— Discours du premier ministre Wen Jiabao à la cérémonie d'ouverture de la 4e Conférence des Entrepreneurs chinois et africains, le 18 juillet 2012, à Beijing
Aujourd'hui, c'est la troisième fois que j'assiste à la Conférence des Entrepreneurs chinois et africains, et je me réjouis vivement de voir que les échanges et la coopération entre les milieux d'affaires chinois et africains, en développement constant, deviennent toujours plus dynamiques. Au nom du gouvernement chinois, je tiens à adresser mes chaleureuses félicitations pour l'ouverture de la 4e Conférence des Entrepreneurs chinois et africains, avec l'expression de mes salutations cordiales et de mes meilleurs vœux aux entrepreneurs des deux côtés.
En 2003, après ma prise de fonction en tant que Premier Ministre, j'ai consacré ma première visite officielle à l'étranger à l'Afrique, en me rendant en Éthiopie pour assister à la cérémonie d'ouverture de la 2e Conférence ministérielle du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) et y effectuer une visite bilatérale. En 2006, j'ai parcouru du Nord au Sud le continent africain en me rendant dans sept pays. Je me souviens, comme si c'était hier, des scènes émouvantes de ce voyage sur lequel j'ai écrit un poème intitulé « Me voici chez moi ». En 2009, je me suis rendu en Afrique pour la cérémonie d'ouverture de la 4e Conférence ministérielle du FCSA, et le continent était déjà touché par la crise financière internationale. Au nom du gouvernement chinois, j'ai annoncé alors les huit nouvelles mesures en vue de renforcer la coopération sino-africaine et de soutenir le développement de l'Afrique, ce qui a traduit la ferme détermination de la Chine et de l'Afrique à relever, main dans la main, les défis.
Ces dernières années, en dépit des aléas internationaux, le grand arbre qu'est la coopération amicale sino-africaine a su résister aux tempêtes pour croître vigoureusement, nous apportant non seulement des fruits tangibles, mais aussi l'amitié et la confiance mutuelle, bien plus précieuses que l'or. Les faits montrent une fois encore que la Chine et l'Afrique sont pour toujours de bons amis, de bons partenaires et de bons frères !
La coopération économique et commerciale sino-africaine, qui s'intensifie chaque jour davantage, connaît aujourd'hui d'heureux changements tant en ampleur qu'en qualité.
— Le commerce bilatéral affiche une croissance rapide avec une structure et une qualité sans cesse améliorées. Depuis trois ans consécutifs, la Chine est le premier partenaire commercial de l'Afrique. En 2011, le volume des échanges commerciaux sino-africains s'est élevé à 166,3 milliards de dollars US, soit une augmentation de 83 % par rapport à 2009. Plus particulièrement, les exportations africaines vers la Chine ont connu une forte croissance pour doubler en trois ans, avec des catégories toujours plus diversifiées de marchandises. Des produits manufacturés en provenance de l'Afrique, comme l'acier, le cuivre et l'engrais, ont fait leur apparition sur le marché chinois, où les produits agricoles africains sont toujours plus nombreux.
— La coopération en matière de financement enregistre des résultats notables avec une planification plus rationnelle et plus cohérente des projets. Du fait de la propagation de la crise financière internationale, les pays africains sont confrontés à une énorme pression de la pénurie de financement. Le gouvernement chinois travaille activement à la concrétisation de ses engagements en faveur de l'Afrique comme l'octroi de prêts à caractère préférentiel de 10 milliards de dollars US, et soutient l'augmentation des prêts commerciaux accordés par les institutions financières chinoises à l'Afrique. Sur la planification des projets, nous avons accordé une plus grande importance à leurs impacts sociaux tout en veillant à la rentabilité économique, et réalisé une série de projets améliorant à la fois la production et le bien-être de la population, ce qui a renforcé les capacités d'autodéveloppement de l'Afrique.
