La vie à faible teneur en carbone requiert une réduction de ses émissions de CO2, ainsi qu'une diminution de sa consommation énergétique. Ce mode de vie fait son chemin en Chine, au point même que plusieurs Chinois ont choisi de vivre selon ce précepte.

Seize millions de planteurs d'arbres virtuels sur internet

Le site www.hudong.com et le groupe climatique ont récemment mis en place une « forêt virtuelle », afin de sensibiliser l'opinion au concept de « vie à faible teneur en carbone ». Selon le site, une réduction de nos émissions de CO2 de 2 406,1 grammes équivaut à planter 0,13148 arbre. A l'heure actuelle, 2,86 millions d'arbres ont déjà été plantés dans la « Forêt virtuelle », soit une réduction des émissions de CO2 de près de 530 000 tonnes. Selon Guo Ruixue, président adjoint du site, plus de seize millions d'internautes ont participé à cette activité.

Pan Huiqiang, citoyen « à faible teneur en carbone » de Hangzhou, a déclaré : « J'évite au maximum de prendre l'ascenseur, et je vais le plus possible au bureau en bus ou en vélo. A mon travail, j'utilise le recto et le verso du papier et économise chaque kilowatt. Dans notre entreprise, de plus en plus d'employés ont adopté ce mode de vie, et cela porte ses fruits : en octobre dernier, nous avions économisé plus de 1 000 yuans sur notre facture d'électricité ».

Beaucoup d'adeptes du low-carbon aimeraient partager sur la toile leur expérience et des conseils pour réduire sa consommation de carbone, invitant les internautes à entrer dans le « clan à faible teneur en carbone » : couper l'électricité avant de sortir, aller à pied ou prendre le vélo, le métro, préférer à l'imprimante et au fax des moyens de communication tels que les messageries électroniques et instantanées.

Achim Steiner, directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l'environnement estime qu'en ce qui concerne la réduction des émissions de CO2, « les citoyens ont le pouvoir de changer l'avenir ». La vie à faible teneur en carbone représente un progrès sain et naturel, et constitue un mode de vie économe, ce qui peut augmenter notre bien-être et diminuer notre impact sur la planète.

Se rémunérer sur ses propres émissions de CO2

Nous avons testé ce site consacré au low-carbon – Evaluer son propre volume d'émission de CO2. Le résultat a montré que ce volume atteint 0,82 tonne par an selon la plus basse estimation. Une tonne d'émission représente 556 mètres cubes, une piscine olympique mesurant 2 500 mètres cubes. En Chine, le volume annuel moyen des émissions est de 2,7 tonnes par habitant, si chacun réduit d'une tonne ses émissions, soit 1,3 milliard de tonnes, cela représente une réduction de plus de 200 millions de piscines de CO2.

Aujourd'hui, plusieurs personnes s'auto-rémunèrent pour leurs propres émissions de CO2. Selon le prix international de la séquestration de carbone, une tonne de CO2 émise rapporte dix dollars. A l'aide de cette somme d'argent, on peut demander à la population de planter des arbres. Dans la région de la Grande Muraille à Beijing, un centre de reboisement issu de la séquestration de carbone en forêt a déjà vu le jour. Ceux qui veulent annuler leur propre volume d'émission de CO2 peuvent y acheter la séquestration de carbone en forêt ou y planter des arbres.

Selon Guo Ruixue, lorsque le millionième arbre a été planté dans la « forêt virtuelle », le Programme des Nations unies pour l'environnement et la Fondation verte de Chine ont commencé à attacher de l'importance à ce projet, et à y participer. Cela a encouragé la « Forêt virtuelle » à entrer dans sa seconde étape : l'activité a été rebaptisée en Projet d'un million d'arbres : chaque internaute peut faire un don destiné à la plantation d'arbres par la Fondation verte de Chine. Aujourd'hui, le montant des fonds récoltés s'élève à 260 000 yuans.

La « faible teneur en carbone » se développe en Chine

Le changement climatique n'est plus uniquement une question réservée aux protecteurs de l'environnement, officiels gouvernementaux, et autres spécialistes et savants. En 2009, la ville de Beijing a mis en place plus de 10 millions de sources de lumière électrique de haute efficacité. L'ampoule à économie d'énergie à un yuan et l'éclairage vert chez les habitants seront étendus à toute la ville d'ici à trois ans. La séquestration de carbone en forêt de Beijing a déjà son propre prix, en moyenne mille yuans pour 8,6 tonnes.

La ville de Nanchang, chef lieu de la province du Jiangxi, est l'une des dix villes pilotes pour les voitures économes en énergie et roulant aux énergies nouvelles. D'ici quatre ans, 1 000 voitures de ce type seront mises en services pour des essais de commercialisation. Nanchang a aussi lancé un projet de production d'électricité à partir de méthane, avec une production annuelle de 21,6 millions de KWh et une efficacité économique directe de 12,96 millions de yuans. La ville de Baoding, dans la province du Hebei, a publié un manuel d'action pour les foyers urbains à faible teneur en carbone, afin d'expliquer aux habitants comment réduire leur volume d'émissions dans la vie quotidienne.

La Chine a commencé à agir pour prendre ses responsabilités communes mais différenciées dans la lutte contre le changement climatique planétaire.