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Considérer l'approfondissement de la confiance mutuelle comme la base, et la création d'une prospérité commune comme un objectif



– Situation et perspectives de la coopération Chine-UE en matière d'investissement industriel

Xu Xianping, directeur adjoint de la Commission nationale du développement et de la réforme

La Chine est le plus grand pays en développement du monde, et l'Union européenne (UE), le plus grand groupe de pays développés. Approfondir la compréhension mutuelle entre ces deux économies majeures et entamer une coopération en matière d'investissement industriel plus approfondie constitue une base importante pour la consolidation et le développement du partenariat global stratégique Chine-UE. Dans ce nouveau siècle, avec l'établissement d'une économie de marché socialiste en Chine, l'amélioration progressive de l'environnement de l'investissement, ainsi que la montée en puissance des entreprises chinoises, la Chine et l'UE ont renforcé leur large coopération dans les domaines des hautes et nouvelles technologies, des transports, de l'énergie, de la protection de l'environnement et des télécommunications, tout en remportant des résultats fructueux, et en jouant un rôle moteur pour promouvoir la coopération économique bilatérale.

1) Grande croissance des investissements mutuels. L'UE est la quatrième source d'investissements étrangers de la Chine. Fin 2009, les 27 pays de l'UE ont créé 31 874 entreprises en Chine, avec un investissement réel de 68 milliards de dollars. De janvier à novembre 2010, l'UE a investi 5,964 milliards de dollars en Chine et 1 491 entreprises européennes s'y sont implantées, +13 % en glissement annuel. Fin 2009, la Chine a utilisé 21,4 milliards de dollars des prêts gouvernementaux à conditions préférentielles de 20 pays européens avec. Tous ces capitaux ont été destinés aux infrastructures, à la lutte contre le changement climatique, à l'économie d'énergie et à la diminution des émissions polluantes, à l'énergie, aux transports, à l'éducation, aux soins médicaux et à la sécurité publique. Ces dernières années, les investissements chinois en Europe ont connu une augmentation rapide. Fin 2009, les investissements directs chinois à l'étranger ont couvert les 27 pays membres de l'UE, les investissements ont atteint 6,277 milliards de dollars ; et près de 1 400 entreprises chinoises installées dans l'UE ont recruté 15 000 employés locaux. En 2009, les flux d'investissement chinois en UE ont atteint 2,97 milliards de dollars, 5,3 % de la totalité des investissements à l'étranger, soit 5,35 fois plus que l'année précédente. La coopération en matière d'investissement en UE concerne le commerce, les services, l'industrie manufacturière et les finances. Il y a peu, certains grands projets ont été approuvés tels que le centre touristique européen Shanghai-Hambourg en Allemagne, financé par le Jardin Yuyuan à Shanghai, le centre de R&D et le centre de construction mécanique européens créés par Sany Heavy industry en Allemagne, le projet de coopération entre China Aluminum International Engineering et Rio Tinto, le projet de fibre de carbone du Groupe international de la fibre de carbone, racheté par Hina-bluestar en Grande-Bretagne, et le projet de coopération entre Citic Heavy Machinery et une grande société espagnole.

2) Excellents résultats dans les projets de coopération importants. Dans le domaine de l'aviation civile, la chaîne d'assemblage final de l'Airbus A320 à Tianjin est un bon exemple de la coopération Chine-UE en matière d'investissement industriel. Les livraisons ont déjà commencé. L'entreprise chinoise a participé avec succès au projet de l'A350, et est l'unique fournisseur du gouvernail de direction, des ascenseurs et du carénage sur le ventre, et a mené avec Eurocopter la recherche et le développement de l'hélicoptère Z15. La chaîne d'assemblage final de l'A320 à Tianjin a joué un rôle de premier plan dans la promotion de la coopération économique et commerciale entre l'Aviation civile chinoise et Airbus. Entre 2005 et 2009, la Chine a acheté 410 appareils A320. En novembre 2010, au cours de la visite d'Etat du président chinois Hu Jintao en France, la partie chinoise a signé un accord pour l'achat de 102 avions supplémentaires.