— La coopération en matière d'investissement connaît une dynamique vigoureuse avec des modes et des secteurs plus diversifiés. Jusqu'en juin dernier, les investissements chinois en Afrique, toutes sortes confondues, se sont élevés à 45 milliards de dollars US dont plus de 15 milliards de dollars US d'investissements directs. Parmi ces investissements, 60 % vont aux secteurs manufacturier, financier et du bâtiment, et 25 % au secteur minier. A l'heure actuelle, plus de 2 000 entreprises chinoises de différents secteurs se sont implantées dans 50 pays africains, et plus de 85 % de leurs employés sont africains. La construction des zones de coopération économique et commerciale sino-africaine progresse dans d'heureuses conditions, stimulant ainsi le développement industriel en Afrique.
— Les aides chinoises à l'Afrique se multiplient avec une attention accrue au développement durable. Ces trois dernières années, les aides chinoises à l'Afrique ont presque doublé en volume en privilégiant davantage l'amélioration du bien-être social, la réduction de la pauvreté, la lutte contre les catastrophes naturelles et le renforcement des capacités. La Chine a ainsi construit de nouveaux établissements scolaires, hôpitaux, ponts et chaussées et installations d'approvisionnement d'eau en Afrique, y a envoyé de nombreux experts agronomes et médecins chinois, et formé 21 000 personnes de divers secteurs pour les pays africains. Elle a également octroyé plusieurs aides alimentaires d'urgence aux pays touchés par la famine dans la Corne de l'Afrique et d'autres régions africaines, et réalisé une série de Centres agricoles de démonstration technologique et une centaine de projets d'énergies propres en Afrique, jouant par là un rôle actif pour aider l'Afrique à mieux relever les défis de la sécurité alimentaire et du changement climatique.
Dans le même temps, nous devons être conscients que dans le développement rapide de la coopération économique et commerciale sino-africaine, certains problèmes chroniques ne sont pas encore définitivement résolus, tandis que de nouvelles situations sont apparues. Je sais que nos amis africains souhaitent voir la Chine continuer à accroître l'importation de produits manufacturés et de produits à forte valeur ajoutée africains, à élargir ses investissements en Afrique dans de plus vastes domaines, à accorder davantage de financements, à accroître les transferts de technologies, et à mieux prendre en compte les préoccupations des entreprises africaines. Le gouvernement chinois accorde une grande importance à ces souhaits et requêtes légitimes, et travaille activement ensemble avec les pays africains pour trouver des solutions efficaces. La coopération économique et commerciale sino-africaine, dans laquelle nous avons pleinement confiance, aura certainement un avenir toujours plus radieux !
Face à l'impact de la crise financière internationale, les pays africains ont su faire preuve d'effort et de ténacité, promouvoir activement le processus d'intégration, et renforcer la coopération internationale. Ils ont ainsi maintenu une bonne dynamique de développement dans la stabilité, et sont devenus une force majeure contribuant à l'évolution de l'échiquier mondial. La Chine se réjouit des succès remportés par l'Afrique et garde la pleine confiance en celle-ci. Aujourd'hui, la Chine et l'Afrique partagent de plus larges intérêts communs et disposent d'une base de coopération plus solide. La Chine continuera à travailler ensemble avec les pays africains conformément aux principes d'amitié sincère, de traitement d'égal à égal, de bénéfices réciproques et de développement partagé afin de porter les relations économiques et commerciales sino-africaines à un niveau plus élevé.
— Renforcer les consultations et coordinations intergouvernementales. Ceci est très important pour le développement sain et régulier de la coopération économique et commerciale sino-africaine. La Chine est prête à travailler ensemble avec les gouvernements africains pour élaborer, en partant de leurs réalités nationales et stratégies de développement respectives, des plans de coopération opérationnels à moyen et long terme, afin de promouvoir l'établissement de partenariats industriels et l'interaction entre leurs entreprises. Il convient, pour les deux parties, d'améliorer leur législation concernée et leur mécanisme de consultations et de dialogue afin de garantir sur les plans juridique et institutionnel l'approfondissement de leur coopération.
— Promouvoir le développement équilibré du commerce sino-africain. La Chine a décidé de mettre en œuvre un « Programme spécial sur le commerce avec l'Afrique » et d'envoyer en temps utile des missions de promotion de l'investissement et du commerce en Afrique en vue d'accroître l'importation de produits africains. Elle est favorable à la multiplication des foires de produits africains pour faciliter la promotion par les entreprises africaines de leurs produits compétitifs. La Chine ouvrira davantage son marché aux pays africains et augmentera le nombre des produits bénéficiant d'un tarif douanier zéro en provenance des pays africains les moins avancés ayant des relations diplomatiques avec elle.
