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Chen Deming parle de la coopération avec l'Afrique



Chen Deming, ministre du commerce de Chine, a accordé une interview au Quotidien du peuple sur les questions relatives à la coopération économique et commerciale sino-africaine.

Agir concrètement pour le développement de l'Afrique

Appliquer au plus vite les huit nouvelles mesures visant à renforcer la coopération sino-africaine.

Quotidien du peuple: En novembre dernier, le gouvernement chinois a annoncé huit nouvelles mesures visant à renforcer davantage la coopération sino-africaine. Pourriez-vous nous dire comment ces mesures sont-elles appliquées ? Quels principes la Chine maintient-elle dans leur application ?

Chen Deming: Consolider et développer la coopération sino-africaine constitue le point central de notre politique extérieure et de notre travail prioritaire dans les échanges économiques extérieurs. En novembre dernier, la Chine a annoncé huit nouvelles mesures visant à promouvoir la coopération sino-africaine concernant la lutte contre le changement climatique, la coopération scientifique et technique, l'intensification de la capacité de financement de l'Afrique. Ces mesures recèlent une signification importante pour le renforcement des relations amicales et de la coopération économique et commerciale entre la Chine et l'Afrique ; elles sont appréciées et reçoivent un accueil chaleureux des pays africains. Du 11 au 17 janvier dernier, j'ai conduit une délégation économique et commerciale chinoise afin d'effectuer une visite dans trois pays africains - l'Ethiopie, le Mozambique et la Tanzanie - afin de renforcer la communication et la coordination avec les pays africains, et de démarrer le travail d'application des huit nouvelles mesures. C'est notre priorité sur l'Afrique dans les trois ans à venir.

Les principes maintenus dans l'application des huit nouvelles mesures

Premièrement, le Sommet de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine a présenté les huit mesures visant à renforcer la coopération pragmatique avec l'Afrique, et depuis, celles-ci ont obtenu des succès remarquables. Nous devons dresser le bilan des expériences précieuses acquises dans la pratique, ainsi qu'élaborer davantage de nouveaux plans.

Deuxièmement, il faut écouter attentivement les opinions des pays africains, mettre l'accent sur l'amélioration du niveau de vie de la population, le développement des services médicaux et sanitaires, le renforcement de la protection de l'environnement et les infrastructures correspondant aux besoins locaux réels, et lutter ensemble contre les défis mondiaux tels que le changement climatique, afin de permettre aux pays africains d'en tirer profit.

Troisièmement, il faut prendre des mesures en fonction des conditions locales, chercher la réelle efficacité, achever des réalisations de bonne qualité et de haute norme, et mettre de côté celles qui ne sont que vitrines et apparences.

Quatrièmement, il faut démarrer le plus vite possible et de manière simultanée les projets difficiles et les projets faciles. Il faut entamer les discussions sur certains projets qui ont besoins d'évaluations sur la faisabilité. En même temps, il faut commencer immédiatement le travail sur l'exemption des droits de douanes et des dettes. Nous avons commencé à signer et à échanger des lettres concernant l'exemption des droits de douanes des produits exportés vers la Chine avec les pays africains les moins développés. Nous nous efforcerons d'appliquer les mesures d'exemption des droits de douanes au milieu de l'année, et de permettre aux pays concernés d'en tirer profit le plus vite possible.

Optimiser le commerce sino-africain

Qdp: La crise financière internationale pourrait-elle impacter la coopération économique et commerciale sino-africaine ? Quel est votre point de vue sur le développement du commerce sino-africain ?

Chen Deming: En 2009, le montant du commerce a atteint 91,066 milliards de dollars, soit une baisse de 15,1 % par rapport à l'année 2008. Mais, la tendance au développement stable de la coopération économique et commerciale entre la Chine et l'Afrique n'a pas changé.

