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De plus en plus de Chinois de l’étranger se joignent aux protestations contre « l'appropriation culturelle » de Dior

French.china.org.cn | Mis à jour le 01. 08. 2022 | Mots clés : Dior, appropriation culturelle

De nombreux ressortissants chinois vivant à l'étranger ont organisé des manifestations contre le géant français de la mode Dior dans de nombreux pays, dont l'Espagne, la France et les États-Unis, après que la marque a été accusée d'avoir copié le design d’une jupe traditionnelle chinoise « Mamian » dans sa collection automne 2022 sans avoir clarifié la source de son inspiration, et qu’elle a refusé d'aborder la question plus d'une semaine après le début de la controverse.

Après que des Chinois ont fait part de leur colère contre la marque le 23 juillet à Paris, en France, des manifestations se sont poursuivies alors que plusieurs Chinois qui étudient ou travaillent à Madrid, en Espagne, se sont rassemblés devant un magasin Dior samedi pour demander une réponse.

Selon les organisateurs, des manifestations similaires auront lieu à Barcelone (Espagne), à New York (États-Unis) et à Kuala Lumpur (Malaisie) dans les prochains jours.

Alors que des manifestations de Chinois éclatent dans des magasins Dior de nombreux pays, la maison de couture n’a pas semblé donner d'indication d'une réponse claire à la controverse. Au moment de la presse, Dior n'avait pas apporté de réponse spécifique à de nombreux médias chinois, autre que « merci pour votre attention ».

Cependant, la jupe controversée n’était plus répertoriée sur le site Internet de Dior dans divers pays dimanche après-midi, a constaté le Global Times, ce qui a également été confirmé par de nombreux autres internautes.

Après seulement cinq jours de préparation, plus de 30 passionnés de Hanfu, un vêtement traditionnel chinois, ont manifesté devant une boutique Dior de Madrid avec plus de 600 tracts et affiches, a appris le Global Times de deux manifestantes – Zhuzhu (pseudonyme), qui vit à Barcelone depuis de nombreuses années, et Miao Jiujiu (pseudonyme), qui a étudié dans une université de Madrid.

Les manifestants ont affirmé qu'ils voulaient simplement « que Dior admette que l'inspiration de la jupe provient de la jupe chinoise Mamian, plutôt que de la voler à la culture d'autres pays et la présenter comme sa conception originale ».

« La culture chinoise est ouverte et inclusive. Nous nous félicitons de la référence aux éléments de la culture chinoise pour en informer davantage de personnes dans le monde. Mais Dior doit dire clairement d'où elle vient », a déclaré Zhuzhu.

Selon Miao Jiujiu et Zhuzhu, la manifestation de deux heures s'est déroulée sans heurts et pacifiquement. Bien que la plupart des gens ordinaires n'aient aucune idée de « l'appropriation culturelle » de Dior, de nombreux passants curieux leur ont montré un grand soutien après avoir découvert ce qui s'était passé, ont-elles affirmé.

Une femme sud-américaine travaillant dans un café voisin est venue dire aux manifestants que ce n'était pas la première fois que Dior se rendait coupable d'appropriation culturelle et qu'elle soutenait l'activité, ont assuré les manifestants.

Après avoir appris toute l'histoire de la manifestation, le propriétaire d'un restaurant dans la rue en face du magasin Dior aurait déclaré aux manifestants qu'ils pouvaient se reposer dans son restaurant s'ils se sentaient fatigués ou qu’ils avaient trop chaud.

Selon les manifestants madrilènes, il y aura des manifestations à Londres et à New York dimanche, ainsi qu'une autre manifestation à Barcelone dimanche prochain, et une activité de rassemblement est prévue en Malaisie.

Parallèlement, le tollé général contre Dior se poursuit en Chine. Plus tôt mardi, une passionnée de Hanfu nommée Bao a été chassée d'un magasin Dior dans un centre commercial à Hangzhou, dans la province du Zhejiang (est). Bao a publié la vidéo de l'incident sur Sina Weibo, le Twitter chinois, ce qui a suscité des critiques à l'encontre de la marque de luxe française.

Bao, qui portait une jupe Mamian jaune vif, prenait des photos et des vidéos d'elle-même devant un miroir du magasin Dior lorsqu'un employé de Dior est venu l'arrêter deux fois et lui a demandé de partir. Bao a ensuite pris des photos devant le logo de Dior à l'extérieur du magasin et a ensuite été stoppée par un employé du centre commercial.

« Beaucoup d'amateurs de Hanfu ne seraient pas aussi en colère si Dior avait utilisé l'élément Hanfu sur ses vêtements et indiqué d'où il vient, tout comme l'ancien designer en chef de la marque, John Galliano, qui a utilisé à plusieurs reprises des éléments de la culture chinoise mais a toujours été clair sur leurs sources d’origine », a déclaré Bao.

Zhang Yiwu, professeur à l'Université de Beijing, a souligné que ces dernières années, les Chinois étaient devenus plus protecteurs et plus appréciatifs de leur culture traditionnelle.

« Dans le passé, certaines marques internationales pensaient que l'adoption d'éléments culturels chinois promouvait la culture chinoise et devait être appréciée par les Chinois », a-t-il affirmé. Mais maintenant, les jeunes Chinois sont très préoccupés par l'appropriation culturelle et ne veulent pas accepter « l'arrogance culturelle de l'Occident », a-t-il avancé.

Un expert anonyme en propriété intellectuelle a indiqué dimanche au Global Times que l'utilisation par les marques de mode internationales d'éléments traditionnels d'une certaine nationalité dans la conception de leurs produits dépassait généralement le cadre de l'utilisation en vertu de la loi actuelle sur le droit d'auteur, ce qui rend plus difficile la défense des droits.

Ces dernières années, alors que le folklore chinois a acquis une reconnaissance internationale, les législateurs chinois et les passionnés de folklore ont commencé à explorer la législation sur la protection de la culture et de l'art populaires. Si une telle loi était promulguée, les infractions impliquant des éléments de l'art traditionnel devraient être mieux réglementées, a avancé cet initié de l’industrie.


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Source:french.china.org.cn