Dans le domaine ferroviaire, la coopération entre la Chine et la société Siemens a stimulé le développement de la construction des lignes à grande vitesse en Chine. Les deux parties ont entrepris une coopération tous azimuts dans les domaines des trains, des signaux de communication, du système d'alimentation de traction électrique, de l'intégration systématique, des chemins de fer en béton coulé, de l'aiguillage rapide, de l'électrification, du conseil et de la surveillance des travaux. Cela revêt une signification importante pour encourager la Chine à étudier les techniques avancées et l'expérience de gestion ferroviaire internationale, à améliorer son propre niveau, et a jeté une base solide pour la stratégie dite « aller vers l'extérieur » du train chinois et son développement sur le marché international.

Dans le domaine automobile, la Chine et l'UE ont réalisé de grandes avancées dans le développement de leur complémentarité, et de la stratégie de développement international combinant commerce et investissement extérieur. Les pièces détachées automobiles chinoises entrées sur le marché européen ont réduit efficacement le coût de production des véhicules. De janvier à octobre 2010, la Chine a exporté pour 9,497 milliards de dollars de pièces détachées vers l'Europe, représentant 36,7 % de la totalité des pièces exportées. Grâce à la fusion et à la réorganisation des entreprises automobiles chinoises et européennes, les bénéfices commencent à se faire ressentir. En mars 2010, le groupe chinois Geely a racheté l'unité automobile du géant américain Volvo, en réalisant une stratégie gagnant-gagnant.

Dans le domaine pétrochimique, pendant le XIe quinquennat, trois chaînes de production d'éthylène ont été construites : Shanghai Secco petrochemical, avec la Grande-Bretagne ; Nanjing Yangba, avec l'Allemagne, et Shell Nanhai de Guangzhou, avec la Grande-Bretagne. Leur capacité de production représente près de 20 % de la production chinoise totale.

Dans le domaine sidérurgique, Angang Steel et Baosteel ont mis en place des chaînes de production de galvanisation à Dalian, et de production d'acier inoxydable à Shanghai avec ThyssenKrupp (Allemagne). A Dalian, les chaînes n°1 et n°2 de production de tôles galvanisées ont déjà été mises en service avec une capacité de production annuelle de 800 000 tonnes. Les tôles laminées à froid peuvent être utilisées dans la production de carrosserie de voitures de haute qualité, comme BMW. L'atelier de laminage à froid de ThyssenKrupp, à Shanghai, a également été mis en service.

3) La coopération se développe peu à peu. Les entreprises sino-européennes coopèrent en matière de R&D technique, d'élaboration de normes, de capital-investissement, d'élargissement du marché et de formation. En jouant le rôle de forum de coopération économique et technologique sino-allemand, et en construisant la plate-forme d'échange de haut niveau pour les entreprises, les deux pays ont réalisé plus de 70 projets de coopération : TD-SCDMA, train à sustentation magnétique de Shanghai, ou encore transport du courant continu Guizhou-Guangdong. La coopération a couvert les domaines de l'information, de la biologie, de l'économie d'énergie et de la protection de l'environnement. Des entreprises chinoises comme Huawei, ZTE, Lenovo China, ou Haier, ont développé une coopération fructueuse avec des entreprises anglaises, françaises, allemandes, espagnoles et italiennes. France Télécom, Vodafone, Siemens, Alcatel-Lucent, Telefónica, Nokia, ou encore Ericsson ont par ailleurs augmenté leurs investissements en Chine, faisant du marché chinois une partie importante de leur stratégie globale.

Les économies chinoise et européenne sont complémentaires. Améliorer le niveau de coopération en matière d'investissement industriel revêt donc une signification importante. Les pays de l'UE sont des économies développées majeures, et possèdent des techniques avancées dans plusieurs domaines. Ils furent les premiers à présenter le concept « bas carbone », possèdent les techniques industrielles avancées et une solide expérience. Il y a peu, l'UE a élaboré son plan de développement économique à dix ans : « Stratégie 2020 de l'UE ». Elle a proposé de développer l'économie de la connaissance et de la création, l'économie verte et l'économie fournissant beaucoup d'emplois, ainsi que de réaliser une croissance intelligente, durable et générale. Dans ce contexte, promouvoir la coopération Chine-UE en matière d'investissement industriel, caractérisé par la complémentarité mutuelle et le résultat gagnant-gagnant, s'adapte aux intérêts communs des deux parties.

