La mise en œuvre effective du plus grand accord de libre-échange au monde, le Partenariat régional économique global (RCEP), avait déjà permis aux entreprises d’économiser 220 000 dollars en droits de douane mercredi 5 janvier, a déclaré jeudi Gao Yan, présidente du Conseil chinois pour la promotion du commerce international (CCPIT), en soulignant les grands avantages du pacte commercial pour les industries régionales et mondiales.

Depuis l’entrée en vigueur officielle du RCEP le 1er janvier, le CCPIT a émis en cinq jours 275 certificats d’origine dans le cadre du partenariat à 135 entreprises chinoises de 18 provinces et municipalités, ce qui représente pour ces entreprises une économie de 220 000 dollars en droits de douane, a déclaré Mme Gao.

Dans un discours prononcé au Forum des chefs d’entreprise du RCEP à Nanning, dans la région autonome Zhuang du Guangxi, dans le sud de la Chine, Mme Gao a noté que ces certificats couvraient principalement les textiles, les produits chimiques, les produits médicaux et les aliments, et que les destinations d’exportation comprenaient le Japon, l’Australie et d’autres pays membres, avec une valeur d’exportation de plus de 19 millions de dollars.

Dans le cadre du RCEP, plus de 90 % des échanges de marchandises entre les pays membres seront à terme exemptés de droits de douane. L’accord a été signé par 10 membres de l’ASEAN, ainsi que la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. La population, le PIB et le commerce de ces 15 États représentent environ 30 % du total mondial de chacune de ces valeurs.

Le RCEP améliorera considérablement l’environnement commercial de la région, favorisera l’intégration régionale des industries, des chaînes d’approvisionnement et de valeur, et renforcera la division efficace de la production et la coopération entre les membres, ont déclaré les invités au Forum de Nanning.

Junichiro Nakatsuka, président de Mitsubishi Corporation en Chine, a déclaré que le RCEP pourrait contribuer à stimuler les relations complémentaires entre le Japon, la Chine et les pays d’Asie du Sud-Est.

« En intégrant efficacement la tendance numérique des entreprises chinoises, la gestion avancée de la chaîne industrielle des entreprises japonaises et les avantages des entreprises locales d’Asie du Sud-Est, il est tout à fait possible de parvenir à une situation gagnant-gagnant entre les trois parties », a-t-il affirmé durant son discours à Nanning.

Avec l’entrée en vigueur de l’accord, les droits de douane sur plus de 65 % des marchandises échangées entre la Chine et l’ASEAN, l’Australie et la Nouvelle-Zélande devraient être immédiatement supprimés. 

En 2022, la Chine éliminera les droits de douane sur 24,9 % des marchandises importées du Japon, et environ 55,5 % des importations japonaises en provenance de Chine exemptées de droits de douane.

Année après année, de plus en plus d’échanges de produits verront leurs droits de douane réduits, a indiqué le China Media Group.

« Avec la mise en œuvre du RCEP, nous espérons que les entreprises de Chine, du Japon et de Corée du Sud coopéreront plus étroitement. Nous espérons également que les entreprises japonaises pourront mener une coopération globale avec les entreprises chinoises et accueillir davantage d’entreprises chinoises sur le marché japonais », a déclaré M. Nakatsuka.

Selon les données douanières, au cours des 11 premiers mois de 2021, les échanges commerciaux de la Chine avec les 14 autres membres du RCEP se sont élevés à 10 960 milliards de yuans (1 710 milliards de dollars), soit 31 % du commerce extérieur total de la Chine. 

Les machines et appareils importés, les produits en plastique et les équipements électriques bénéficient des plus grandes réductions douanières dans le cadre du RCEP.

Les secteurs traditionnels à forte intensité de main-d’œuvre en Asie du Sud-Est tireront profit du partenariat, notamment les industries mécaniques et textiles, a déclaré Zhou Shixin, directeur de l’Institut d’études de politique étrangère relevant de l’Institut d’études internationales de Shanghai. 

« Les chaînes d’approvisionnement et d’industrie de certains pays d’Asie du Sud-Est sont incomplètes et se font concurrence... Avec l’entrée en vigueur du RCEP, la fabrication haut de gamme à Singapour, au Japon et en Corée du Sud, associée aux chaînes industrielles complètes de la Chine, stimulera les investissements interrégionaux, et intégrera plus efficacement les chaînes manufacturières de la région », a déclaré M. Zhou au Global Times. 

Thanongsinh Kanlaya, vice-président de la Chambre nationale de commerce et d’industrie du Laos, a estimé que le caractère inclusif du RCEP était l’un de ses plus grands atouts.

« Le Laos se situe plus bas dans la chaîne d’approvisionnement mondiale que la Thaïlande, le Japon et la Chine, c’est pourquoi le RCEP nous offre une grande opportunité de renforcer cette chaîne », a-t-il déclaré.

« En cas de crise économique ou de pénurie d’approvisionnement, la région disposera d’une forte capacité à relever les défis dans leur ensemble pour éviter une rupture des chaînes industrielles », a noté M. Zhou.