La mission spatiale habitée Shenzhou-9 est un "grand premier pas" pour le développement futur du programme spatial chinois et constitue une nouvelle enthousiasmante pour les gens du monde entier, a déclaré une scientifique américaine.
Dans une récente interview exclusive accordée à l'agence de presse Xinhua, Carolyn Sumners, vice-présidente du pôle astronomie du Musée des sciences naturelles de Houston, a estimé que dans le cadre d'un programme spatial national, il était logique "de passer d'un vol à un seul astronaute à un vol avec plusieurs astronautes, puis à l'amarrage à une forme de port spatial, station spatiale ou habitat spatial".
Le véhicule spatial Shenzhou-9, qui a été lancé le 16 juin avec trois astronautes chinois à son bord, dont la première femme astronaute chinoise, a réussi sans encombre son retour sur terre vendredi matin, après avoir effectué le premier amarrage manuel dans l'histoire spatiale de la Chine.
Après avoir travaillé plus de trente ans en tant que chercheuse et enseignante dans le domaine spatial, Mme Sumners a avoué qu'elle était encore captivée par la mission chinoise, qui a inclus une femme astronaute.
Alors qu'on approche d'une plus grande égalité des rôles entre hommes et femmes, c'est important que les Chinoises voient une de leurs compatriotes dans l'espace, a-t-elle ajouté.
Pour le peuple chinois, qui a rêvé de s'envoler dans l'espace pendant des milliers d'années, cette mission spatiale est aussi un vieux rêve qui devient réalité, a poursuivi Mme Sumners, qui est professeur associée de physique et d'astronomie à l'Université Rice de Houston.
Les Chinois ont été les premiers astronomes du monde, ils ont observé et mis en place les premières archives sur les éclipses et d'autres phénomènes extraordinaires se produisant dans le ciel, a noté Mme Sumners. On pourrait presque dire que l'observation du ciel est une tradition chinoise, a-t-elle ajouté.
Mme Sumners a par ailleurs appelé la Chine et les autres puissances spatiales, en particulier les Etats-Unis, à monter des programmes spatiaux communs, car le coût de ces programmes devient inaccessible pour un pays isolément.
C'est le "bon moment" pour une coopération spatiale entre la Chine et les Etats-Unis, a souligné Mme Sumners. "Les deux pays sont maintenant égaux dans le domaine spatial, aucun ne domine l'autre mais tous deux ont besoin de l'autre. Et c'est comme cela que l'on a de la coopération", a-t-elle dit. |