelle nationale, à l'intérieur de l'industrie dont il relève ; – l'examen et la validation des projets devront être faits en suivant des règles précises ; – le transfert des terres, l'expropriation des fermiers et le processus d'acquisition et de dédommagement devront eux aussi suivre des règles très strictes et des autorisations devront être fournies ; – une estimation de l'impact environnemental sera réalisée ; – l'estimation puis le contrôle des dépenses énergétiques suivra également des règles définies ; – enfin, il faudra que le projet remplisse toutes les conditions financières et de planification urbaine. Dans le même temps, en ce qui concerne l'optimisation de la structure de ces investissements et la mise en valeur des efforts pour répondre aux problèmes les plus cruciaux, la production du gouvernement central en faveur du développement social doit être correctement gérée. Le gouvernement doit même fournir davantage d'efforts pour améliorer les conditions de vie en zone rurale, généraliser les programmes d'éducation ou de santé publique ou promouvoir le développement de l'Ouest du pays. Il faut apprendre à utiliser les leviers économiques que sont les subventions, les exonérations, l'impôt ou encore le prix. Et le gouvernement doit affirmer son leadership pour inciter les investissements à se tourner vers les services, les nouvelles énergies ou encore les industries à forte valeur innovante. Q.P. La Chine avait bien démarré son onzième plan quinquennal (2006-2010) mais a largement échoué sur un point : la réduction de la consommation énergétique et des émissions polluantes. En fait, sur la première moitié de 2006, la consommation d'énergie a même augmenté. Comment abordez-vous 2007 ?

M.K.Il faut bien être conscient que même en 2007 nous aurons du mal à atteindre les buts fixés en matière énergétique, car de nombreux facteurs jouent en notre défaveur : le développement rapide d'industries très consommatrices d'énergie et très polluantes, la croissance modeste du secteur tertiaire, le manque de motivation de certaines entreprises de faire la refonte technique en matière d'économie énergétique et de protection environnementale, le temps nécessaire aux nouveaux produits pour se mettre en place, la difficulté à peser sur les prix de l'énergie, et surtout le manque de soutien politique à la diminution des consommations.

Q.P. Mais quelles mesures prendre alors en 2007, pour réduire cette consommation et ces émissions ?

M.K.L'effort, en 2007, devra être concentré sur sept points. D'abord, définir plus clairement les responsabilités. L'objectif annuel de consommation d'énergie doit être sous-divisé, de sorte que chaque province, région ou municipalité autonome puisse informer les entreprises relevant de sa juridiction des modalités précises du plan. Le but est d'accélérer la mise en place d'un système de consommation énergétique scientifique.

Ensuite, accorder une plus grande importance aux secteurs clés. Le travail de sensibilisation doit être bien plus approfondi auprès des acteurs d'industries telles que l'acier, les métaux non-ferreux, le charbon, la production électrique, l'industrie pétrolière, la pétrochimie, les matériaux de construction, ainsi qu'auprès des entreprises, quel que soit leur secteur, qui consomment plus de 10 000 tonnes d'équivalent charbon chaque année.

Troisièmement, il faudra prendre en compte la consommation d'énergie dès les premières étapes d'un projet. L'évaluation de la consommation à venir sera partie intégrante du processus d'investissement pour les actifs immobilisés. Et il faudra redéfinir les critères d'efficacité énergétique pour les produits et équipements industriels majeurs.

Puis il faudra améliorer les systèmes et mécanismes existants. On peut par exemple appliquer un prix différentiel raisonnable sur l'eau et l'électricité, et renforcer le système de taxation des émanations polluantes. Certains départements, au gouvernement, pourraient instaurer un fonds commun dédié à l'épargne d'énergie ; la politique fiscale peut d'ailleurs y aider.

Les trois derniers aspects sont : cinq, améliorer la méthode de distribution des énergies électriques ; six, accroître les efforts destinés à développer une économie cyclique ; sept, renforcer la prévention et le traitement de la pollution.

Je souhaite insister sur le fait qu'en 2007, en mettant l'accent sur la réduction de la consommation d'énergie et des émissions polluantes, la priorité sera de fait donnée à la restructuration économique du pays, à la transformation du mode de croissance, et à la qualité et à l'efficacité. Le travail dans son ensemble est un mécanisme interactif. D'un côté, ce n'est qu'en accélérant la restructuration de l'économie et du mode de croissance que nous pourrons réduire la consommation d'énergie ; de l'autre côté, fournir de plus grands efforts pour réduire la consommation d'énergie est en soi un moyen de réajuster l'économie et de promouvoir l'efficacité.

Le contrôle macroéconomique, en 2007, se concentrera sur l'aspect « sain » de la croissance, et pour cela il faut trouver un équilibre entre vitesse, qualité et efficacité, entre consommation, investissement et exportation, et entre population, ressources et environnement. Ce n'est qu'à ce prix que la croissance pourra être à la fois saine et rapide.


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