La communauté internationale lutte toujours plus contre la crise financière internationale, la transformation économique mondiale s'est accélérée, et l'optimisation de la structure industrielle a progressé : Chine et UE doivent saisir ces opportunités. Selon les principes de confiance et de respect mutuel et de coopération sincère, les deux parties doivent s'efforcer de dépasser les obstacles contemporains, respecter les intérêts fondamentaux de l'autre partie, mieux exploiter les potentialités de la coopération bilatérale, rechercher la convergence des intérêts, et former de nouvelles coopérations. La partie européenne doit reconnaître à la Chine le statut d'économie de marché à part entière, assouplir réellement les restrictions en matière d'exportation des hautes technologies vers la Chine. La partie chinoise renforcera davantage la protection de la propriété intellectuelle, normalisera et perfectionnera l'environnement du commerce et de l'investissement, encouragera activement la coopération Chine-UE en matière d'investissement industriel, et créera des conditions favorables pour réaliser le développement de l'économie réelle et la montée de la transformation industrielle des deux côtés.

Premièrement, consolider les domaines existants. Il faut libérer pleinement les potentialités de coopération technique dans les domaines des véhicules respectueux de l'environnement, des principales pièces détachées, des voitures de tourisme diesel et des véhicules commerciaux lourds, développer les équipements de transport ferroviaire et de l'aviation, promouvoir le développement des véhicules à nouvelle énergie, renforcer la recherche et la coopération en matière de normes de sécurité, de principales pièces détachées et de méthode d'évaluation de la performance des voitures électriques, et explorer la mise en place des réseaux d'installations de rechargement de batteries électriques. Concernant l'aviation, sur la base de la chaîne d'assemblage final de l'A320 et de la plate-forme du développement de gros avions chinois, la coopération entre les entreprises des deux parties sur l'A350 et la production des sous-traitants d'Airbus doit être renforcée. Il faut également étendre le champ de coopération commerciale et technologique, tant dans le domaine de la voie ferroviaire que dans celui d'Internet.

Deuxièmement, développer l'énergie propre. Il faut renforcer l'exploitation et la mise en valeur des sources d'énergies nouvelles et renouvelables, promouvoir l'exploitation des ressources pétrolières et gazières non conventionnelles comme le méthane de houille, développer le marché du photovoltaïque, de la biomasse et du réseau électrique intelligent, et entamer ensemble la recherche technique sur le couplage au réseau électrique par l'utilisation des sources d'énergies renouvelables.

Troisièmement, stimuler l'économie d'énergie et la protection de l'environnement. Il importe de renforcer la coopération technique en charbon propre, assouplir au maximum les restrictions sur le transfert technologique en matière d'économie d'énergie et de réduction des émissions polluantes, exploiter conjointement les techniques, équipements et produits de haute efficace et d'économie d'énergie, promouvoir l'industrialisation des technologies clés en matière d'utilisation cyclique et de pleine mise en valeur des ressources, généraliser les technologies, équipements et produits avancés en matière de protection de l'environnement, approfondir la coopération technique dans le traitement de l'eau et des eaux usées et de leur réutilisation, et renforcer la coopération technique en matière de recyclage des déchets.

Quatrièmement, exploiter les biotechnologies. Il faut mener activement la coopération et l'exploitation des biotechnologies dans la prévention des maladies graves, les thérapies géniques, les nouveaux vaccins et les réactifs de diagnostic, accélérer la coopération, la R&D et l'industrialisation des produits d'ingénierie biomédicale, renforcer la coopération dans les domaines de l'agriculture et des produits verts, développer ensemble l'industrie de l'élevage biologique, et promouvoir la généralisation et l'application des produits biologiques agricoles et verts, développer conjointement les produits maritimes à l'aide des biotechnologies, et stimuler le développement et l'application des biotechnologies.

Le développement de la Chine est le résultat de la réforme et de l'ouverture depuis une trentaine d'années. La Chine, pays plus ouvert, encourage les investissements européens, et les entreprises chinoises d'envergure à se développer dans les pays de l'UE. La dernière visite officielle du vice-premier ministre Li Keqiang dans trois pays européens jouera certainement un rôle de stimulation actif et puissant pour la coopération en matière d'investissement industriel de haut niveau, de large domaine et de forme diversifiée établie par les deux parties dans la nouvelle situation. Nous sommes persuadés qu'avec une attitude sincère et une action pragmatique, c'est en saisissant pleinement toutes les opportunités, en réalisant le résultat gagnant-gagnant et en promouvant la coopération en matière d'investissement industriel que l'on jettera une base solide pour l'avenir du partenariat stratégique général Chine-Europe.


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