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Consolider les performances et promouvoir le développement



― Allocution du président chinois Hu Jintao au 5e Sommet du G20 (le 12 novembre 2010 à Séoul)

Grâce aux efforts conjoints du G20 et de la communauté internationale, l'économie mondiale redémarre petit à petit. Toutefois, la demande globale reste insuffisante et il manque de nouveau pôles de croissance économique. Les pays diffèrent par leurs objectifs de politique économique, la coordination des politiques macro-économiques devient plus difficile et la reprise économique mondiale se révèle plus fragile et plus déséquilibrée. Dans les principales économies développées du monde, la relance économique manque de dynamisme, le taux de chômage stagne à un niveau élevé et les risques budgétaires et de la dette augmentent. De leur côté, les économies émergentes font face à plusieurs pressions telles que l'afflux massif de capitaux, la demande intérieure insuffisante et des risques d'inflation en hausse. Les marchés financiers mondiaux souffrent d'une trop grande volatilité, les taux de changes des principales monnaies connaissent des fluctuations considérables, les prix des principaux produits (pétrole, charbon, produits miniers et agricoles, etc.) fluctuent violemment à un niveau élevé et le protectionnisme se manifeste fortement. Tout cela montre que le profond impact de la crise financière mondiale se poursuit et que la question du développement mondial est plus saillante. Nous devons nous situer à la hauteur des intérêts communs de toute l'humanité avec une attitude responsable envers l'histoire et l'avenir, et dans un esprit de solidarité, redoubler d'efforts pour une croissance forte, durable et équilibrée de l'économie mondiale.

A cette fin, je tiens à faire les propositions suivantes :

Premièrement, améliorer le cadre institutionnel pour promouvoir la coopération et le développement. Réaliser un développement fort, durable et équilibré de l'économie mondiale revêt une signification importante pour le monde. Actuellement, l'économie mondiale se trouve dans une période cruciale de reprise ; réaliser une croissance forte est donc notre première priorité. Il y a un an, les dirigeants du G20 ont décidé, lors du Sommet de Pittsburgh, d'instaurer un cadre de croissance solide, durable et équilibrée, fournissant aux principales économies du monde une plate-forme d'intensification de la coordination des politiques macroéconomiques, y compris les pays développés et les pays émergents. A l'heure actuelle, le G20, mécanisme efficace pour la lutte contre la crise financière internationale, devient peu à peu la principale plate-forme de promotion de la coopération économique mondiale. Nous devons respecter les principes directeurs nationaux, tenir pleinement compte des différentes situations nationales et stades de développement des membres, et respecter les choix politiques et de développement de chaque pays. Les critères d'évaluation doivent être améliorés, et solidité, durabilité et équilibre doivent avoir tous trois la même importance. Il faut alors établir les critères et les appliquer intégralement. Nous devons perfectionner ce cadre, le faire passer d'une gestion d'urgence à une gouvernance de long terme, et renforcer la coordination de politiques à moyen et long terme entre les pays. Il nous faut coordonner davantage les politiques macroéconomiques, promouvoir vigoureusement la coopération internationale dans les industries émergentes et technoscientifiques, créer plus d'emplois, soutenir les pays en développement pour prendre des mesures favorables à la restructuration économique, à l'accroissement de la demande intérieure et à l'augmentation des exportations, et inciter les différents pays à compléter mutuellement leurs avantages et à réaliser la croissance mutuellement bénéfique. Tant que nous travaillons dans un esprit de partenariat mutuellement avantageux et gagnant-gagnant pour le développement, l'objectif d'une croissance solide, durable et équilibrée de l'économie mondiale sera atteint.

Deuxièmement, encourager les échanges commerciaux ouverts et promouvoir un développement coordonné. La division internationale du travail et le libre-échange, menés sur la base des ressources de chaque pays, reflètent les exigences objectives des lois économiques et se conforment au courant historique de la mondialisation économique. L'histoire moderne et contemporaine du monde le prouve : plus le commerce est libre, plus le monde se développe ; plus l'économie est ouverte, plus le développement est rapide. Dans les circonstances actuelles, nous devons faire avancer le libre-échange, honorer nos engagements pris lors des précédents sommets, nous opposer fermement à toute forme de protectionnisme, et renoncer aux mesures protectionnistes existantes. Il nous faut également réduire substantiellement les barrières au commerce et à l'investissement, élargir constamment les intérêts communs, traiter adéquatement les frictions et les différends à travers le dialogue et sur un pied d'égalité, et supprimer les restrictions sans motifs à l'exportation de produits de haute technologie, en vue de créer en commun un environnement commercial mondial libre, ouvert, juste et équitable. Nous devons favoriser la coordination, nous abstenir de la confrontation, renforcer le dialogue et élargir la coopération pour créer un bon environnement pour la croissance de l'économie mondiale mutuellement bénéfique et gagnant-gagnant. Il faut associer le commerce et le développement pour mettre en valeur l'idée du G20 de gouvernance économique mondiale axée sur le développement partagé, et avec comme devoir la réalisation de la prospérité partagée. Nous devons honorer les engagements et travailler, en maintenant le mandat de Doha, sur la base des résultats obtenus et dans le respect des textes de négociation existants, afin que les négociations du cycle de Doha aboutissent dans les meilleurs délais à des résultats complets et équilibrés, pour réaliser les objectifs de ce cycle de développement et créer un système commercial mondial ouvert et libre.

