Je tiens à exprimer, au nom du gouvernement chinois, mes chaleureuses félicitations pour la tenue de la Conférence de Stockholm+40 : Forum partenaire pour le développement durable.
Les Nations unies ont tenu il y a 40 ans la première conférence sur l'environnement à Stockholm, et publié un document historique, la « Déclaration sur l'environnement humain », ont établi un programme d'action pour l'environnement, et lancé un slogan retentissant dans le monde entier : il y a une seule Terre. Cette conférence a marqué une prise de conscience générale de l'humanité sur les questions environnementales et ouvert une nouvelle ère, celle du développement durable. La protection de l'environnement et le développement durable de la Chine ont été inscrits à l'ordre du jour du gouvernement. Aujourd'hui, nous commémorons solennellement cet événement historique, passons en revue les chapitres classiques de la déclaration, nous nous félicitons de la prévoyance de nos prédécesseurs, et pouvons comprendre la grande responsabilité des successeurs.
La Chine soutient et pratique le développement durable. Les valeurs traditionnelles de la Chine sont teintées d'un esprit de développement durable. Il y a plus deux mille ans, un ancien philosophe chinois a écrit : « L'unité entre le Ciel et l'Homme » et « Agir de concert avec la nature », il a préconisé la coexistence harmonieuse de l'homme et de la nature, en accord parfait avec l'esprit du développement durable. Depuis 40 ans, la Chine a participé à toutes les conférences internationales sur le développement durable, a fait de l'économie des ressources et de la protection de l'environnement une politique nationale fondamentale, et a érigé le développement durable en stratégie nationale. Au 21e siècle, la Chine a fait du concept de développement scientifique un principe directeur important pour le développement socio-économique selon lequel il est essentiel de veiller à la primauté de l'homme et à un développement global, coordonné et durable.
La Chine est fidèle à sa parole, et résolue à agir. Depuis quatre décennies, nous avons appliqué fidèlement nos engagements, pris tant devant notre peuple que devant la communauté internationale. La Chine a appliqué fermement le système de gestion sur les terres cultivables et les ressources en eau, nourri un cinquième de la population mondiale avec moins de 10% des terres cultivables mondiales et 28% des ressources en eau du niveau moyen mondial par personne. Grâce aux efforts de plusieurs décennies, la superficie de forêts artificielles a atteint 620 000 km2. Ces six dernières années, la Chine s'est débarrassée des groupes électrogènes de petite taille, énergivores et hautement polluants, représentant une capacité totale de production de 83,83 millions de kW, ce qui équivaut à la puissance installée pour la production d'électricité d'un pays moyen en Europe. La Chine a fortement développé les énergies propres et à faible teneur en carbone, et devient actuellement le pays possédant la plus grande puissance installée pour la production d'électricité hydraulique et éolienne au monde. Depuis 2005, au cours du processus de croissance rapide économique, la consommation d'énergie par unité du PIB a baissé de 21%, les émissions de dioxyde de soufre et de la demande chimique en oxygène, principaux gaz polluants, ont baissé respectivement de 16 et 14%. Au cours des trois dernières décennies, plus de 200 millions de ruraux sont sortis de la pauvreté, la Chine étant le premier pays à avoir réalisé la « réduction de moitié de la population pauvre » prévue dans les Objectifs du millénaire des Nations unies pour le développement.
Nous sommes, cependant, conscients que la Chine demeure le plus grand pays en développement du monde, se trouve actuellement dans un processus de développement de l'industrialisation et de l'urbanisation, et connaît des problèmes saillants de déséquilibre, de disharmonie et de non durabilité dans son développement. Les ressources chinoises ne sont pas abondantes, la possession de ressources par personne n'est pas élevée, l'environnement est fragile, le développement entre les différentes régions n'est pas équilibré. Selon les nouvelles normes d'aide aux déshérités du pays, la Chine compte encore 128 millions de ruraux pauvres, chaque année, le nombre de nouveaux arrivants sur le marché du travail a dépassé les 10 millions de personnes, la tâche liée au développement économique et à la protection de l'environnement est très lourde. La Chine applique actuellement le 12e plan quinquennal du développement socio-économique, illustrant la détermination du gouvernement chinois de ne pas sacrifier l'environnement et la santé du peuple sur l'autel de la croissance économique, et à trouver une voie de développement civilisée, en vue d'une productivité avancée, du bien-être du peuple et d'un écosystème sain.
