Prix des légumes à la hausse dans les principales villes de Chine

Les prix des produits frais ont enregistré des fluctuations dans les principales villes de Chine, alors que le froid a affecté l’approvisionnement et que le durcissement des mesures anti-Covid a poussé les coûts logistiques à la hausse.

Les légumes sont plus chers qu’à la même période l’année dernière et les prix ont enregistré une forte hausse au cours des dernières semaines, explique ainsi une vendeuse de légumes sur un marché de produits frais à Shanghai.

D’après elle, la production de légumes a chuté brusquement du fait d’un temps anormalement froid : « Il y a normalement quatre camions de légumes qui arrivent [quotidiennement] au marché de gros, mais en ce moment, il n’y en a plus qu’un seul », remarque-t-elle, ajoutant qu’elle doit se rendre au marché à 5 h du matin pour s’approvisionner, au risque de ne plus rien trouver.

A Beijing, les prix des légumes, comme les poivrons, ont presque doublé et les prix des pommes de terre ont également enregistré une hausse récemment, notent les fournisseurs de produits frais. Li Xiangli, un responsable de la coopérative agricole de Jiacheng située à Changli dans la province de Hebei, précise que pour chaque lot de légumes expédié à Beijing, le coût logistique a augmenté de plus de 30 %.

Dans les villes voisines de Beijing, qui l’approvisionnent en légumes, les départements locaux du commerce et de l’agriculture ont émis des instructions aux agriculteurs, afin d’assurer à la capitale un approvisionnement suffisant en produits frais à des prix raisonnables.

Wei Zhongyan, un responsable de la coopérative agricole de Tianlü située à Gu’an dans la province de Hebei, note que le Bureau local du commerce a conseillé à tous les fournisseurs de produits frais d’augmenter leurs stocks de 30 % pour répondre à la demande croissante attendue à Beijing pour la fête du Printemps prochaine. « Plus de personnes devraient rester à Beijing au cours de la fête du Printemps cette année et le gouvernement a indiqué que les commandes pourraient enregistrer une hausse. Cependant, nous n’avons jusqu’à présent pas enregistré de changement dans les commandes de nos clients », constate-t-il.

La coopérative de Tianlü fournit actuellement près de 20 tonnes de légumes frais quotidiennement à Beijing et ses clients incluent de nombreux restaurants et de grandes chaînes de supermarché. La coopérative s’approvisionne elle-même en produits frais auprès d’agriculteurs locaux basés à Gu’an, mais aussi par le biais de fournisseurs situés dans les provinces de Yunnan (sud-ouest) et de Shandong (est). « Nous pouvons facilement augmenter notre approvisionnement quotidien à environ 50 tonnes par jour », assure Wei Zhongyan.

Li Xiangli affirme que le Département local de l’agriculture a demandé aux coopératives locales de garder une certaine proportion de leurs produits frais destinés à l’approvisionnement de Beijing, afin de garantir que la hausse prévue de la demande pour la fête du Printemps puisse être satisfaite. « Nous devons fournir à Beijing au moins 10 % du total de notre approvisionnement quotidien, qui avoisine en cette saison les 1000 tonnes », note-t-il.

Toutefois, les résurgences récentes du Covid-19 dans le Hebei ont rendu l’approvisionnement en produits frais quelque peu incertain. Entre le 2 et le 16 janvier, 688 cas confirmés ont été enregistrés dans la province et dimanche dernier, ce sont 32 nouveaux cas qui ont été recensés.

Wang Shunzhai, un responsable de la coopérative agricole Shunzhai à Gu’an, reconnaît que le transport de produits frais à Beijing prend désormais beaucoup plus de temps, mais il ajoute que les envois sont majoritairement ininterrompus : « Habituellement, il ne faut qu’une à deux heures pour se rendre à Beijing... mais désormais, cela peut prendre jusqu’à cinq heures. [...] Tous les chauffeurs de camion se rendant à Beijing doivent présenter les résultats de leurs tests par acides nucléiques et les camions doivent aussi être entièrement désinfectés », souligne-t-il. Selon lui, certains véhicules provenant de zones à risques élevés ont par ailleurs été refoulés à Beijing.