Le 27 mai 2011, à Pretoria (Afrique du Sud)
Je suis ravi d'avoir l'occasion de rencontrer, au cours de ma visite amicale en Afrique du Sud, les anciens et nouveaux amis des milieux industriels et commerciaux. Depuis toujours, tous les amis de ces milieux ont fait des efforts soutenus, et apporté une contribution active à l'approfondissement de l'amitié entre les peuples des deux pays et la promotion de la coopération pragmatique. Ici, j'exprime au nom du gouvernement et du peuple chinois mes sincères salutations et remerciements à vous tous.
La Chine et l'Afrique du Sud, grands pays en développement influents, ont de larges intérêts communs et de revendications de développement semblables. Approfondir la coopération économique et commerciale entre ces deux pays s'adapte non seulement aux intérêts fondamentaux des peuples des deux pays, mais favorise aussi le renforcement de l'unité et de la coopération des pays en développement. Ma présente visite a pour but principal de permettre à la coopération économique et commerciale sino-sud-africaine d'accéder à un nouveau palier, un sujet dont nous avons beaucoup parlé avec le dirigeant sud-africain. Nos deux parties ont hautement apprécié les progrès économiques et commerciaux obtenus ces dernières années, illustrant pleinement le désir d'élévation de la qualité et du niveau de la coopération. Il faut dire que la coopération économique et commerciale sino-sud-africaine a une bonne base, un grand potentiel de développement et de nombreuses conditions favorables. La Déclaration de Beijing signée en août dernier par les deux chefs d'Etat, la 3e rencontre des dirigeants du BRICS tenue à Hainan (Chine) il y a peu et l'adhésion de l'Afrique du Sud au mécanisme du BRIC ont créé une nouvelle plate-forme pour approfondir la coopération Chine-Afrique du Sud. Nous devons développer les concepts d'égalité, d'ouverture et de tolérance, saisir ces rares opportunités, et valoriser les avantages respectifs, afin que la coopération économique et commerciale sino-sud-africaine puisse connaître un grand développement. Je pense que cette question vous préoccupe tous. Je saisis cette occasion pour vous présenter mon point de vue sur cette coopération.
Premièrement, il faut renforcer la coopération en matière d'investissement. Ces dernières années, la coopération économique et commerciale Chine-Afrique du Sud a connu un développement rapide, en remportant des résultats remarquables. L'an dernier, le volume des échanges bilatéraux a atteint 25,7 milliards de dollars américains, représentant un cinquième du volume des échanges entre la Chine et l'Afrique. La Chine est le plus grand partenaire commercial et le plus grand marché d'exportation des produits sud-africains dans le monde, et l'Afrique du Sud est le premier grand partenaire commercial de la Chine en Afrique. En comparaison avec le développement rapide du commerce bilatéral, nous devons constater que la coopération en matière d'investissement entre la Chine et l'Afrique du Sud semble un peu à la traîne, bien que le rythme de croissance soit rapide, l'envergure générale demeure faible ; elle est incompatible avec la puissance économique des deux pays. Aujourd'hui, le volume des investissements non financiers de la Chine vers l'Afrique du Sud a atteint 2,37 milliards de dollars, se classant au quatrième rang en Afrique, et le volume des investissements directs de l'Afrique du Sud vers la Chine, 600 millions de dollars. Cela signifie que l'élargissement de la coopération en matière d'investissement bilatéral offre un grand potentiel de développement. La Chine est un marché de consommation de 1,3 milliard d'habitants, son agrégat économique s'est classé au deuxième rang mondial, elle se trouve actuellement dans un processus de stimulation en profondeur de l'industrialisation et de l'urbanisation, et a une grande demande en investissements. L'Afrique du Sud est la plus grande économie du continent africain, et un grand pays producteur de ressources minérales dans le monde ; comme elle a de bonnes relations économiques et commerciales avec les autres pays africains, elle peut jouer un rôle d'entraînement pour toute l'économie africaine. Il faut signaler que l'Afrique du Sud accueille le plus grand nombre de succursales établies par les institutions financières chinoises en Afrique. La Banque industrielle et commerciale de Chine a financé 5,46 milliards de dollars à la Standard Bank d'Afrique du Sud pour entrer dans son capital, et la Standard Bank d'Afrique du Sud a également installé un bureau de représentant à Beijing. Tout cela a fourni des conditions favorables à nos deux pays pour approfondir et élargir la coopération en matière d'investissement. En effet, certaines entreprises performantes ont déjà investi en obtenant de bons succès. Par exemple, le téléviseur Hisense produit en Afrique du Sud par le groupe Hisense s'est bien vendu dans ce pays et chez ses voisins. De grandes entreprises chinoises comme ZTE, Huawei, Sinosteel et Jiuquan Iron & Steel (Group) Co., Ltd. se sont installées en Afrique du Sud. La bière Xuehua produit avec les capitaux mixtes par le SAB de Chine représente 13% du marché chinois de la bière. Et Tencent, coopération Chine-Afrique du Sud, est bien connu par les internautes chinois. Tout cela montre que tant qu'on saisit pleinement toutes les opportunités, et qu'on assure des avantages mutuellement bénéfiques, la coopération en matière d'investissement entre la Chine et l'Afrique du Sud peut se déployer pleinement.