Nos idées et pratiques : premièrement, considérer l'accélération du changement de mode de développement économique et du réajustement de la structure économique comme des mesures stratégiques de promotion du développement durable. Il nous faut améliorer la structure de la demande, mettre fin à la trop forte dépendance à l'investissement et à l'exportation, augmenter le rôle de la consommation dans la croissance économique, optimiser la structure industrielle, améliorer la part et le niveau de l'industrie des services, développer harmonieusement l'industrialisation, l'urbanisation et la modernisation de l'agriculture, réajuster la structure de l'investissement dans la production, augmenter la contribution des ressources humaines et des progrès scientifiques et technologiques à la croissance économique, et réduire la consommation des ressources.
Deuxièmement, considérer la construction d'une société d'économie de ressources et respectueuse de l'environnement comme une entreprise systémique de promotion du développement durable. Il n'y a aucun médicament qui puisse guérir toutes les maladies, ni aucune mesure qui puisse régler radicalement tous les problèmes liés aux ressources et à l'environnement. Nous nous efforcerons de promouvoir le mode de production, le mode de vie et le modèle de consommation favorisant l'économie des ressources et la protection de l'environnement dans les domaines de l'industrie, de l'agriculture, de l'industrie des services, dans les systèmes des autorités gouvernementales, des entreprises, des foyers et des autres organisations sociales, et de construire un système économique caractérisé par le faible investissement, la haute production, la consommation modérée de ressources, la faible émission de gaz à effet de serre, le recyclage des déchets et la durabilité.
Troisièmement, faire de l'amélioration des mécanismes et du renforcement des capacités la garantie essentielle du développement durable. Résoudre le problème des ressources et de l'environnement nécessite que le marché et le gouvernement jouent simultanément leur rôle. Nous mettons l'accent sur la mise en place d'un mécanisme de tarification des produits à base de ressources naturelles qui reflète en temps voulu le rapport de l'offre et de la demande, le degré de rareté des ressources utilisées et le coût des dommages causés à l'environnement. Nous travaillons également pour parachever les mécanismes fiscaux et financiers propices à l'économie d'énergie et à la préservation de l'environnement et les mécanismes de compensation en faveur de la réhabilitation des écosystèmes, et aussi pour établir un système de responsabilité de la réduction de consommation d'énergie et d'émissions polluantes dans toutes les régions et les entreprises clés. Pour assurer le développement durable, nous nous efforçons de renforcer l'innovation scientifique et technologique, la formation du personnel, la législation et la coopération et les échanges internationaux.
Quatrièmement, considérer l'élimination de la pauvreté et l'amélioration de la qualité de vie des populations comme objectif ultime du développement durable. Il est indiqué dans la Déclaration de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement que les hommes sont ce qu'il y a de plus précieux au monde. En renforçant davantage l'édification sociale accentuée sur l'amélioration des conditions de vie de la population, il nous faut continuer à améliorer les politiques et mécanismes en matière d'emploi, de sécurité sociale, d'éducation, de soins médicaux, d'aide aux pauvres, de logement et d'autres, à rendre équitables les services publics de base, à travailler pour garantir à chacun le droit à l'éducation et à tous l'accès au travail rémunéré, aux soins médicaux, à l'assurance-vieillesse et au logement, et promouvoir l'équité, la justice et l'harmonie sociales.
Promouvoir le développement durable est une tendance générale dans le monde d'aujourd'hui et aussi une tâche ardue et de longue haleine qui appelle de nouvelles idées, de nouvelles pratiques et des actions collectives. Pour ce faire, j'ai les vues suivantes à partager avec vous :
Premièrement, garantir à tous les droits égaux de l'environnement. L'homme doit non seulement avoir les droits fondamentaux politiques, économiques et de développement, mais aussi bénéficier du droit fondamental de l'environnement, être en droit d'obtenir un bon milieu de vie, de ne pas être soumis à des risques de pollution et de participer à la supervision et à la gestion des actions ayant un impact sur l'environnement. Il est nécessaire d'augmenter la conscience des citoyens en matière de droit de l'environnement, de renforcer leur sens de la responsabilité de l'environnement et de renforcer la protection des droits environnementaux des citoyens, en vue d'assurer une utilisation plus rationnelle et la protection plus consciente de l'environnement et de donner une impulsion forte et constante au développement durable.