— Intensifier la coopération en matière d'investissement. Toujours fidèle au principe dit « coopération gagnant-gagnant pilotée par le gouvernement et réalisée par les entreprises selon la loi du marché », la Chine veillera davantage à l'amélioration du bien-être social et à la création d'emplois, à la protection environnementale de l'Afrique et au respect des cultures et des us et coutumes locaux ainsi qu'à la gestion et au contrôle de ses projets d'investissements pour en améliorer la rentabilité et la qualité. Elle continuera à encourager les entreprises performantes et crédibles à investir en Afrique en privilégiant le secteur manufacturier et à soutenir les entreprises et les institutions financières dans leurs efforts pour participer par divers moyens à la construction d'infrastructures en Afrique, y compris dans les domaines des transports, des télécommunications, de l'électricité et de l'hydraulique, en faisant appel notamment aux capitaux mixtes et à la coopération et en accroissant les transferts de technologies afin d'aider les pays africains à renforcer leur capacité d'autodéveloppement. La Chine honorera sur tous les plans, avant la fin de cette année, ses engagements d'octroi de prêts à caractère préférentiel à l'Afrique, et lui accordera, sur cette base, de nouveaux prêts à caractère préférentiel et commerciaux.
— Faire face ensemble à la crise alimentaire. Les deux parties doivent continuer à donner la priorité à l'agriculture et à la sécurité alimentaire dans leur coopération afin d'offrir une garantie fondamentale au développement socio-économique africain. Selon les besoins de la partie africaine, la Chine est disposée à l'aider à renforcer ses capacités de production et de transformation céréalières par de multiples moyens comme l'élargissement des échanges commerciaux, des investissements, des aides et de la coopération technique. La Chine construira davantage de Centres agricoles de démonstration technologique en Afrique, continuera à y envoyer des groupes d'agronomes pour partager ses technologies et expériences de production agricole avec les pays africains et leur accordera des aides alimentaires d'urgence dans la mesure de ses possibilités.
— Faire avancer la coopération internationale dans le domaine du développement durable. La Chine félicite l'Afrique du Sud pour l'organisation réussie de la Conférence de Durban sur les changements climatiques de l'année dernière, et apprécie l'intérêt porté par la récente Conférence des Nations Unies sur le développement durable pour la question du développement durable en Afrique. La Chine entend approfondir son partenariat avec l'Afrique pour lutter contre le changement climatique et renforcer leur dialogue et coopération sur leurs politiques dans ce domaine ; elle donnera un soutien plus énergique à l'Afrique dans les domaines de la préservation des forêts, de la prévention et de la réduction des catastrophes naturelles, de la lutte contre la désertification, de la protection écologique et de la gestion environnementale ; elle continuera à accroître ses aides à l'Afrique et ses projets en faveur de l'amélioration du bien-être social et du renforcement des capacités de développement durable ; elle appelle la communauté internationale à accorder une grande attention à l'insuffisance de capacité d'exécution dans le domaine du développement durable et exhorte les pays développés à honorer leurs engagements d'aide à l'Afrique.
La Chine poursuit inébranlablement sa voie de développement pacifique, préconise l'établissement d'un ordre politique et économique international plus juste et plus rationnel, s'oppose à toute forme d'inégalité, et soutient les pays africains dans la poursuite de la voie de développement de leur choix. Dans sa coopération avec l'Afrique, la Chine s'en tient aux principes d'ouverture, d'inclusion et de gagnant-gagnant, et entend travailler ensemble avec l'Afrique et la communauté internationale pour apporter une plus grande contribution à la paix et au développement dans le monde et au mieux-être de l'humanité tout entière.
La 5e Conférence ministérielle du FCSA, qui s'ouvrira demain, sera un autre événement majeur pour le développement des relations sino-africaines. Je souhaite du fond du cœur un plein succès à la Conférence. Et que soit éternelle l'amitié sino-africaine ! |