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Les académiciens américains d'origine chinoise révèlent le secret de leur réussite



L'Académie nationale d'Ingénierie américaine (ANIA) a publié le 8 février 2011 la liste de ses 68 nouveaux académiciens, composée de 9 étrangers, dont 4 sont d'origine chinoise : Min H. Kao, PDG de Garmin, leader mondial de la localisation par satellite, Fred C. Lee, directeur de la faculté d'électronique et de génie informatique de l'Institut polytechnique de Virginie, Donald Liu, ancien vice-président du Bureau maritime de Houston, et Yulun Wang, inventeur du bras robotique à usage chirurgical.

L'attaché de presse de l'ANIA a expliqué au Quotidien du peuple que l'ANIA faisait partie des quatre académies nationales scientifiques, avec l'Académie nationale des Sciences, l'Académie nationale des Sciences médicales et le Conseil national pour la recherche scientifique. L'ANIA est le plus grand groupement académique d'ingénierie des Etats-Unis, y siéger est donc un honneur suprême. Aujourd'hui, l'ANIA compte 2 290 académiciens, dont 202 sont d'origine étrangère.

Elire les académiciens en fonction de leurs performances

Récemment, le président américain Obama a souligné à maintes reprises l'importance des énergies renouvelables, le domaine de recherche de Fred C. Lee. « En me faisant académicien, on reconnaît ma contribution, mais on montre aussi que les Etats-Unis s'intéressent de près aux disciplines émergentes », a dit Lee au journaliste. La Chine se focalise sur le développement des technologies électroniques du génie électrique, technologies clés des nouvelles sources d'énergie comme l'éolien, le solaire et l'électricité produite par les piles à combustible. Mais, avant la récente publication de la liste des nouveaux académiciens, aucun spécialiste de ces domaines n'avait été élu à l'ANIA.

Jiang Zhenying, président du comité de supervision de la Chinese Scholar Association USA, estime que l'ANIA tenait compte de la réalité, et attachait de l'importance aux réussites sans précédent dans le secteur. Parfois, c'est une personne qui semble être honorée, mais en réalité, il est toujours question de l'influence de cette contribution. « Par exemple, il y a 20 ans, Min H. Kao a développé le premier GPS, puis il a créé une société avec son équipe pour le produire », explique-t-il.

He Zhiming, directeur du centre de contrôle de la cellule de l'Institut polytechnique relevant de l'université de Californie, élu académicien en 1997, a détaillé au Quotidien du peuple la composition de l'ANIA : établissements de recherche universitaires pour moitié, et industrie et gouvernement pour les 50 % restants. Pouvoir espérer être élu académicien, il faut remplir trois conditions : avoir grandement contribué à son domaine, avoir produit une œuvre nouvelle, et être apte à faire avancer son domaine de recherche. Une dernière condition, non écrite, concerne l'innovation, l'inventivité et la créativité.

La culture chinoise, principal facteur de réussite

Le Quotidien du peuple a souligné que la plupart des académiciens attribuaient leur réussite à l'influence de la culture chinoise.

« Pour devenir un homme droit et accompli, le comportement est primordial. Ma réussite est directement liée à mon environnement, au contexte et aux professeurs que j'ai rencontrés », a révélé Fred C. Lee au journaliste. La culture chinoise dont je suis le témoin vivant, et l'influence de mon directeur de thèses aux Etats-Unis ont jeté les bases de ma réussite. Fred C. Lee a gardé d'excellentes relations avec cet homme qui lui a appris la technique et la vie. « Un proverbe chinois nous incite à : considérer l'enseignant d'un jour comme le père de toute une vie », rappelle le jeune académicien. Se nourrir de deux cultures est assurément bénéfique.

He Zhiming, spécialiste des turbulences, des nanofluides et des bionanotechnologies, a expliqué au Quotidien du peuple qu'arrivé à un certain niveau, la recherche se nourrit de philosophie, d'art et de culture. « Lorsque j'ai réalisé des percées, ce n'est pas grâce aux équations, c'est la culture chinoise qui m'a inspiré. Dans mes recherches, on travaille à l'échelle un milliardième de mètre. C'est impossible si l'on n'a pas une vision globale.

Zhang Xiang, d'origine chinoise, professeur de l'université de Californie Berkeley et directeur du centre national de recherche sur les nanotechnologies, a été élu académicien en 2010. Selon ce scientifique, la culture chinoise privilégie la poursuite de la connaissance, et les Chinois sont travailleurs et curieux. Bien que l'Occident ait adopté depuis longtemps un point de vue rationnel, en réalité, la culture chinoise a toujours été rationnelle et holistique.

Education chinoise et éducation américaine

Plusieurs académiciens d'origine chinoise maintiennent des contacts étroits avec les milieux scientifiques de la partie continentale chinoise. Spectateurs et acteurs des différences culturelles, ils peuvent observer les divergences en matière d'éducation.

« En Chine, les parents se focalisent sur l'éducation, et font tout pour que leurs enfants intègrent les meilleures universités du pays. Les écoles primaires et secondaires chinoises mettent l'accent sur les examens, alors qu'en Occident, c'est la créativité des élèves qui est encouragée. Une fusion de ces deux approches serait parfaite. Certains estiment que l'éducation à la chinoise anéantit la créativité des enfants, j'aurais tendance à nuancer. En fait, la créativité s'exprime facilement dans un bon environnement, mais le socle de connaissances prodigué en Chine ne sera pas appris en changeant d'environnement », a estimé Zhang Xiang.

He Zhiming est actuellement président de la Commission de conseil de l'Institut polytechnique relevant de l'université de Beijing, et conseiller spécial du président de l'Université de Nanjing ; il maintient des relations étroites avec les milieux scientifiques chinois. Pour lui, l'éducation orientale peut former d'excellents ingénieurs, mais pas les meilleurs. « Dans mon laboratoire, les élèves viennent de Chine, des Etats-Unis et d'Europe en égale proportion. Les Chinois sont de véritables encyclopédies, alors que les Américains ont énormément d'imagination », explique-t-il. La Chine est un grand pays, et a donc besoin de toutes les compétences, surtout des meilleures. Tout en conservant ses atouts, l'éducation en Chine doit absorber les bonnes pratiques étrangères.


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