Troisièmement, améliorer le système financier pour promouvoir un développement stable. Cette année, la réforme des droits de vote au sein de la Banque mondiale et celle des quotes-parts du Fonds monétaire international ont progressé, et devraient s'achever à la date prévue. La réforme des institutions financières internationales est un processus long et dynamique, la réforme des droits de vote et des quotes-parts n'est qu'un point de départ, plusieurs tâches restant à accomplir. Nous devons continuer à promouvoir la formation de la direction des institutions financières internationales selon le principe de l'équité et du mérite, et à élever la proportion de cadres moyens et supérieurs issus des pays en développement, afin d'améliorer leur représentativité. Il nous faut aussi inciter le FMI à intensifier la surveillance et l'alerte précoce concernant les mouvements de capitaux, en vue de prévenir les impacts dévastateurs des flux de capitaux sur les économies nationales. Le renforcement de la régulation financière internationale vise notamment à équilibrer les rapports entre régulation financière et innovation financière, intervention gouvernementale et régulation du marché, et à résoudre les problèmes fondamentaux du système financier international, pour que celui-ci puisse favoriser, servir et promouvoir le développement de l'économie réelle. Nous devons suivre et évaluer, en fonction d'exigences réglementaires et statutaires, la conformité des membres du G20 avec les nouvelles normes réglementaires, et renforcer la réglementation des agences de notation, du système bancaire parallèle et des flux de capitaux transfrontaliers. Il faut aussi améliorer le système monétaire international et mettre en place un système de monnaies de réserve marqué par la stabilité de la valeur, l'émission ordonnée et le volume ajustable. Les pays émetteurs des principales monnaies de réserve doivent mettre en œuvre des politiques responsables en maintenant une stabilité relative de leurs taux de change, contribuer à renforcer les capacités des pays émergents et des pays en développement à faire face aux risques financiers, apaiser et régler progressivement les problèmes fondamentaux provoquant des risques de liquidité des devises.

Quatrièmement, réduire l'écart de développement et promouvoir un développement équilibré. Le déséquilibre se manifeste au sein de l'économie mondiale sous plusieurs aspects, notamment dans le développement du Nord et du Sud. Les raisons sous-jacentes sont les suivantes : l'ordre international est injuste, des systèmes sont déficients, et l'accès aux opportunités n'est pas légal. Fondamentalement, sans le plein développement des PED, il n'y aura pas de développement mondial véritable et, sans la sortie de la pauvreté des PMA, il n'y aura pas de prospérité mondiale durable. Il y a peu de temps, l'ONU a organisé avec succès la réunion de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, dans laquelle les parties se sont engagées à surmonter les difficultés pour travailler à la réalisation des OMD. Il s'agit à la fois d'un engagement solennel de l'ONU et d'une responsabilité partagée des membres du G20. Nous devons instaurer un partenariat de développement mondial de nouveau type, plus équitable et plus équilibré, favoriser la compréhension et la coordination mutuelles entre pays développés et pays en développement, et éviter de suivre l'ancien chemin des reproches mutuelles et de la confrontation publique. Il faut attacher de l'importance aux retombées des politiques macro-économiques du G20 sur les pays en développement, promouvoir la coopération Nord-Sud, élargir les intérêts communs, adopter un nouveau concept assurant la croissance au moyen du développement et prévenant les risques à travers la coopération, et élever l'importance de la question du développement dans l'agenda international, en vue de résoudre le problème du développement de façon globale et stratégique. Il nous faut continuer à soutenir le rôle important de l'ONU et de ses agences spécialisées dans la coopération internationale pour le développement, et renforcer le rôle de la Banque mondiale et d'autres institutions internationales au service du développement, afin de fournir une garantie institutionnelle solide à la coopération internationale pour le développement. Nous devons également encourager et généraliser le nouveau modèle de développement, et réduire les obstacles artificiels au transfert de technologie, en vue de préparer le terrain à la réalisation rapide du développement vert et durable dans les pays en développement. En outre, nous devons travailler ensemble pour faire en sorte que la Conférence de Cancun sur le changement climatique continue à suivre le principe des responsabilités communes mais différenciées, maintenir les mécanismes de négociations à double voie et du mandat fixés par la « Feuille de route de Bali », implémenter les méthodes d'atténuation, d'adaptation, de financement et de soutien technologique, suivre le principe d'ouverture, de transparence, de large participation et de consensus dans les négociations, et prêter une oreille attentive à la voix des pays en développement, en vue d'obtenir davantage de résultats positifs sur la base des réalisations de la Conférence de Copenhague sur le changement climatique, et sous la direction du consensus politique de l'« Accord de Copenhague ».

