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Les prêts chinois aux PED dépassent ceux de la Banque mondiale



Selon les statistiques de la Chine et des autres pays débiteurs, pendant ces deux dernières années, les prêts chinois accordés aux pays émergents et pays en développement ont dépassé ceux de la Banque mondiale. La Chine est aussi un pays en développement. Alors, pourquoi a-t-elle autant prêté aux autres PED ? Et comment ces prêts sont-ils utilisés ? Pour répondre à ces questions, l'édition internationale du Quotidien du peuple a reçu Li Lianfa, professeur adjoint au département des finances de l'Institut économique de l'université de Beijing, et Dr. Lu Jialin.

La loi du marché conditionne la hausse des prêts

Question : Comment expliquez-vous l'augmentation des prêts chinois aux PED ?

Réponse : Depuis la crise financière mondiale de 2008, l'économie de différents pays a plongé. La Chine ayant appliqué une politique financière et monétaire active et efficace, elle a connu une forte croissance économique, une augmentation continue de sa balance commerciale et de ses réserves de devises au cours de cette crise. D'une part, une grande majorité de pays émergents et de pays en développement avaient besoin de prêts étrangers pour dynamiser leur économie afin de redresser l'impact négatif apporté par la crise. D'autre part, la Chine avait pour but de garantir la préservation et la revalorisation de ses réserves de devises, et de multiplier ses projets d'investissement à l'étranger. La volonté des deux côtés a permis à la Chine d'augmenter ses prêts aux PED.

En outre, la position internationale d'investissement (PII) de la Chine a connu une augmentation continue ces dernières années. Objectivement, la Chine avait besoin d'augmenter ses investissements financiers à l'étranger.

Avant 2008, les investissements en devise étrangère chinois étaient orientés principalement vers les pays développés occidentaux. Mais avec la détérioration de l'environnement financier international depuis la crise, les institutions financières des pays développés n'ont plus constitué le premier choix pour les investissements chinois ; ces derniers se sont tournés vers les économies émergentes ayant des ressources abondantes, des avantages politiques, tout en réalisant des profits. Par conséquent, augmenter les prêts aux pays en développement s'adapte aussi aux intérêts de la Chine.

Le prêt à bas taux : une aide économique

Q. : Comment aider les pays en développement avec des prêts à bas taux d'intérêt ?

R. : Actuellement, les prêts chinois aux PED sont principalement destinés à la construction des infrastructures locales. Les accords réalisés sont : échanges « prêts contre pétrole » avec la Russie, le Venezuela et le Brésil ; fourniture de prêts à une société indienne afin de lui permettre d'acheter des équipements électriques ; construction de HLM en Syrie ; projets d'infrastructures au Ghana, et accord ferroviaire avec l'Argentine. Tous ces projets ont une grande efficacité économique et sociale pour des pays en développement concernés, actuellement en plein marasme économique. Les prêts à bas taux chinois peuvent aider les pays sous-développés à se tirer du «piège de la pauvreté » ; ces prêts sont donc des mesures d'assistance économique de la Chine aux pays sous-développés.

La Chine se trouve actuellement dans une phase de développement, mais elle déploie des efforts pour aider les PED à améliorer davantage le niveau de vie de leur population et à développer l'économie, et pour contribuer à la reprise de l'économie mondiale et à l'établissement d'un système financier mondial gagnant-gagnant.

Booster le développement des pays débiteurs

Q. : Comment perfectionner le système des crédits ?

R. : A l'avenir, la Chine doit créer une politique rationnelle de gestion du risque des crédits à l'étranger, afin d'éviter les risques. Historiquement, l'aide en prêts aux PED était risqué. Plusieurs fois, ces sommes n'ont pas été recouvrées à cause de l'environnement politique et social des pays débiteurs. En général, la capacité de remboursement des pays en développement est faible. Les banques commerciales doivent savoir rester prudentes.

D'une part, il faut examiner minutieusement les projets de crédits, afin d'assurer leur qualité. La diminution du risque réside dans le choix de projets, c'est-à-dire qu'il faut analyser si ces projets pourront apporter des bénéfices directs aux pays débiteurs et favoriser le développement à long terme de leur économie.

Le risque ne dépend pas du montant et des conditions du prêt. Il importe que ces projets puissent donner de bons rendements et une impulsion au développement économique des pays emprunteurs. Faute de quoi, chaque crédit deviendrait une charge supplémentaire pour ces pays. Ainsi, il ne faut évaluer le risque d'une manière trop simpliste. Un vieux dicton chinois dit qu'il vaut mieux apprendre à pêcher à quelqu'un que de lui donner un poisson. Ainsi, il faut donc renforcer le contrôle sur le choix du projet et la gestion du crédit, pour permettre aux projets de produire les résultats escomptés, et booster le développement des pays débiteurs. De cette façon, le développement durable de l'économie et des dettes des pays débiteurs pourra être réalisé.

D'autre part, on doit profiter des gages pour minimiser les risques dans les prêts à l'étranger. Les profits doivent être assurés sur la base de la sécurité. Si la capacité de remboursement du débiteur est restreinte, la Chine peut accepter de mettre d'abondantes ressources locales en gage. En effet, le « gagnant-gagnant » doit d'abord être établi sur la base de la sécurité, ce n'est qu'ensuite que l'on doit prendre en compte le profit.


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