Premièrement, la baisse du montant du commerce entre la Chine et l'Afrique est étroitement liée à la chute des prix des produits en vrac, mais le volume des échanges n'a pas connu un grand déclin. Etant donné que la Chine a pris une série de mesures destinées à l'encouragement de l'importation, le commerce, surtout l'import avec plusieurs pays africains, continue d'augmenter.

Deuxièmement, contrairement à la réduction brutale des investissements internationaux dans le monde, le montant des investissements chinois en Afrique des trois premiers trimestres de 2009 a connu une croissance de 77,5 % par rapport à la même période de l'année 2008.

Troisièmement, alors que les pays africains sont assaillis par le problème du financement, nous leurs avons fournir des prêts préférentiels et des crédits acheteurs sur l'exportation destinés à la construction d'infrastructures. Le chiffre d'affaires des entreprises chinoises prenant en charge forfaitaire les travaux de construction en Afrique a franchi le cap de 20 milliards de dollars, soit une croissance de 42,3 % par rapport à l'an 2008.

Quatrièmement, la Chine a réalisé en temps voulu le travail d'application des huit mesures vers l'Afrique, l'envergure de la coopération sino-africaine continue son extension.

Avec la reprise de l'économie mondiale et l'application de ces huit mesures, la Chine conserve une pleine confiance dans la coopération économique et commerciale sino-africaine pour 2010, voire pour les années à venir.

Le commerce sino-africain maintient sa balance dans l'ensemble, mais plusieurs pays africains ont une balance défavorable avec la Chine. Par conséquent, ces dernières années, la Chine a considéré l'augmentation de l'importation de l'Afrique comme le point important de sa politique commerciale africaine. Selon ces huit mesures, la Chine appliquera d'ici à trois ans la politique préférentielle de l'exemption des droits de douane de 95 % des produits pour les pays les moins développés, dont, 60 % de ces produits bénéficieront d'un dégrèvement en 2010. Le nombre de numéros d'identification à la TVA est passé de 400 à plus de 4 700. Parallèlement, nous devons élever le niveau du commerce sino-africain, et échanger davantage de produits haut de gamme, augmenter les importations de produits finis africains, et améliorer la qualité des produits chinois destinés à l'exportation vers les pays africains.

Une mine de nouveaux emplois pour le continent africain

Qdp: Selon les statistiques, les pays africains accueillent les entreprises chinoises souhaitant investir en Afrique. Pourriez-vous présenter comment la Chine augmentera davantage ses investissements en Afrique ?

Chen Deming: Les investissements des entreprises chinoises sur le continent africain ont augmenté rapidement. En 2001, ils ne représentaient que 50 millions de dollars américains, et en 2009, plus d'un milliard de dollars. Il y aura une grande marge de développement dans les années à venir. Le continent africain est un marché important pour les entreprises chinoises, développer les investissements et la coopération sino-africains est favorable pour les deux parties. Les trois pays que j'ai visités cette fois-ci sont très intéressés aux investissements chinois, et sont disposés à faciliter l'entrée des entreprises chinoises. En vue d'encourager les entreprises chinoises en ayant les moyens à investir en Afrique, la Chine a également pris une série de mesures politiques appropriées.

Comme l'une des huit mesures, la Chine a établi six zones de coopération économique et commerciale à l'étranger dans cinq pays africains, dont la Zambie, l'Ethiopie, le Nigeria, etc. Ces zones de coopération vont s'inspirer des expériences de la zone de développement économique en Chine, et introduire massivement des investissements chinois, afin de former une chaîne industrielle et d'entraîner la transformation plus poussée des ressources locales et le développement de l'industrie manufacturière de ces pays.

A cet effet, la Chine a créé le Fonds de développement sino-africain, destiné à accorder des soutiens financiers aux entreprises chinoises et aux projets d'investissement en Afrique sous forme de participation. A présent, le Fonds a investi 540 millions de dollars dans 27 projets, qui absorberont 3,6 milliards de dollars de la partie chinoise. Nouvelle mesure de la 4e Conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine, la Chine a décidé d'accroître le Fonds de développement sino-africain jusqu'à un montant total de trois milliards de yuans.