Deuxièmement, suivre avec détermination la voie de développement vert. L'homme n'est ni esclave ni maître de la nature, il doit être son ami. Maintenir l'équilibre entre le développement humain et la protection de l'environnement reste une mission éternelle pour nous tous. Actuellement, le développement vert prend son essor dans le monde. Le développement des industries vertes de l'économie d'énergie et de la préservation de l'environnement, l'innovation des technologies vertes, la production de produits verts, le développement de l'énergie verte, et l'encouragement de la consommation verte, tout cela aide non seulement à diminuer les tensions entre développement économique, ressources et environnement, mais permet aussi de créer une nouvelle demande et d'offrir de nouveaux emplois. L'« écologisation » de l'économie n'est pas un fardeau pour la croissance, mais plutôt un moteur ; elle est un moyen efficace pour parvenir au développement durable. Nous devons développer vigoureusement l'économie verte, en vue de réaliser le gagnant-gagnant tant pour le développement que pour la durabilité.
Troisièmement, renforcer la gouvernance mondiale en matière de développement durable. Un consensus sur le développement durable a été dégagé dans le monde, mais les actions communes sont insuffisantes et déséquilibrées. Il est donc nécessaire de renforcer la coopération internationale et d'améliorer la gouvernance mondiale. Pour ce faire, nous devons veiller à la fois à la croissance économique, au progrès social et à la préservation de l'environnement au lieu de nous limiter simplement à la gouvernance environnementale, et nous en tenir au principe de responsabilités communes mais différenciées pour que les pays en développement aient droit au développement équitable et qu'ils assument les responsabilités prenant en compte leur capacité. Il nous faut respecter le droit autonome de chaque pays dans le domaine du développement durable et accroître la représentation et la voix au chapitre des pays en développement dans la gouvernance mondiale du développement durable, plutôt que d'ériger des barrières vertes. Les pays développés doivent honorer effectivement leurs engagements d'APD pour fournir aux pays en développement les ressources financières et les technologies avancées suffisantes, et renforcer leurs capacités de protection environnementale et de développement durable.
Les pays nordiques sont initiateurs et pionniers de la protection de l'environnement et du développement durable, et ils sont à l'avant-garde dans la promotion du développement harmonieux entre l'homme et la nature. Au fil des ans, la Suède a fourni une assistance précieuse à la Chine sur le plan du renforcement des capacités dans des domaines corrélatifs. La Chine et la Suède ont mené une coopération pragmatique et fructueuse dans des projets de coopération liés à la réduction des émissions de dioxine dans la fabrication du papier, à la prévention et au traitement de la pollution au mercure et aux énergies renouvelables, ainsi qu'à l'éco-ville et à l'éco-parc dans la région de Caofeidian, province du Hebei, la ville de Gongqingcheng, Jiangxi, et le lac Taihu à Wuxi. Autant de bons exemples de coopération verte entre les pays développés et les pays en développement, que j'apprécie vraiment. Lors de ma présente visite, la Chine et la Suède ont publié un document-cadre sur le renforcement de la coopération stratégique dans le développement durable, nous établirons un partenariat de coopération pérenne dans les échanges de personnel, la recherche conjointe, le dialogue politique, la coopération industrielle et dans les enceintes multilatérales. Je suis convaincu que cela va insuffler une nouvelle vitalité au resserrement des relations bilatérales et à la promotion du développement partagé.
Pour l'homme, il y a encore de nombreuses inconnues en matière de loi naturelle et de développement socio-économique. J'espère que la réunion d'aujourd'hui n'est pas qu'un événement commémoratif. Elle est également une réflexion et un engagement. L'ancien premier ministre suédois Olof Palme disait que la politique était une question de volonté. Une expression antique chinoise dit bien : « Lorsqu'ils s'unissent comme un seul homme, les frères peuvent être si forts qu'ils sont invincibles. » Nous n'avons qu'une planète Terre, notre foyer commun. Nous avons la responsabilité de joindre nos efforts pour le protéger, éviter un « printemps silencieux » et préserver la nature où les oiseaux chantent et où les fleurs enivrent de leur parfum. |