Les sanctions américaines ne perturberont pas le rythme de la Chine dans son développement des hautes technologies

Les sanctions incessantes des Etats-Unis sur les entreprises technologiques chinoises ne sont rien de plus qu’une « piqûre de moustique » et ne perturberont pas le rythme de la Chine dans son développement des hautes technologies, a déclaré un expert du ministère chinois du Commerce.

Cette réponse fait suite à l’ajout par le Bureau de l’Industrie et de la sécurité (BIS, une agence du Département du Commerce des Etats-Unis) de sept entreprises chinoises spécialisées dans le supercalcul à sa liste de sanctions pour avoir mené des activités présumées contraires à la sécurité nationale des Etats-Unis ou à ses intérêts en matière de politique étrangère.

Les sept entreprises sanctionnées sont : la société Tianjin Phytium Information Technology, le Centre de conception de circuits intégrés hautes performances de Shanghai, la société Sunway Microelectronics, le Centre national de supercalcul à Jinan, le Centre national de supercalcul à Shenzhen, le Centre national de supercalcul à Wuxi et le Centre national de supercalcul à Zhengzhou.

D’après l’annonce du BIS, ces entités construisent des superordinateurs utilisés par l’armée chinoise dans ses efforts de modernisation ou pour développer des programmes de destruction de masse, une rhétorique surannée du gouvernement des Etats-Unis. Pour les experts, cela montre que l’idéologie directrice des Etats-Unis, à savoir de se préserver face à la concurrence chinoise, n’a jamais changé.

Cependant, ces nouvelles sanctions ne sont pas vraiment différentes de celles que les Etats-Unis ont déjà imposées, note Mei Xinyu, un chercheur de l’Académie chinoise du commerce international et de la coopération économique (CAITEC) affiliée au ministère chinois du Commerce. Selon lui, les Etats-Unis ont déjà mis en place de nombreuses restrictions sur les technologies chinoises qui pourraient être utilisées dans l’armée, incluant les ordinateurs, et cette dernière mesure n’a fait que renforcer des sanctions déjà existantes, plutôt que d’en imposer de nouvelles.

Malgré la pression continue des Etats-Unis, les entreprises technologiques chinoises ont réalisé des avancées dans l’ombre des sanctions.

« [Ces sanctions] sont comme des piqûres de moustique. Elles nous importunent depuis des années. Cela ne change donc pas grand-chose pour nous d’avoir une piqûre de plus », souligne le chercheur.

Le nombre croissant de sanctions américaines ne fera que pousser les entreprises chinoises à redoubler d’efforts dans leur propre recherche et développement, afin de combler les lacunes dans des domaines comme les semi-conducteurs et le calcul, explique-t-il.

En réponse aux sanctions continues des Etats-Unis sur les entreprises chinoises, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Zhao Lijian, avait estimé au mois de mars lors d’une conférence de presse, que le gouvernement américain recourrait de manière abusive au concept de sécurité nationale et de pouvoir d’Etat, et qu’il faisait tout son possible pour réprimer les entreprises chinoises de hautes technologies, afin de maintenir son monopole et son hégémonie dans les sciences et technologies.

« Cela va à l’encontre des principes de l’économie de marché, dont les Etats-Unis se disent les champions, et révèle son hypocrisie lorsqu’elle vante les mérites d’une concurrence soi-disant équitable », avait-il dénoncé.