L'édition 2009 du rapport annuel de l'ONU, intitulé Situation et perspectives de l'économie mondiale, indique que si la Chine réalise son objectif d'un taux de croissance économique de 8 %, elle apportera une contribution remarquable de 50 % à l'économie mondiale. Cela signifie que l'économie chinoise est devenue le moteur le plus puissant pour la reprise économique mondiale en 2009.
Faire de grands efforts pour garantir une croissance économique de 8 %, restructurer les industries, promouvoir les réformes et améliorer le bien-être social… les performances de l'économie chinoise ont surpris le monde et soutenu de nombreuses personnes perturbées par la crise financière.
Le monde s'exclame d'admiration devant les performances chinoises
Fin 2009, les médias influents du monde ont presque tous donné un très bon score à l'économie chinoise.
Angel Gurría, secrétaire général de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), a signé un article intitulé La Chine sort l'OCDE de la récession, paru dans Le Figaro du 19 novembre.
« Merci la Chine. Si la reprise se confirme et s'étend désormais à l'ensemble des pays développés, c'est en partie dû à la vigueur de l'économie chinoise », juge-t-il.
Le journal allemand Le Commerce (Handelsblatt), a publié un article le 17 novembre, soutenant que grâce au plan de relance économique lancé par le gouvernement, l'économie chinoise a pu très bien répondre à la crise financière internationale. Selon l'auteur, c'est une bonne nouvelle pour les autres économies asiatiques, et aussi un coup de fouet pour l'économie mondiale.
Même le magazine américain Time, qui avait avancé la thèse de l'« effondrement de la Chine » début 2009, a sélectionné l'Ouvrier chinois (The Chinese Worker) comme unique groupe parmi les personnalités de l'année 2009.
Au cours de l'année 2009, les médias internationaux ont opéré un virage à 180°, passant du doute envers la Chine, aux ovations frénétiques.
Cette volte-face est sans aucun doute due à l'excellence de l'économie chinoise durant l'année. Pendant ce laps de temps, l'économie chinoise est passée d'un extrême à l'autre, de la dégringolade de l'exportation et de la réduction des recettes financières, à la remontée générale de l'économie. En traçant la courbe des augmentations de PIB des sept trimestres entre janvier 2008 et septembre 2009, on obtient une nette réversion en V.
Zhou Qing'an, directeur du Centre de diffusion internationale de l'université Qinghua, a fait remarquer que peu après le lancement du plan de relance économique (PRE) de 4 000 milliards de yuans, les médias internationaux ont publié des avis divergents concernant sa force, sa direction et le résultat de son exécution. « Mais aujourd'hui, tous les indicateurs sont au vert. Les bonnes performances des différents secteurs n'échappent naturellement pas aux observateurs internationaux », a-t-il affirmé.
Encourager la demande intérieure en mettant l'accent sur les intérêts vitaux du peuple
Déjà lors de la publication en novembre 2008 des dix mesures consistant à augmenter la demande intérieure, le gouvernement chinois avait donné la priorité aux travaux liés au bien-être du peuple.
De même, dans le PRE, les travaux de logements sociaux, d'amélioration des conditions de vie des habitants ruraux, de construction d'infrastructures dans les régions rurales, les projets médicaux, sanitaires, culturels et éducatifs représentent également une part importante, avoisinant les 700 milliards de yuans.
Le premier ministre Wen Jiabao a ainsi conclu l'année 2009 : « En ce qui concerne l'amélioration des conditions de vie du peuple, nous avons accompli deux choses importantes : la promotion de la réforme du système médical et sanitaire, et l'application dans des régions pilotes de l'assurance-vieillesse pour les habitants ruraux. »
Les projets d'amélioration des conditions de vie du peuple, autrefois négligés volontairement par les autorités du fait de leurs coûts colossaux, deviennent aujourd'hui le centre des préoccupations dans le développement économique.
De plus, le gouvernement a trouvé le moyen d'augmenter la consommation des ménages. En 2009, en y allouant un budget colossal, il a lancé huit mesures visant à stimuler la consommation intérieure, comprenant notamment la reprise de voitures et d'appareils électroménagers, et la forte augmentation des subventions d'achat de machines agricoles.
Grâce à ces mesures, la consommation des ménages chinois a établi de nouveaux records ces dernières années. Au cours des trois premiers trimestres de 2009, le pays a enregistré une hausse de 17 % de la vente au détail. Soulignons aussi que la consommation rurale a accusé une croissance « explosive » : pendant onze mois consécutifs, elle a dépassé la consommation urbaine.
Un article publié fin 2009 par le Wall Street Journal indiquait : En comptant sur la consommation, l'Asie a sorti l'économie mondiale de la crise. Et cette consommation effrénée semble perdurer jusqu'en 2010. La Chine se place déjà devant les Etats-Unis et l'Europe.
Restructurer les industries
En 2009, les bons résultats de l'économie chinoise ne sont pas uniquement statistiques, des solutions ayant été trouvées à une série de problèmes structurels sur le plan économique, qui perduraient depuis bien des années. Le Time a même parlé de « rupture verte » pour qualifier la restructuration industrielle chinoise.
Dans le PRE de 4 000 milliards de yuans, 370 milliards ont été investis dans la restructuration industrielle et la remise à niveau technique. Le projet de réajustement et de redressement de dix secteurs, promulgué peu après le PRE, a pour but d'éliminer les capacités de production arriérées, d'encourager la fusion et la restructuration des entreprises et d'augmenter leur capacité d'innovation indépendante. Le 5 mars 2009, lorsqu'il faisait la lecture du rapport annuel sur les activités du gouvernement, Wen Jiabao a annoncé le travail à accomplir : accélérer la mutation du mode de développement, et mettre l'accent sur la restructuration industrielle, afin de garantir un taux de croissance économique de 8 % et de remettre à niveau les entreprises.
La Chine n'a d'ailleurs pas trompé l'attente publique en 2009. Au cours des trois premiers trimestres, le PIB a atteint 21,78 billions de yuans, soit une augmentation de 7,7 % par rapport à la même période de 2008. Si une baisse de 5 % par rapport à 2005 est prévue pour la consommation énergétique par unité de PIB en 2009, la première moitié de l'année a déjà enregistré une baisse de 13 %. Le gouvernement chinois a annoncé que les objectifs d'économie d'énergie et de réduction d'émissions polluantes de 20 % fixés dans le XIe plan quinquennal (2006-2010) devraient être réalisés à terme.
« Les problèmes de l'économie chinoise sont en fin de compte structurels », a indiqué le premier ministre Wen fin 2009. Il faut transformer le mode de développement par la force technologique, c'est là la clé pour le développement économique de la Chine. |