Le vice-premier ministre chinois du Conseil des affaires d'Etat, Li Keqiang, a prononcé un discours lors de la cérémonie d'ouverture du deuxième Sommet mondial des think-tanks, qui s'est déroulé le 25 juin 2011 à Beijing. Il a notamment insisté sur le fait que la communauté internationale devait davantage coopérer et s'employer à perfectionner et réinventer la gouvernance économique mondiale, promouvoir une croissance solide, durable et équilibrée de l'économie mondiale, ainsi qu'un développement mutuel des différents pays.
Il a présenté une proposition en cinq points visant à perfectionner la gouvernance économique mondiale.
Premièrement, renforcer la gouvernance économique mondiale est essentiel pour le développement économique global. La crise financière internationale a révélé les défauts du système financier international et la déficience du mécanisme de gouvernance économique mondiale. Afin d'accroitre la capacité de prévention des crises financières, tous les pays doivent continuer à conjuguer leurs efforts et à renforcer leur coopération, tout en s'employant à perfectionner et réinventer la gouvernance économique mondiale. Lors de l'élaboration de nouveaux mécanismes, il sera nécessaire d'observer le principe du respect mutuel et de la prise de décision collective, d'augmenter la représentation et le droit à la parole des économies émergentes et des pays en développement. La Chine est le plus grand pays en développement du monde. Elle est prête à relever les défis mondiaux et à partager les opportunités de développement avec les autres pays et à pousser l'ordre économique international vers un développement plus juste et plus raisonnable.
Deuxièmement, perfectionner le système financier est une étape clé de l'élimination des causes de la crise financière. Actuellement, certaines contradictions profondes ayant entraîné la crise financière persistent encore. La communauté mondiale doit renforcer le contrôle sur l'innovation financière et la circulation des capitaux, maintenir une gestion rationnelle et stable des principales monnaies de réserve, promouvoir l'établissement d'un système juste, bienveillant et ordonné de la finance internationale.
Troisièmement, il faut veiller à ce que les efforts de relance de l'économie mondiale ne provoquent pas de crise inflationniste à l'échelle internationale. Face au défi de l'inflation mondiale, il ne suffit pas de compter sur les efforts d'un seul pays. Il faut renforcer la communication entre les pays et la coordination macro-économique et politique. Cela devrait non seulement permettre de relancer et maintenir la croissance économique, mais aussi de juguler et de réduire l'inflation.
Quatrièmement, afin de promouvoir un développement économique durable, il faut maintenir la mondialisation économique et le libre-échange. La libéralisation commerciale est un moteur important du développement économique mondial et une condition sine qua non de la reprise économique totale. La communauté internationale doit poursuivre fermement l'orientation de la globalisation économique, s'opposer et résister énergiquement au protectionnisme concernant le commerce et l'investissement, promouvoir l'établissement d'un système de commerce multilatéral équilibré, profitable à tous et orienté vers un résultat gagnant-gagnant, afin de permettre aux peuples de tous les pays de partager ensemble les fruits du libre-échange.
Cinquièmement, réduire l'écart de développement entre le Nord et le Sud est une démarche fondamentale permettant de stimuler la prospérité mondiale de façon durable. La communauté internationale doit inscrire le problème Nord-Sud comme urgent sur l'ordre du jour mondial, considérer le soutien aux pays sous-développés comme un aspect essentiel de la promotion de l'équilibre économique mondial, fournir des ressources économiques importantes et une meilleure garantie institutionnelle à ces pays susmentionnés, tout en augmentant sa propre capacité de développement.
Li Keqiang a par ailleurs présenté les points essentiels de l'application du XIIe plan quinquennal de la Chine et les projets spéciaux que la Chine est en train d'élaborer. Il a indiqué que dans les cinq ans à venir, la Chine allait accélérer la mutation de son mode de développement économique, plus axé sur le développement scientifique, essayer de maintenir un développement économique stable et rapide, réajuster la structure économique, gérer les prévisions d'inflation, se baser sur la situation actuelle pour envisager des plans à long terme et promouvoir un développement économique rapide et pérenne afin de favoriser un progrès social harmonieux. La Chine va œuvrer en faveur d'un fonctionnement stable de l'économie, accroitre la demande intérieure, promouvoir énergiquement un développement vert, harmoniser le développement économique et social, approfondir la réforme et l'ouverture, promouvoir la réforme dans tous les domaines et appliquer une stratégie d'ouverture plus active afin de permettre aux changements entrepris de pénétrer l'ensemble des domaines du développement socioéconomique. Cela profitera non seulement au peuple chinois, mais génèrera également des opportunités de développement pour les autres pays.
La cérémonie d'ouverture a été présidée par Zeng Peiyan, président du Centre des échanges économiques internationaux de Chine. Jiang Zhenghua, Tang Jiaxuan et Xu Kuangdi y ont participé.
Henry Alfred Kissinger, ancien secrétaire d'Etat américain, John Prescott, ancien vice-premier ministre britannique et Grzegorz W. Kolodko, ancien vice-premier ministre polonais, ont participé à la cérémonie d'ouverture et ont pris la parole.
Plus de 500 personnes ont participé à la cérémonie d'ouverture, notamment les responsables des départements concernés du Conseil des affaires d'Etat de Chine, les anciennes hautes personnalités de la politique étrangère, les responsables des organisations internationales concernées, les représentants des think-tanks chinois et étrangers et les représentants des entreprises chinoises.
Le deuxième Sommet mondial des think-tanks a été organisé par le Centre des échanges économiques internationaux de Chine sur le thème « gouvernance économique mondiale : responsabilité partagée ». Dans ce cadre, les participants ont discuté des questions liées à « la situation économique et à la maîtrise de l'inflation » et « au G20 et à la réforme du système monétaire international ». Les quatre sous-forums du sommet se sont focalisés sur « la sécurité énergétique et l'énergie nucléaire », « le transfert industriel et la réorganisation », « le roulement des capitaux et l'environnement de l'investissement » et sur « la gouvernance économique mondiale et le rôle des think-tanks ». |