En même temps, la Chine renforcera la normalisation et l'orientation des placements de ses entreprises implantées en Afrique. Il faut lutter contre la corruption commerciale et les autres actions de concurrence illicite, encourager les entreprises à remplir sérieusement leur responsabilité sociale, attacher de l'importance à la protection de l'environnement, développer la gestion locale, créer davantage d'emplois au niveau local, participer activement aux services d'intérêt public, afin d'apporter une plus grande contribution au développement socioéconomique de l'Afrique.

La Chine ne se livre pas au néo-colonialisme

Qdp: Depuis longtemps, certains médias étrangers croient que la Chine se livre à un néo-colonialisme en Afrique, et pille les ressources du continent africain. Quel est votre point de vue ?

Chen Deming: Ces dernières années, au fur et à mesure de l'élargissement de la coopération économique et commerciale entre la Chine et l'Afrique, certains voulaient affubler la Chine de l'étiquette néo-colonialiste, souhait tout à fait contraire à la réalité et à la logique.

Sur le plan politique, la Chine et les pays africains se traitent d'égal à égal, elle n'intervient pas dans les affaires intérieures d'un pays, et ne convoite aucun privilège. Sur le plan économique, le gouvernement chinois accorde depuis plusieurs décennies une aide désintéressée à l'Afrique. Il aide les pays africains à améliorer le niveau de vie de leurs habitants, à accélérer la construction de leurs infrastructures et à créer des conditions favorables au développement économique. Depuis la réforme et l'ouverture en Chine, les entreprises sont progressivement devenues l'ossature de la coopération économique et commerciale sino-africaine, elles développent de plus en plus le commerce avec le continent africain. Cette forme de coopération est différente de l'aide gouvernementale, elle est conforme aux lois de l'économie de marché, et est complètement réciproque et égalitaire.

Ceux qui parlent de néo-colonialisme souhaitent toujours faire du bruit au sujet de la coopération des ressources entre la Chine et l'Afrique. Plusieurs pays africains sont riches en ressources, aussi exploiter et utiliser rationnellement les ressources constitue les exigences nécessaires de ces pays pour accumuler des fonds et mettre en marche le développement économique. Autrefois, l'exploitation des ressources de l'Afrique était principalement monopolisée par les multinationales occidentales. Les entreprises chinoises ont participé, depuis leur arrivée en Afrique, et sur un pied d'égalité, à la libre concurrence, exploité les ressources en vertu de la loi, payé des impôts en suivant strictement les règlements établis, et fourni de nouveaux emplois aux habitants locaux. La Chine a aussi brisé le monopole, augmenté la valeur des ressources, cela est incontestable. Ces gens qui parlent de néo-colonialisme considèrent depuis toujours les ressources de l'Afrique comme leur propre domaine exclusif, ils ne permettent pas aux autres de convoiter ces ressources, par conséquent, leurs remarques sont irresponsables.

L'exploitation des ressources n'est qu'une partie de la coopération économique et commerciale entre la Chine et l'Afrique. Le gouvernement chinois attache une plus grande importance à l'aide aux pays africains en vue de développer leurs industries, et d'intensifier leur capacité d'auto-développement. La Chine a également entamé plusieurs coopérations avec les pays africains où les ressources ne sont pas aussi abondantes. Au cours de l'entretien avec moi, le ministre éthiopien des Finances a spécialement indiqué qu'accuser les entreprises chinoises de piller les ressources en Afrique était parfaitement infondé.

A présent, le développement est encore une affaire importante pour l'Afrique. Le gouvernement chinois renforcera inébranlablement la coopération économique et commerciale sino-africaine, soutiendra davantage le développement africain. Il espère également que la communauté internationale agira de concert, et travaillera plus concrètement pour le développement du continent africain.


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