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La police enquête sur une accusation de viol contre un cadre supérieur d’Alibaba

French.china.org.cn | Mis à jour le 09. 08. 2021 | Mots clés : Alibaba


La police de Jinan, dans la province orientale chinoise du Shandong, a ouvert une enquête criminelle à caractère sexuel après la plainte déposée par une employée du géant chinois du commerce électronique Alibaba, qui a déclaré avoir été agressée sexuellement et violée par un cadre supérieur lors d’un voyage d'affaires.

Le groupe a publié un communiqué après l’éclatement de l’affaire sur les réseaux sociaux du pays. La plaignante a déclaré en ligne que durant un voyage d'affaires à Jinan le 27 juillet, un son supérieur hiérarchique, un certain Wang, ainsi qu’un employé du supermarché Hualian de Jinan nommé Zhang, l’avaient forcée à boire à l’excès. M. Wang l’aurait ensuite violée dans un hôtel alors qu’elle était en état d’ivresse.

L’affaire a propulsé Alibaba au premier plan des sujets les plus commentés à partir de samedi soir. Au moins huit des articles les plus lus sur la plateforme Sina Weibo, semblable à Twitter, portaient sur Alibaba. L’un des hashtags #Alibaba a recueilli près de 2 milliards de clics au cours du week-end.

En réponse au scandale qui montait en ligne, le PDG du groupe, Zhang Yong, également connu sous le nom de Daniel Zhang, a écrit qu'il était « choqué, en colère et honteux » en apprenant l’affaire. Il s’est engagé à mener une enquête approfondie, dont les conclusions seront accessibles à l’ensemble du personnel d’Alibaba.

Alibaba applique une politique de tolérance zéro à l’égard des délits et crimes sexuels et a mis en place un groupe de travail interne pour enquêter sur la question, a déclaré un porte-parole dimanche.

L’entreprise a déclaré que l’employé accusé avait été suspendu et que le groupe coopérerait pleinement avec la police locale.

Selon Beijing News, l’équipe d’enquête indépendante au sein d’Alibaba a estimé que les dirigeants et les responsables des ressources humaines concernés ont fait preuve d’un manque d'empathie et ont mal évalué le plan d’action le plus approprié. Outre M. Wang, quatre autres employés ont été suspendus de leurs fonctions pendant la durée de l’enquête.

La police de Jinan a déclaré dimanche que l’enquête était en cours et que les résultats seraient rendus publics dès que possible.

Cependant, avant que les autorités ne révèlent la vérité, de nombreux internautes ont commenté l’affaire sur les réseaux sociaux.

La culture de la boisson sur le lieu de travail, en particulier dans les entreprises internet, était visée par plusieurs commentateurs. Certains ont déclaré que la culture de la boisson consiste à persuader ou à forcer les gens à boire, ce qui est une forme d’intimidation et devrait être interdit.

Certains affirment que ces allégations, si elles sont vraies, portent atteinte aux valeurs fondamentales de l’entreprise, qui ont joué un rôle clé dans le fonctionnement du groupe, l’évaluation des performances des employés et le recrutement. Ses valeurs affichées placent « le client au premier rang, les employés au second et les actionnaires au troisième ».

Beaucoup ont également critiqué Alibaba pour la lenteur de sa réaction à une accusation de cette gravité. Certains ont exprimé leur surprise que l’une des sociétés internet les plus influentes de Chine ne semble pas avoir mis en place un département chargé de traiter les cas de comportement problématique des employés. La réponse de Zhang Yong n’a pas suffi à apaiser les doutes des internautes qui critiquent Alibaba.

Le récit de 8 000 mots publié samedi par la victime présumée a été publié deux semaines après l’agression sexuelle et le viol qui auraient eu lieu le 27 juillet, et six jours après la plainte signalée à sa direction, qui n’avait donné lieu à aucune réponse significative. L’employée a déclaré qu’elle souhaitait que l’entreprise licencie immédiatement son supérieur hiérarchique, M. Wang.

Afin de recevoir une réponse en rendant sa plainte plus visible, l’employée a également rendu son expérience publique sur le chat de groupe de l’entreprise et a une fois pris un haut-parleur et envoyé un prospectus dans la cantine d’Alibaba à Hangzhou, selon ses publications.

Selon les observateurs, cet incident est un coup dur pour la réputation d’Alibaba, mais l’affaire ne devrait pas entraîner de graves responsabilités juridiques pour l’entreprise. Après cet incident, Alibaba devrait réfléchir à la manière de rétablir son image d’entreprise responsable.

Selon les messages écrits par la prétendue victime, elle accuse M. Wang de l’avoir forcée à boire à l’excès lors d’un repas d'affaires avec M. Zhang et plusieurs autres personnes le 27 juillet à Jinan. Elle affirme qu’après avoir perdu connaissance, M. Zhang l’a d’abord agressée sexuellement à table, puis l’a emmenée dans une pièce où elle a été à nouveau agressée.

Elle a raconté avoir visionné la vidéo de surveillance en compagnie de la police et avoir appris que son supérieur M. Wang était entré dans sa chambre d’hôtel à quatre reprises et qu’il était soupçonné de l’avoir violée après qu’elle a perdu connaissance.

Selon elle, M. Wang était chef d’équipe du département du nord de la Chine de Taoxianda, qui est une plateforme de distribution alimentaire affiliée à Alibaba.

Dimanche, le Jinan Hualian Supermarket a publié un communiqué annonçant la suspension de l’employé concerné et commencé une enquête. Cependant, le suspect, M. Zhang, cité par le média chinois Wuhan Chenbao dimanche, a nié avoir agi de manière inappropriée avec la femme.

L’avocat pékinois Mao Lixin a déclaré que si les allégations de la femme étaient vraies, M. Wang était soupçonné d’indécence forcée ou de viol et M. Zhang était soupçonné d’attouchements forcés.

Le droit pénal chinois stipule que le viol est passible d’une peine d’emprisonnement de trois à dix ans. Les personnes condamnées d’agression sur autrui ou d’abus sur des femmes par la force, la coercition ou d’autres moyens sont passibles de cinq ans de prison ou de détention criminelle.


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Source:french.china.org.cn