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Toutes voiles dehors vers la Grande Baie

French.china.org.cn | Mis à jour le 14. 09. 2021 | Mots clés : Grande Baie


Le pont Hong Kong-Zhuhai-Macao. 

La région de la Grande Baie Guangdong-Hong Kong-Macao est un pôle d’attraction pour les nouveaux diplômés, surtout ceux de Hong Kong et de Macao à la recherche d’opportunités sur la partie continentale de Chine. Cependant, avec plus de 10 000 jeunes diplômés à Hong Kong au premier trimestre 2021 et plus de 9 millions de leurs homologues de la partie continentale rien qu’en 2021, la concurrence est féroce pour les demandeurs d’emploi. 

Lu Singyu, diplômée de la City University de Hong Kong et titulaire d’un master en gestion d’entreprise, a envoyé son curriculum vitae à un certain nombre d’entreprises dans le cadre du Programme pour l’emploi des jeunes de la région de la Grande Baie au cours des derniers mois. « Après avoir pris connaissance du programme en janvier, j’ai postulé mais n’ai reçu que deux ou trois réponses. Ce n’est qu’en mars que j’ai reçu le premier appel pour un entretien. »

Mlle Lu est arrivée à Hong Kong à l’adolescence et a terminé ses études de licence à l’Université de Jinan à Guangzhou, dans le Guangdong (sud). Elle souhaitait faire carrière sur la partie continentale car il lui était difficile de trouver un emploi idéal à Hong Kong après le début de la pandémie. Elle a fini par être embauchée par Yuzhou Group, une société immobilière cotée à Hong Kong, en tant que responsable adjointe des ressources humaines.

Le Programme pour l’emploi des jeunes de la région de la Grande Baie, lancé par le gouvernement de la Région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong début janvier, vise à fournir 2 000 emplois, dont 700 postes dans les sciences et l’innovation, afin d’inciter les jeunes à faire carrière sur les marchés dynamiques de la partie continentale.

Pour aider les jeunes Hongkongais à s’y installer et à travailler, la RAS de Hong Kong a décidé de subventionner les employeurs à hauteur de 10 000 dollars HK (7 800 dollars américains) par mois pour chaque diplômé embauché, avec un salaire mensuel minimum de 18 000 dollars HK. Le gouvernement du Guangdong a également introduit des mesures d’aide, offrant une allocation de subsistance allant jusqu’à 1 000 yuans par mois pour chaque employé.

Plus de 3 000 offres ont été proposées par plus de 390 entreprises dans le cadre de ce programme, avec plus de 18 000 candidatures reçues à ce jour. « Il y a un fossé dans les attentes sur le marché de l’emploi. Tout le monde est en concurrence pour les talents, surtout dans les sciences et l’innovation », souligne Lancy Chui Yuk-shan, vice-présidente de Manpower, une société de ressources humaines.

Long Tech Network, un développeur de jeux qui participe au programme, a proposé des postes dans l’innovation, ainsi que des postes généraux. La société a reçu plus de 150 candidatures pour ces derniers mais n’a embauché que trois diplômés, principalement chargés du service clientèle des jeux en ligne, tandis que pour les postes nécessitant une expérience dans le secteur du jeu, seules quelques personnes ont été convoquées à des entretiens, la plupart ne répondant cependant pas aux critères voulus.

Hong Kong fait face au même dilemme. L’année dernière, lors de son salon de l’emploi, la société Hong Kong Science and Technology Parks Corporation a proposé plus de 1 100 offres d’emploi pour des postes innovants, mais seules 200 des 70 000 candidatures ont été retenues.

Tsoi Ka-lun, également diplômé de la City University, a attendu trois mois avant de recevoir en juin la bonne nouvelle de Tencent, un géant technologique basé à Shenzhen, dans le cadre du programme. Il a été engagé comme responsable des médias numériques et des événements. Bien que spécialisé en chinois et en histoire, il avait accumulé de l’expérience en travaillant comme stagiaire chorégraphe pour une chaîne de télévision et stagiaire en organisation d’événements pour une autre entreprise. Il avait également acquis une expérience en marketing dans une agence de publicité.

La région de la Grande Baie, très dynamiques sur le plan économique, jouit d’un statut unique en termes de technologies, de finance, de secteurs d’activité et de politique, ce qui lui permet d’élargir les perspectives de carrière des jeunes diplômés. « Tant que les jeunes sont prêts à sortir de leur zone de confort avec une attitude ouverte et positive, la région leur offrira de nombreuses opportunités », estime James Li Tsz-shu, directeur des affaires financières transfrontalières de Hong Kong et de Macao chez Tencent.

En janvier, l’arrondissement de Qianhai à Shenzhen a lancé un programme de recrutement des jeunes, offrant plus de 100 emplois par mois aux Hongkongais et aux Macanais. Fin août, 144 entreprises avaient publié 864 offres d’emploi et proposé 313 postes de stagiaire, la plupart hautement compatibles avec les CV et les intérêts des jeunes des deux RAS.

« Les diplômés hongkongais ont eu du mal à trouver un emploi dans la ville, notamment dans les secteurs les plus durement touchés par la pandémie, tels que le tourisme, les loisirs, la restauration, l’hôtellerie et l’aviation », remarque Lancy Chui Yuk-shan. Selon elle, les possibilités offertes par les deux programmes peuvent aider les jeunes à acquérir une expérience professionnelle. Le coût de la vie relativement faible sur la partie continentale – certains employeurs fournissant un logement gratuit – les aide également à travailler tout en faisant des économies. Elle encourage les jeunes de Hong Kong à profiter des ressources et des possibilités offertes par les programmes et à se familiariser avec la région de la Grande Baie, dont Hong Kong est une ville centrale. « Pour les jeunes encore incertains quant à leur trajectoire professionnelle, les contrats de courte durée et les stages sont d’excellentes occasions pour les aider à choisir une carrière », conclut-elle.


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Source:Beijing Information