Deuxièmement, il nous faut élargir le domaine de la coopération. La Chine et l'Afrique du Sud ont lancé leur stratégie de développement socioéconomique respective. Le XIIe plan quinquennal de la Chine accorde une place importante à la restructuration économique et à la promotion de la montée en gamme des industries. Dans les cinq années à venir, la Chine mettra l'accent sur la transformation et l'amélioration des industries manufacturières traditionnelles, la formation et le développement des industries émergentes stratégiques, le développement rapide du secteur tertiaire moderne, l'exploitation et l'utilisation des énergies nouvelles et propres. Selon la « nouvelle ligne de croissance », l'Afrique du Sud mettra l'accent d'ici à dix ans sur le développement des infrastructures, l'agriculture, l'industrie minière, l'industrie manufacturière, le tourisme et le secteur tertiaire, et fera en sorte que son économie emploie davantage de main-d'œuvre. Cela fournit des opportunités rares et de grands espaces pour élargir le champ de la coopération. Nous devons voir que depuis la réforme et l'ouverture il y a plus de trente ans, la Chine est devenue un grand pays manufacturier, en particulier, elle a accumulé des expériences dans les domaines des infrastructures et de l'exploitation des nouvelles énergies. La Chine constitue aussi la plus grande source de touristes du monde. Le nombre de touristes chinois à l'étranger a atteint l'an dernier 57,4 millions de personnes. L'Afrique du Sud est riche en ressources minérales, ses industries minières et manufacturières sont relativement développées, elle possède des technologies avancées dans les domaines de l'exploitation des puits profonds, de l'utilisation des mines abandonnées et de l'industrie chimique du charbon. Parallèlement, l'Afrique du Sud a des paysages naturels et humains envoûtants, les ressources touristiques sont favorisées par la nature. Développer la coopération dans les domaines de la transformation de la montée en gamme de l'industrie manufacturière, des infrastructures, de l'exploitation et de l'utilisation de nouvelles énergies, de l'économie d'énergie, de la protection de l'environnement, de l'économie à faible teneur en carbone, du tourisme, du service et du commerce s'adapte à la demande de la stratégie de développement des deux pays, aide à mettre en valeur les avantages complémentaires, et pourrait constituer les éléments phares de la coopération économique et commerciale Chine-Afrique du Sud.
Troisièmement, il faut améliorer l'environnement de la coopération. Ces dernières années, la partie chinoise a beaucoup travaillé pour l'amélioration de l'environnement en matière de coopération économique et commerciale sino-africaine, et encouragé l'entrée de davantage de produits africains sur le marché chinois à travers l'élargissement du champ des marchandises exemptées de droits de douanes et l'établissement du centre de vente des produits africains. La Chine a aussi dirigé et encouragé les entreprises chinoises à investir en Afrique par l'établissement du Fonds de développement Chine-Afrique et la fourniture des prêts préférentiels et de crédit acheteur sur l'exportation préférentielle. Parallèlement, la Chine et l'Afrique du Sud ont établi des mécanismes de coopération bilatérale comme la commission nationale bilatérale, le Comité mixte économique et commercial et le dialogue stratégique, et signé plusieurs accords de coopération économique et commerciale bilatérale afin de promouvoir et protéger les investissements, d'éviter les doubles impositions, de renforcer la coopération scientifique et technique, et d'améliorer la quarantaine animale et végétale. Il faut dire que l'environnement de la coopération économique et commerciale sino-sud-africaine est bon dans l'ensemble. Pour élargir l'envergure et le domaine de la coopération, les deux parties doivent ouvrir davantage leur marché, promouvoir réellement la libéralisation et la facilitation du commerce et des investissements, s'efforcer d'éliminer les obstacles au commerce et aux investissements sous diverses formes, et créer ensemble un environnement de coopération plus facile et plus efficace. Il faut mettre en valeur le rôle du mécanisme de coopération existant et régler judicieusement les frictions et les différends selon les principes du respect mutuel, de la consultation égalitaire, et de la prise en considération des préoccupations de l'autre partie, afin d'assurer le développement sain de la coopération économique et commerciale entre les deux pays.
La coopération économique et commerciale est la base matérielle du partenariat stratégique global et la garantie importante du maintien des relations dynamiques entre les deux pays. Les bonnes relations politiques entre la Chine et l'Afrique du Sud doivent promouvoir le développement des relations économiques et commerciales, et ce dernier insufflera une nouvelle force motrice pour le développement des relations sino-sud-africaines. Ici, je veux souligner qu'il faut renforcer et approfondir le réalisme de la coopération économique et commerciale, le plus important étant de faire valoir le rôle central des entreprises. Les entreprises sont la partie principale du marché, des investissements et de la coopération économique et commerciale. Tant que l'on renforce la coopération entre les entreprises, que l'on met en valeur l'enthousiasme, l'initiative et la créativité des entreprises, et que l'on stimule la coopération sur de grands projets, la coopération économique et commerciale sino-sud-africaine pourra connaître des progrès remarquables. Le gouvernement chinois continue à encourager les entreprises chinoises capables et prestigieuses pour leurs investissements dans des industries en Afrique du Sud, et accueille également les entreprises sud-africaines à investir en Chine.
Vous tous réunis ici êtes des praticiens et des défricheurs actifs de la coopération économique et commerciale sino-sud-africaine. Vous avez beaucoup d'expérience en la matière. J'ai la conviction que tout le monde pourra saisir les opportunités, les développer, travailler dans un esprit novateur et entreprenant, créer de nouveaux succès, et promouvoir ensemble une coopération économique et commerciale sino-sud-africaine grande, large et avancée.
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