Depuis le début du 21e siècle, l'augmentation de l'aide et du volume du commerce et de l'investissement de la Chine vers l'Afrique a stimulé efficacement la croissance de l'économie africaine. Mais la Chine a aussi attiré certaines critiques en Afrique, critiques qui ne s'accordent pas avec les données, les faits et le sentiment des habitants africains dans une grande mesure.
Premier argument. Si les relations sino-africaines ont connu un développement vigoureux ces dernières années, c'est que la Chine a fourni à l'Afrique une idéologie économique, « le Consensus de Beijing », plus facile à accepter que le « Consensus de Washington ».
Depuis plus de trois décennies, la marge de liberté économique chinoise a maintenu une croissance annuelle de 1,5 %, son augmentation a aussi apporté une croissance annuelle de 10 % de l'économie chinoise depuis 1980. En ce qui concerne la contradiction entre la réussite de l'économie chinoise et le « Consensus de Washington », on croit à tort que ces deux pays vont se livrer à un nouveau type de guerre froide sur le continent africain. Cette idée erronée montre la politisation de la question africaine.
Deuxième argument. Dans le commerce sino-africain, l'Afrique n'exporte que des ressources minières vers la Chine, la Chine exporte vers l'Afrique un grand nombre de produits manufacturés industriels, ce qui a causé la « dématérialisation de l'industrie manufacturière » de l'Afrique.
Le développement de l'économie chinoise se trouve dans une période de forte intensité de ressources et d'énergie. Le continent africain possède d'abondantes ressources naturelles, il n'est pas étonnant que la Chine importe des ressources énergétiques africaines en grande quantité. Cet état de fait n'est pas limité au commerce sino-africain.
Troisième argument. La Chine, grand pays, jouit d'une supériorité déloyale dans ses échanges avec l'Afrique.
Selon les données de 2008, hormis en Angola et au Sierra Leone, 85 % des employés des entreprises chinoises en Afrique sont des locaux. Les entreprises chinoises ont accordé une grande considération aux responsabilités sociales vis-à-vis des Etats africains. Le développement des relations sino-africaines a apporté plusieurs avantages au continent africain : premièrement, le commerce et l'investissement de la Chine vers l'Afrique a promu la croissance de l'économie africaine. Deuxièmement, le développement des relations sino-africaines a changé le point de vue du monde sur l'avenir de l'Afrique. Troisièmement, le développement tous azimuts des relations sino-africaines a renforcé l'espoir de l'Afrique sur son propre développement.
Quatrième argument. En se basant sur le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures, la Chine a aidé les « pays voyous » africains à dissiper la volonté de réforme politique et économique.
Les décideurs politiques de plusieurs pays africains pensent que subordonner l'assistance à certaines conditions additionnelles risque d'empêcher leur propre politique financière et de porter atteinte aux opportunités de développement. En général, les pays africains pratiquant un commerce de grande envergure avec la Chine jouissent d'une plus grande liberté politique et d'une meilleure stabilité.
Cinquième argument. La Chine a poussé les autres partenaires hors d'Afrique.
En Afrique, Etats-Unis et UE restent très puissants, la concurrence entre les pays émergents est aussi de plus en plus acharnée. En 2009, les investissements directs chinois ont dépassé le milliard de dollars, soit 2 % du montant total des investissements directs étrangers en Afrique sur l'année, contre 36,6 % et 37 % respectivement pour l'UE et les Etats-Unis. Même dans le domaine de l'énergie, la production journalière de pétrole brut du CNPC, de Sinopec et de Sinochem en Afrique n'atteint que le dixième de la production journalière de la société pétrolière nationale d'Algérie.
Sixième argument. La Chine tire profit de l'exonération des dettes africaines par l'Occident, lèse la durabilité de la dette africaine, et est opportuniste.
Des économistes considèrent le ratio de la dette aux revenus de l'exportation, le ratio de la dette totale au revenu national brut et le ratio des intérêts de la dette au revenu de l'exportation comme des indices de mesure du risque de la dette d'un pays. Par exemple, la Chine a fourni beaucoup de prêts à l'Angola. Entre 2000 et 2007, les trois indices susmentionnés sont passés respectivement de 114 % à 48 %, de 126 % à 41 % et de 21 % à 9 %. Le Soudan a aussi accepté beaucoup de prêts chinois. Ces deux pays n'ont pas profité de l'exonération des dettes, mais leur dette a connu une amélioration remarquable. Le plus important est que la Chine a aidé ces deux pays à augmenter la tolérance de la dette par la stimulation de l'exportation et de la croissance économique.
En somme, la Chine prend contact avec l'Afrique de manière nouvelle. Elle n'a pas évincé du continent africain les autres pays étrangers. Le commerce et l'investissement de la Chine vers l'Afrique doivent être considérés comme une force d'assistance aux pays africains pour le développement de leur propre économie et la formation de leur propre concept de développement. La Chine s'oppose fermement à toute intervention dans les affaires intérieures des pays africains, contrairement aux pays occidentaux, qui ont d'autres intentions. L'apparition de certains déséquilibres et défis au cours du processus de développement rapide des relations sino-africaines est inévitable. Cela est tout à fait normal, il faut donc éviter toute idéologie. |