Le développement de la Chine constitue une partie importante du développement mondial. Depuis la réforme et l'ouverture, grâce à la persévérance de son peuple, la Chine a réussi à réduire de plus de 200 millions le nombre de personnes vivant dans la pauvreté absolue, et à assurer l'approvisionnement en vêtements et en nourriture à ses 1,3 milliard d'habitants. Le peuple chinois est en train d'avancer vers l'objectif du développement général d'une société de moyenne aisance. Dans le même temps, la Chine fait tout son possible pour accorder une aide sincère et désintéressée à d'autres pays en développement, et travaille activement à la coopération Sud-Sud, afin de contribuer au développement mondial.

A l'aube de la deuxième décennie du 21e siècle, le développement chinois est entré dans une nouvelle étape. Selon l'évolution de la situation nationale et internationale, la Chine a défini un objectif stratégique d'accélération de la mutation de son modèle de développement économique, objectif visant notamment à réajuster la répartition des revenus, la structure ville-campagne, la structure de développement régional et le tissu industriel, à encourager les innovations scientifiques et techniques, à développer rapidement l'agriculture moderne, la culture écologique, l'industrie culturelle et la sécurité sociale, afin de favoriser un développement socio-économique coordonné. Pour accroître la demande intérieure, la Chine a adopté une série de mesures politiques, et obtenu des résultats remarquables. En 2009, la vente au détail des articles de consommation a augmenté de 15,5 %, permettant une croissance économique de 4,1 points de pourcentage, la contribution de la consommation à la croissance remontant ainsi à 45,4 %. De janvier à septembre 2010, la vente au détail d'articles de consommation a connu une hausse de 18,3 %, et la consommation entraîne davantage la croissance économique. Dans la même période, les importations et les exportations chinoises ont respectivement augmenté de 42,4 % et 34,0 %, et l'excédent commercial a chuté de 10,5 %, améliorant la balance commerciale et la balance des paiements internationaux.

La Chine a fixé l'orientation générale de son développement pour les cinq prochaines années, et a établi des objectifs stratégiques en la matière. Tout en œuvrant au développement scientifique et à la mutation accélérée du modèle de développement économique, nous continuerons à approfondir la réforme et l'ouverture, à garantir et à améliorer le bien-être de la population, en vue de promouvoir le développement durable et relativement rapide de l'économie, ainsi que l'harmonie et la stabilité de la société. Transformer le mode de développement économique, accroître la demande intérieure et améliorer les conditions de vie du peuple, tels seront nos objectifs prioritaires dans le développement économique et social. Nous prendrons des mesures politiques pour élever le pouvoir d'achat de la population, encourager la consommation des habitants, favoriser le développement de nouveaux pôles de consommation et améliorer l'environnement de consommation. Nous continuerons à accélérer l'ajustement de la répartition des revenus nationaux, à augmenter les revenus des ménagers par divers moyens, à améliorer la sécurité sociale et à augmenter progressivement le salaire minimum. Il nous faut favoriser l'accroissement de l'ampleur du crédit à la consommation, renforcer la construction du système commercial, promouvoir la croissance soutenue et rapide des dépenses de consommation, et poursuivre nos efforts pour que la croissance soit basée sur le développement coordonné de la consommation, de l'investissement et de l'exportation. Somme toute, nous œuvrons au développement global, équilibré et durable, pour apporter une nouvelle contribution au développement de l'économie mondiale.

Faisons preuve de plus de courage et de sagesse et travaillons main dans la main au développement global du monde et à la création d'un avenir meilleur pour l'humanité.


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