La rhétorique japonaise ne convainc personne
Hua Yiwen
Il y a peu, Koichiro Genba, ministre japonais des Affaires étrangères, s'est rendu en Europe dans l'intention de lancer, dans les pays qu'il a visités, une « guerre de propagande » sur la question des îles Diaoyu Dao, et de colporter des inepties telles que « les Diaoyu Dao appartiennent au Japon », et « le Japon a raison d'acheter ces îles », afin de s'attirer la sympathie de l'opinion publique internationale. Selon des informations venues d'Europe, ces pays visités par Genba n'étaient pas très intéressés par le sujet, et préféraient que la rencontre avec le ministre japonais traite plutôt des échanges économiques. Le « plan de persuasion internationale » de Koichiro Genba a été mal accueilli en Europe.
Antérieurement, dans plusieurs de ses discours, y compris ceux prononcés à l'ONU, Yoshihiko Noda a utilisé une rhétorique trompeuse, en répétant que les « îles Diaoyu Dao sont des territoires intégrants du Japon ». Du point de vue du gouvernement Noda, le « vol», dénomination abusive, paru dans la Déclaration du Caire peut être effacé par certaines ruses. Evidemment, cette logique de voleur a été réfutée sans ménagement par la partie chinoise. Jusqu'à présent, aucun gouvernement ni grand média n'a adhéré à la logique japonaise.
Il y a peu, Shinzo Abe, leader du parti libéral-démocrate, le principal parti d'opposition japonais, qui pourrait devenir le nouveau Premier ministre japonais, a rendu visite au sanctuaire de Yasukuni, en prétendant « vivement regretter de ne pas avoir pu s'y rendre lorsqu'il était Premier ministre ». Abe a estimé qu'« il n'y a plus à négocier sur la question des Diaoyu Dao, que le problème de souveraineté n'existe pas, et qu'aucun centimètre carré de terre ne peut être cédé ». Il a également promu dans les médias japonais le « renforcement de la défense maritime », afin de jouer son rôle « lorsque le Japon combat côte à côte avec les Etats-Unis ». Ces paroles ont immédiatement été réfutées par l'opinion publique chinoise, et ont été considérées par la communauté internationale comme une droitisation du Japon sur la diplomatie et la politique sécuritaire. De telles paroles ne peuvent qu'attiser les tensions avec ses pays voisins.
Ces actes et paroles ont prouvé l'arrogance du Japon.
Le Japon n'a pas honte d'usurper le territoire chinois par des moyens déshonorants, en revanche, il use d'arguments bancals et tente de persuader tout le monde, espérant désorienter l'opinion publique internationale.
Le Japon ne se repent pas d'avoir lancé une guerre d'agression causant une grave catastrophe pour ses pays voisins, en revanche, il présente la guerre sous un jour favorable, en l'enjolivant de toutes ses forces, afin de devenir un « pays normal » par le déni des acquis de la guerre mondiale contre le fascisme, et le défi de l'ordre international d'après-guerre.
Pour des raisons de politique intérieure et d'élection, la partie japonaise, à courte vue, est allée jusqu'à créer des incidents autour de la question des Diaoyu Dao, et en est fière. Pourtant, elle a rejeté sur la Chine la responsabilité qu'elle porte dans la détérioration des relations nippo-chinoises, en vue de propager la « menace chinoise ».
L'arrogance du Japon avait conduit au colonialisme et à l'agression. Grâce à la restauration de Meiji (1868), la puissance nationale du Japon a augmenté de façon spectaculaire. Au lieu de choisir de jouer un rôle actif pour la paix régionale avec sa forte puissance, le Japon est devenu arrogant. Ce pays impudent a foulé au pied toute l'Asie en lançant la guerre. C'est aussi ce pays, toujours cupide, qui a attaqué par surprise le port de Pearl Harbor et intensifié sans cesse la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, le Japon a vu son économie croître rapidement et la puissance nationale être restaurée et même renforcée. Il aurait pu choisir une voie pacifique, mais les forces arrogantes au sein du pays ne cessent de faire du révisionnisme. Et ce pays arrogant pense qu'il peut désormais faire ce qu'il veut en s'appuyant sur les Etats-Unis.
Cependant, le Japon arrogant a sous-estimé la sauvegarde par l'opinion publique internationale des fruits de la guerre mondiale contre le fascisme. A l'exception du Japon, tous les autres gouvernements et peuples du monde gardent une attitude claire envers la Seconde Guerre mondiale et connaissent exactement les crimes et les responsabilités du Japon dans la guerre. Les « belles paroles » du Japon ne les endormiront pas.
Le Japon arrogant a aussi sous-estimé le désir ardent de la communauté internationale pour lutter main dans la main contre les difficultés communes et relever ensemble les défis mondiaux. Le Japon a beau avoir tenté de gagner la faveur de la communauté internationale pour ses intérêts personnels, il a échoué.
Le Japon arrogant a d'ailleurs sous-estimé l'attitude des pays concernés, qui attachent de l'importance à leurs relations avec la Chine et adoptent une position prudente pour « choisir un camp ». Convaincre ces pays par le lobbying n'est qu'une vaine tentative.
L'histoire l'a déjà prouvé et continuera de le prouver : plus le Japon est arrogant, plus il crée des problèmes. Plus le Japon crée des problèmes, plus il aura du mal à se défaire de son étiquette d'agitateur dans les relations sino-japonaises et dans la coopération régionale. En conséquence, le Japon est naturellement voué à tomber en disgrâce auprès de la communauté internationale.
(L'auteur est expert en affaires internationales)
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