La Chine et l'UE envoient un signal fort de leur volonté de terminer les négociations sur un accord d'investissement d'ici la fin de l'année

La Chine et l'Union européenne ont envoyé le 4 décembre un autre signal fort indiquant qu'elles mettaient les bouchées doubles pour conclure les négociations en vue d'un traité bilatéral d'investissement (TBI) majeur avant la fin de l'année comme prévu et avant que le président élu américain Joe Biden ne prenne ses fonctions en janvier, après que deux hauts responsables chinois et européen ont eu un appel téléphonique « constructif » sur les négociations.

Selon l'agence de presse Xinhua, le vice-premier ministre chinois Liu He s'est entretenu avec le vice-président exécutif de la Commission européenne pour une économie, Valdis Dombrovskis, et les deux parties ont eu une « communication constructive » sur les négociations du TBI.

Bien que la déclaration d'information n'ait pas fourni de détails sur l'avancement des pourparlers, elle a toutefois réaffirmé la ferme volonté des deux parties à achever les négociations avant la fin de l'année, comme il avait été convenu par les dirigeants, en particulier compte tenu du caractère crucial du moment et de certaines complications, ont noté les analystes chinois.

« C'est sans aucun doute un signal très positif montrant que les négociations restent sur la bonne voie et qu'il y aura certainement des résultats positifs bientôt, bien que sous une forme différente », a déclaré le 4 décembre Cui Hongjian, directeur du Département des études européennes de l'Institut chinois des études internationales. 

Selon M. Cui, il est « tout à fait possible » que les deux parties puissent terminer les négociations avant le 31 décembre. Même s'il y aura un certain retard, les deux parties offriront probablement un « calendrier précis » pour les négociations, a-t-il déclaré, ajoutant que les négociations devrait se concentrer sur le libellé.

Les responsables chinois et européens ont déclaré à plusieurs reprises qu’ils parviendraient à un accord d’ici la fin de l’année. Les deux parties ont mené un total de 35 cycles de négociations, le dernier ayant eu lieu entre le 7 et le 11 décembre. Cette année seulement, les deux parties ont mené neuf cycles de pourparlers, soulignant le rythme accéléré.

Compte tenu de la confirmation des principaux dirigeants, « il est très probable que les deux parties achèveront les pourparlers avant la fin de l'année », a de son côté indiqué le 4 décembre Pang Chaoran, chercheur associé à l'Académie chinoise du commerce international et de la coopération économique.

Cependant, selon des hommes d'affaires et des experts européens, il reste quelques points délicats, notamment l'insistance de l'Union européenne envers un plus grand accès au marché et des exigences de développement durable.

La transition du pouvoir aux États-Unis, où l'ancien vice-président Joe Biden, qui a promis de réparer les alliances pour devenir « dur » avec la Chine, complique également les discussions. Pour les experts, l'Union européenne a peut-être envisagé d'attendre la prestation de serment du prochain président pour renforcer son influence dans les négociations avec la Chine.

Cependant, ont noté les analystes, cela pourrait ne pas donner à l'Union européenne un effet de levier supplémentaire, étant donné les liens commerciaux et d'investissement massifs entre les deux parties, en particulier l'intérêt des entreprises européennes pour le marché chinois.

Selon les données officielles de l'Union européenne, au cours des neuf premiers mois de cette année, la Chine a détrôné les États-Unis en tant que premier partenaire commercial du bloc, avec un commerce total de 425,5 milliards d'euros (517,3 milliards de dollars) contre 412,5 milliards d'euros entre l'Union européenne et les États-Unis, .

Pour la Chine, cependant, l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est, ou ASEAN, est devenue le plus grand partenaire commercial, dépassant l'Union européenne, en raison des perturbations du commerce causées par la pandémie de COVID-19. Le commerce entre la Chine et l'ASEAN devrait également se renforcer après la signature par la Chine, l'ASEAN et d'autres économies d'Asie-Pacifique du Partenariat économique régional global, le plus grand pacte commercial au monde.

Selon M. Cui, « Bien que l'Union européenne fasse preuve d'une nouvelle bonne volonté vis-à-vis des États-Unis, ostensiblement et politiquement, le bloc -pour lequel ses propres intérêts passent en premier- ne peut pas se permettre d'affaiblir la coopération avec la Chine dans un avenir prévisible en raison d'avantages économiques ».

Lors d'un point de presse régulier le 4 décembre, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, a de son côté déclaré que la Chine espérait que les deux parties pourraient se rencontrer à mi-chemin dans le but de parvenir à un accord d'ici la fin de 2020 et de promouvoir la coopération économique et commerciale Chine-Union européenne à un nouveau niveau.